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Lactivité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l'activité de l'inventeur en...

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« Lactivité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l'activité de l'inventeur en mécanique, du sa­ vant astronome ou historien, du maître en tactique.

Toutes ces activités s'expliquent si l'on se représente des hommes dont la pensée est active dans une direction unique, qui utilisent tout comme matière première, qui ne cessent d'observer diligemment leur vie intérieure et celle d'au­ trui, qui ne se lassent pas de combiner ieurs moyens.

Le génie ne fait rien que d'apprendre d'abord à poser des pierres, ensuite à bâtir, que de chercher toujours des matériaux et de travailler toujours à y mettre la forme.

Toute activité de l'homme est compliquée à miracle, non pas seulement celle du génie, mais aucune n'est un« miracle».

D'où vient donc cette croyance qu'il n'y a de génie que chez l'artiste, l'orateur et le philosophe? Qu'eux seuls ont une« intuition»? [ ...] Les hommes ne parlent intentionnellement de génie que là où les effets de la grande in­ telligence leur sont le plus agréables et où ils ne veulent pas d'autre part éprouver d'envie.

Nommer quelqu'un« divin», c'est dire: « ici nous n'avons pas à rivaliser».

En outre, tout ce qui est fini, parfait, excite l'étonnement, tout ce qui est en train de se faire est déprécié.

Or per­ sonne ne veut voir dans l'œuvre de l'artiste comme elle s'est faite; c'est son avantage, car partout où l'on peut assister à la formation, on est un peu refroidi. NIETZSCHE, Questions Humain, trop humain. 1) Dégager la thèse du texte. 2) Expliquer l_es passages suivants du texte: a) « Le génie ne fait rien que d'apprendre d'abord à poser des pierres, ensuite à bâtir, que de chercher toujours des matériaux et de travailler toujours à y mettre la forme.» ; b) « mais aucune n'est un " miracle "» ; c) « Les hommes ne parlent intentionnellement de génie que là où les effets de la grande intelligence leur sont le plus agréables et où ils ne veulent pas d'autre part éprouver d'envie.» 3) Lactivité du génie diffère-t-elle de toutes les autres comme on le pense généralement ? Autres notions abordées : le travail.

La raison. BIIIIZIIIIIIIIDlill!IIIZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIDIISIID Avant de commencer Analyse du sujet Un texte célèbre de Nietzsche, auquel l'élève s'attachera et qui se trouve dans Humain, trop humain (1878-1879), série d'aphorismes énoncés sur le plan moral, mais aussi dans la sphère de l'art.

Quel travail opère Nietzsche dans ce domaine? Il s'attaque, en particulier, à certains thèmes romantiques, dont celui de« génie artistique».

En somme, Nietzsche tend à adopter des positions rationalistes. • Si le texte est clair, il importe toutefois d'éliminer les ambiguïtés sémantiques.

Pour dégager la thèse du texte et répondre aux ques­ tions posées, attachez-vous aux termes importants : -génie: individu aux dons éminents, permettant à celui qui les dé­ tient de créer sur le plan artistique (étymologiquement : genius, mot latin, divinité présidant à la naissance et attachée à la desti­ née d'un individu). - pensée: toute activité mentale d'un sujet; mais aussi et surtout connaissance par concepts, activité cognitive, rationnelle. - vie intérieure : psychisme « du dedans », déterminations psy­ chiques, ensemble « spirituel ». - miracle: fait extraordinaire, où l'on croit reconnaître une inter­ vention divine bienveillante; chose étonnante et admirable. - intuition (latin, intueri, porter ses regards sur) : connaissance directe et immédiate permettant de communiquer directement avec le réel. - envie: sentiment de tristesse et de haine qui est le nôtre devant un bien que nous ne possédons pas. • Organisez la structure du texte et analysez son mouvement, après avoir explicité les termes. A.

Première partie: « L'activité de génie[...

] miracle.

» Le génie, proche de l'activité artisanale, représente un long travail. B.

Deuxième partie: « D'où vient donc[..

.] rivaliser.

» C'est pour éviter l'envie que l'on emploie le terme de génie. C.

Troisième partie: « En outre[...] refroidi.

» Ce terme de génie est également employé par aversion pour une genèse laborieuse. •Quelle est l'idée directrice du texte? Le génie n'est pas un mi­ racle, mais un travail et une mise en forme laborieuse. • Le problème soulevé par ce texte est celui de savoir quelle est l'essence du génie.

Long travail et activité minutieuse ou fruit d'un miracle? •L'intérêt philosophique du texte réside dans le fait que ces lignes mettent bien en lumière l'activité psychologique et le travail qui président à la création des œuvres d'art et aussi l'aversion (égale­ ment psychologique) qui est le fait de l'auditeur ou du spectateur devant la laborieuse et lourde genèse.

Donc Nietzsche, en une opé­ ration de démystification, donne à voir les médiations psychiques qui s'organisent dans et devant la création. • L'activité du génie diffère-t-elle de toutes les autres, comme on le pense généralement? Pour construire un « essai » sur ce thème, songez à la représentation courante du génie, comme s'il consti­ tuait une simple donnée irréductible aux autres créations humaines. C'est le« sens commun » que Nietzsche met ici à distance. Bibliographie NIETZSCHE, Humain, trop humain, Idées-Gallimard. 1) Dégager la thèse du texte Le génie, montre Nietzsche, n'est pas le fruit de l'inspiration - comme le vou­ lait Platon, qui pensait que le poète crée par l'effet d'un don divin - ni une dis­ position innée, ne résultant d'aucun apprentissage - comme le voulait Kant, pour qui le créateur ne décrit pas comment il crée, et ce dans la mesure où, à travers le génie, la nature prescrit ses règles à l'art - ; il est, au contraire, le produit d'un long travail, proche de l'activité artisanale.

Nul miracle dans le génie, mais du labeur et des efforts. Cette thèse est originale.

Lartiste travaille : les manuscrits raturés et remaniés (cf Proust) témoignent de ce labeur acharné. l.) Expliquer les passages suivants du texte a.« Le génie ne fait rien que d'apprendre d'abord à poser des pierres, ensuite à bâtir, que de chercher toujours des matériaux et de travailler toujours à y mettre la forme.

» Le génie, ce dur labeur, « apprend à » : ce verbe est, ici, significatif, car « apprendre à» c'est devenir capable de faire quelque chose par le travail de l'es- prit et de l'expérience.

Mais de quelle manière ? Il s'agit de « poser des pierres », des.... »

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