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L'ALLEMAGNE AU XXe SIÈCLE Entrée dans le XIXe siècle sous le double signe de l’occupation napoléonienne et d’un morcellement territorial...

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« L'ALLEMAGNE AU XXe SIÈCLE Entrée dans le XIXe siècle sous le double signe de l’occupation napoléonienne et d’un morcellement territorial consacré par la dissolution de l’Empire romain germanique (1806), l’Allemagne offre au seuil du XXe siècle un tout autre visage : celui, tout d’abord, de l’unité, réalisée sous la houlette de la Prusse et de son chancelier Otto von Bismarck (1815-1898).

Celui-ci, après avoir éliminé l’Autriche des affaires allemandes par la victoire de Sadowa (1866), a su réunir sous la bannière du nationalisme antifrançais (guerre de 1870) la Confédération de l’Allemagne du Nord, réalisée en 1867, et les quatre États du Sud, restés jusque-là à l’écart de l’unification.

Le IIe Reich est proclamé à Versailles, le 18 janvier 1871.

Le roi de Prusse est président héréditaire du nouvel Empire.

Doté d’une armée et d’une monnaie communes aux États qui le composent, celui-ci paraît en 1900 une indéniable réussite.

Mené depuis la mort de l’éphémère Frédéric III en 1888 par le jeune Guillaume II (1859-1941), le IIe Reich est en effet devenu un géant politique, soutenu par une croissance démographique sans précédent (41 millions d’habitants en 1871, 65 millions en 1910), autant qu’une puissance économique de premier ordre, dont les banques et l’industrie rayonnent sur le monde. Des ambitions de Guillaume II au traité de Versailles. Pourtant, si le Reich possède les signes extérieurs de la modernité, il reste étonnamment archaïque dans ses structures sociales et ses mentalités.

Des valeurs telles que la sacralisation de l’État, le respect de l’autorité (Obrigkeit) ou la moindre importance de l’individu face au collectif constituent ainsi autant de traits dont se souviendront, après 1945, les tenants de la thèse du Sonderweg (qui considèrent que l’Allemagne a suivi un chemin particulier, se distinguant de celui des démocraties occidentales).

Par ailleurs, la croissance du Reich s’accompagne d’ambitions extérieures : après s’être débarrassé de Bismarck en 1890, Guillaume II a peu à peu abandonné le traditionnel système d’alliances visant à rassurer la puissance britannique et à maintenir un équilibre européen, pour prêter une attention accrue aux tenants du pangermanisme et de l’expansion coloniale.

La construction d’une puissante flotte sous l’impulsion de l’amiral von Tirpitz (1849-1930) ainsi que les crises marocaines de 1905 et 1911 devaient ainsi rapprocher une Angleterre inquiète d’une France qui, dès 1894, s’était assuré l’alliance de la Russie. L’entrée en guerre aux côtés de l’Autriche dans la crise bosno-serbe en août 1914 allait mettre un terme aux ambitions de Guillaume II.

Malgré les succès foudroyants de l’été 1914 ou la paix séparée de Brest-Litovsk qui consacre, en mars 1918, sa victoire sur le front russe, l’Allemagne finit par signer l’armistice le 11 novembre 1918.

Elle doit se soumettre, à l’issue d’un traité de Versailles (28 juin 1919) vite qualifié de « Diktat », à des conditions de paix très dures : outre la perte de nombreux territoires et la suppression de son armée, le Reich se voit contraint d’accepter d’énormes réparations en même temps que la responsabilité morale et financière de la guerre. La république de Weimar (1918-1933). Proclamée dès l’abdication de l’empereur le 9 novembre 1918, la République est d’emblée frappée d’un double handicap.

D’une part, en signant le traité de Versailles, elle entérine en effet la thèse du « coup de poignard dans le dos » donné à une armée soi-disant invaincue.

D’autre part, en réprimant très durement la révolution spartakiste, le régime du social-démocrate Friedrich Ebert (1871-1925) - qui, le 11 août 1919, ratifie la nouvelle Constitution - se prive du soutien d’une large partie de la classe ouvrière.

La crise économique de 1923 et l’hyperinflation qui l’accompagne, l’occupation de la Ruhr par des Français furieux de l’arrêt du paiement des réparations (1923-1925), l’hostilité de l’aristocratie et des milieux nationaux-conservateurs devaient nourrir une instabilité politique certaine dont témoignent les tentatives de putsch de Wolfgang Kapp (1920) ou d’Adolf Hitler (Munich, novembre 1923) et les assassinats des ministres Matthias Erzberger (1921) et Walter Rathenau (1922). Les années 1925-1929 marquent le retour à une prospérité et à une stabilité relatives.

Alors que les crédits américains accordés après le plan Dawes (1924) relancent momentanément l’économie, le gouvernement allemand normalise ses relations avec la France par la signature à Locarno (1925) d’un pacte de non-agression, pierre angulaire de la collaboration entre les ministres des Affaires étrangères Aristide Briand et Gustav Stresemann, consacrée, en 1926, par l’entrée de l’Allemagne à la Société des nations (SDN).

