L'ALLEMAGNE : UNE NATION MORCELÉE Berlin, métropole écartelée ■ Berlin a particulièrement souffert de l'Histoire : des destructions énormes (75...
Extrait du document
«
L'ALLEMAGNE : UNE NATION MORCELÉE
Berlin, métropole écartelée
■ Berlin a particulièrement souffert de l'Histoire : des destructions
énormes (75 millions de m 3 de décombres), la fuite d'une partie des
habitants, l'enjeu politique qu'elle est devenue en étant coupée en
deux, sa partie occidentale isolée de tout arrière-pays contigu.
L'accord interallié divisait Berlin, à l'image de l'Allemagne, en 4
secteurs d'occupation, bien que la ville fût entièrement à l'intérieur
de la zone soviétique : situation dramatique pour Berlin-Ouest
lorsque, en 1948, les Soviétiques quittèrent le Conseil de Contrôle et
établi.rent un blocus terrestre des secteurs occidentaux qu'un intensif
pont aérien sauva de l'isolement.
Puis, comme de 1949 à 1961
plusieurs millions d' Allemands de l'Est gagnèrent l'Ouest en passant
par Berlin, les autorités de la R.D.A.
firent édifier le «mur» qui coupe
en deux l'agglomération.
La politique de détente inaugurée au milieu des années 60 aboutit
à l'accord de 1971 :
- !'U.R.S.S.
ne conteste plus la présence des Occidentaux à Berlin,
accepte les liens juridiques, financiers, économiques qui unissent
Berlin-Ouest à la R.F.A., mais sans lui reconnaître la qualité de Land
fédéral;
- la circulation entre R.F.A.
et Berlin-Ouest est simplifiée;
- les habitants de Berlin-Ouest peuvent se rendre en visite en
R.D.A.
et à Berlin-Est.
Dans l'autre sens, seuls les non-actifs
(retraités et certains jeunes enfants séparés de leur famille) peuvent
émigrer.
Berlin ne compte plus que 3,2 millions d'habitants contre 4,4
avant la guerre.
Un tiers vivent dans les 8 arrondissements de Berlin
Est qui fait partie intégrante de la R.D.A., et deux tiers (2, 1 millions)
résident dans les 12 arrondissements de Berlin-Ouest.
■ La situation de Berlin-Ouest apparaît très artificielle.
La perte du
rôle de capitale*, l'absence d'hinterland immédiat, la coupure avec
les zones d'échanges traditionnelles, l'éloignement du reste du
territoire fédéral et la servitude des visas demandés à l'Est sont
autant d'entraves à la croissance.
L'insécurité du lendemain a fait partir beaucoup de jeunes.
Berlin-Ouest compte 30 % de plus de 60 ans, une majorité de femmes
(1 284 pour 1 000 hommes).
Pour assurer le plein emploi, il faut
offrir une majoration de 8 % sur les salaires et recruter des étrangers
(ils sont 185 000 dont 86 000 salariés).
Le cadre de vie est cependant agréable.
Outre les vastes espaces
consacrés aux loisirs, le parc immobilier comporte près de 50 % de
logements neufs et confortables dans de grands quartiers résiden
tiels, alternant avec d'autres secteurs très actifs : Charlottenburg,
centre principal du commerce et des affaires, le Kurfürstendam avec
ses grands magasins et sa vie nocturne.
Grâce à des subventions fédérales et à la présence de grosses
firmes (Siemens), l'industrie berlinoise offre encore 200 000
emplois.
La construction électrique (30 % du C.A.) l'emporte de loin
sur les branches alimentaires (15%) et mécaniques (8%).
Les
emplois tertiaires (660 000) restent très majoritaires.
81 % des
échanges se font avec la République fédérale (contre 2,6 % de
commerce avec la zone Est) : c'est dire l'importance des couloirs....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