L'âge des ordinateurs Des 4 ooô chiffres què ia viéille « Bessie 1 ii avait en tête on est parvenu...

« L'âge des ordinateurs Des 4 ooô chiffres què ia viéille « Bessie 1 ii avait en tête on est parvenu au­ jourd'hùi; grâce aux diverses mémoires magnétiques, à stocker un .milliard de chiffrés ou de lettres.

L'accès de ces informations est quasi instantané. Des quelques millièmes de seconde nécessaires il y a vingt ans pour une multiplication on est passé à quelques centaines de milliardièmes de seconde. Poids, encombrement, volume ont été divisés par dix.

Les ordinateurs les plus perfectionnés sont capables de poursuivre simultanément de multiples programmes différents les uns des autres.

Ils répondent en « temps réel >J, c'est-à-dire àtl moment niême où ils sont sollicités, parfois par des dizaines de demandes téléphoniques; le temps de réponse est si bref que chacun a le sentiment d'être seul en ligne.

Ils ont appris à lire, à s'exprimer en images, en croquis. Pendant 'fa même période, on• a appris à les faire travailler, à leur parler.

Le vocabulaire américain auquel on est contraint de se référer dis­ tingue deux choses.

D'une part, le « hardware >> : c'est, au sens propre, la ? Et trouver une expression spécifique selon ce qu'on attend de la machine? Ainsi sont nés l'Algol (Algorhythmic Language) en r958 x.

Bessie ou Mark I : premier calculateur électronique mis en service le· 7 août 1944 doté d'une entrée de données, avec un lecteur de cartes perforées, un programme formé par une bande perforée et une mémoire de 4 ooo chiffres. , au cours d'une réunion internationale de mathématiciens et de chercheurs. Puis le Cobol (Common Business Oriented Language) destiné à la banque, à la comptabilité, aux affaires, et le Fortran 1, qui tend à devenir un langage scientifique universel.

Le problème, à la limite, est de permettre aux ordina­ teurs de « converser » entre eux, au-delà des frontières et des langues natio­ nales, voire des mentalités, tout en concevant des appareils aux structures suffisamment souples pour se prêter à de multiples usages: là le cc software ii tend à déterminer de plus en plus la nature de la « quincaillerie >J. Comment s'est traduite cette irruption dans l'histoire de machines de plus en plus perfectionnées? Là encore avec une vitesse foudroyante.

L'illus­ tration la plus frappante concerne l'organisation de la défense aux U.S.A. telle qu'a pu la vulgariser un film comme cc Fail safe 2 ».

[...] Pendant le même temps la course à l'espace n'était rendue possible, elle aussi, que grâce aux ordinateurs.

Eux seuls pouvaient conduire les calculs mathématiques, physiques, balistiques sans lesquels on attendrait encore le départ du premier homme en satellite!.

[...] Recherche mathématique spécifique, défense, espace, ce serait déjà un extraordinaire bilan pour un outil aussi récent.

L'ordinateur fait plus. Il ne se contente pas de se mettre au service des gouvernements pour la préparation des plans, pour éclairer les interventions économiques, il des­ cend déjà dans la rue, envahit Fusine, les bureaux et tout indique que cela ne fait que commencer. En 1962 une grande compagnie américaine d'aviation décide de relier cinq cents de ses postes terminaux à un ordinateur central.

Celui-ci, en liaison constante avec toutes les agences de la firme, est chargé d'enregistrer toute réservation sur tous les vols de la compagnie pour une période de six mois.

Il a en permanence en mémoire tous les vols et toutes les réserva­ tions effectuées.

Il peut commander l'affrètement d'avions supplémentaires. Si une place Chicago - New York est annulée à San Francisco, il peut, quel­ ques secondes plus tard, l'attribuer à un client de Denver.

En fonction des coefficients d'occupation, il peut suggérer un réaménagement du trafic. Prix : 15 milliards d'anciens francs. Cet exemple montre l'importance capitale de l'apparition de l'ordina­ teur dans une activité humaine où les gains en cc productivité » étaient fatalement faibles, c'est-à-dire les cc services ».

[•.•] C'est encore plus frappant dans tous les problèmes de gestion de sto•ck, de commande, de facturation.

Une entreprise de vente par correspondance a eu recours en France, l'année dernière, à un ordinateur.

Grâce à.

deux cents postes à écran cathodique, chaque jour cinquante mille commandes sont .r.

Cobol: langage symbolique de gestion permettant de tenir un compte, d 'établir une page, de gérer un stock.

Algol et Fortran: langages adaptés aux opérations mathématiques et aux fonctions logiques. 2.

Fail safe: point limite. enregistrées, livrées et facturées.

La machine signale les approvisionnements nécessaires, se charge des relances.

Elle tient évidemment la comptabilité globale de l'entreprise, tient à jour le fichier des clients et des fournisseurs, l'état de la trésorerie, etc. L'ordinateur fait faire des bonds considérables à l'automation.

Le mot, on le sait, a été inventé à Détroit par Ford.

On ne sait encore comment appeler ce mariage de l'ordinateur et de l'automation.

Certains ont proposé « cybernation l> (de « cybernétique >>).

[•••] D'ores et déjà.... »