Âge d’or des arts et des lettres dont rendent comptent les chefs-d’œuvre du cinéaste Fritz Lang, de l’écrivain Heinrich Mann ou du peintre Otto Dix, la république de Weimar demeure cependant parcourue de lignes de faille que l’instabilité parlementaire et surtout la crise de 1929 finissent par réveiller.

Le chômage qui s’abat sur l’Allemagne et touche, dès 1932, six millions de personnes, la violence qui s’empare de la rue, enfin l’utilisation par A.

Hitler et son Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP, Nazionalsozialistiche Deutsche Arbeiterpartei) des peurs et des rancœurs accumulées contre le régime né de la défaite emportent finalement l’édifice.

Le 30 janvier 1933, le maréchal Hindenburg (1847-1934), président de la République, appelle Hitler à la chancellerie. Le IIIe Reich (1933-1945). Les années 1933-1935 sont l’occasion pour le nouveau régime d’asseoir son pouvoir sur l’ensemble de la vie politique.

Les Églises sont mises au pas et les communistes, accusés de l’incendie du Reichstag (27 février 1933), systématiquement pourchassés.

Le Parlement accorde, au lendemain des élections de mars 1933 remportées par le parti nazi (qui n’a cependant pas atteint, avec 43,9 % des suffrages, la majorité absolue), les pleins pouvoirs à Hitler, entérinant ainsi le suicide d’une République déjà moribonde et consacrant la transformation de l’Allemagne en « État lié au Führer» (Führerstaat).

Après avoir, lors de la « Nuit des longs couteaux » (juin 1934), éliminé l’opposition interne de ses propres troupes d’assaut (SA, Sturmabteilung), Hitler endosse les fonctions de chef de l’État, en succédant à Hindenburg, mort en août.

Il peut alors entamer la nazification de l’Allemagne et préparer celle-ci à la revanche. La société est organisée selon le principe d’obéissance absolue au chef (Führerprinzip), embrigadée dans des organisations telles que les Jeunesses hitlériennes ou le Front du Travail, surveillée par l’appareil de la SA, de la SS (Schutzstaffel, escadrons de protection), ou de la Gestapo (Geheime Staatpolizei, police secrète).

Elle se voit également régie par les notions de race et d’eugénisme : avec les lois de Nuremberg (1935) ou le vaste pogrom de la Nuit de cristal (novembre 1938), les Juifs font ainsi l’objet d’une persécution constante tandis que les handicapés et les malades mentaux sont exécutés dès 1938. À l’extérieur, l’Allemagne montre enfin depuis son départ de la SDN en 1933 un autre visage : la réintroduction d’un service militaire (1935), la remilitarisation de la Rhénanie (1936), l’intégration de l’Autriche au Reich (Anschluss, 1938), enfin l’annexion de la région des Sudètes après les accords de Munich ne sont que le prélude à une guerre de reconquête qui éclate en septembre 1939 avec l’invasion de la Pologne.

Mais les victoires retentissantes du Blitzkrieg (« guerre éclair », 1939-1941) et la mobilisation de toute une nation ne permettent pas d’éviter l’effondrement : le 8 mai 1945, l’Allemagne accepte une capitulation sans condition. La transition de l'après-guerre (1945-1949). C’est une Allemagne à la société destructurée par douze ans de nazisme, bouleversée par les mouvements de réfugiés, anéantie par cinq ans d’une guerre totale, bref, selon l’œuvre du cinéaste Roberto Rossellini, une Allemagne année zéro qui aborde l’année 1945.

Amputé d’un quart de son territoire, divisé en quatre zones à l’issue des accords de Potsdam (2 août 1945) qui prévoient en outre la démocratisation, la démilitarisation et la dénazification du territoire et de sa population, le Reich a vécu. L’unité des Alliés, toutefois, ne dure pas.

L’avènement de la Guerre froide, le refus par la zone soviétique du plan Marshall (juin 1947) consacrent de fait la partition de l’Allemagne, que le blocus de Berlin par l’URSS (1948) ou l’introduction, la même année, d’une réforme monétaire dans les zones occidentales ne rendent que plus évidente.

En 1949, l’Allemagne a désormais deux visages : issue des zones anglaise, américaine et française, la République fédérale d’Allemagne (RFA) s’est en effet dotée le 23 mai 1949 d’une Loi fondamentale (texte au statut volontairement provisoire qui, à la différence d’une Constitution, laissait ouverte la question de la réunification), la République démocratique allemande (RDA), ex-zone d’occupation soviétique, adoptant le 7 octobre sa Constitution. La RFA (1949-1990). Premier chancelier, reconduit au pouvoir jusqu’en 1963, cofondateur de l’Union chrétienne démocrate (CDU), Konrad Adenauer ancre rapidement l’Allemagne de l’Ouest dans le bloc occidental, soutenant sans faille la politique américaine, rejoignant l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) dès 1955, refusant enfin de reconnaître une RDA qualifiée de « zone ».

L’avènement de la Détente et la peur d’une entente entre les deux « grands » au détriment des intérêts allemands devaient toutefois pousser K.

Adenauer à rechercher dans l’alliance française (traité franco-allemand de 1963) et.... »

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