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L'année 1990-1991 a été au Cameroun celle des occasions manquées, des réformes trop tardives qui n'ont pu briser le cycle...

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« L'année 1990-1991 a été au Cameroun celle des occasions manquées, des réformes trop tardives qui n'ont pu briser le cycle contestation-répression-violence.

Depuis la "fusillade de Bamenda", qui avait coûté la vie à six manifestants le 26 mai 1990, le Cameroun avait connu une effervescence qui est allée crescendo.

Les 20 000 manifestants de Bamenda portaient des pancartes souhaitant "longue vie à Son Excellence Paul Biya" en louant ses "efforts pour l'instauration du multipartisme".

Un an après, à Yaoundé, Douala et dans plusieurs villes de province, des bâtiments publics étaient incendiés et le portrait du président brûlé en public. Le pouvoir a refusé la tenue d'une "conférence nationale", réclamée par l'ensemble de l'opposition, en arguant qu'elle n'aurait "aucun fondement juridique parce que la Constitution prévoit depuis toujours le multipartisme".

Seulement, le pluralisme politique n'a été admis dans les faits, le 19 décembre 1990, que sous la pression de la rue.

Huit mois auparavant, la création d'un parti concurrent du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti unique) avait encore valu à Me Yondo Black et à l'écrivain Albert Mukong une condamnation pour "subversion". De même, la libéralisation de la presse n'est intervenue qu'à la suite d'une condamnation infligée, le 21 janvier 1991, au journaliste Célestin Monga pour une irrévérencieuse "lettre ouverte au Président" publiée dans Le Messager.

Et les publications indépendantes - une quarantaine, à la mi-1991, parmi lesquelles La Détente, Le Combattant, l'International News Hebdo mais aussi Football-Élite - ont continué à buter sur la "pénurie de papier" mise en avant par la société d'État.... »

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