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L'année 1994, qui s'annonçait comme celle de la stabilité enfin trouvée, a été marquée par une escalade sans précédent des...

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« L'année 1994, qui s'annonçait comme celle de la stabilité enfin trouvée, a été marquée par une escalade sans précédent des violences confessionnelles et ethniques. Le gouvernement dirigé par le Parti du peuple pakistanais (PPP), n'étant pas disposé à laisser l'opposition jouer son rôle, Mian Nawaz Sharif, dirigeant de la Ligue musulmane du Pakistan (groupe Nawaz) - PML (N) - et chef de l'opposition à l'Assemblée nationale, a saisi toutes les occasions pour tenter de déstabiliser le Premier ministre Benazir Bhutto (PPP).

L'opposition a, entre autres, accusé le président Farooq Ahmed Khan Leghari d'être impliqué dans le scandale du "Mehrangate", où une banque privée (la Mehran) avait fait profiter de ses largesses de nombreux politiciens et militaires de haut rang. Le mouvement d'agitation lancé en septembre 1994 par M.

Nawaz Sharif pour "délivrer le pays d'un gouvernement corrompu et inefficace" n'a pas rencontré le succès escompté.

Les nombreuses procédures pour corruption et détournement de fonds publics engagées contre des personnalités de la PML (N) ont une fois de plus démontré que les dirigeants pakistanais étaient souvent motivés par un esprit de vengeance personnelle.

Une enquête a été ouverte sur Ittefaq Industries, empire industriel de la famille de Nawaz Sharif, et notamment sur les conditions dans lesquelles de nombreux prêts bancaires lui avaient été accordés.

En novembre, Mian Mohammed Sharif, soixante-quinze ans, père du chef de l'opposition, a été accusé d'escroquerie et incarcéré.

Des rumeurs ayant fait état de sa mort en détention, le gouvernement s'est empressé de le remettre en liberté. Les extrémistes religieux de moins en moins contrôlables En octobre 1994, des membres de tribus pachtou ont lancé un jihad ("guerre sainte") dans les districts de Swat, Malakand et Dir, au nord au pays, pour réclamer l'application de la charia (législation islamique), prenant des fonctionnaires en otages et bloquant les routes.

Le mouvement a été durement réprimé par les unités paramilitaires des Frontier Corps; le gouvernement s'est toutefois engagé à appliquer partiellement la charia dans cette région. Les tensions entre sunnites et chiites se sont par ailleurs exacerbées, faisant des dizaines de victimes dans la province du Pendjab et à Karachi.

En mai 1994, les députés du Sipah-e Sahaba Pakistan (SSP, Armée des compagnons du Prophète), organisation extrémiste sunnite liée au Jamiat-e Ulama-e Islam (JUI, Rassemblement des oulémas de l'islam), ont déposé une proposition de loi visant à faire de la communauté chiite une minorité non musulmane.

Le SSP a lancé de nombreuses attaques contre des mosquées chiites; une organisation extrémiste chiite, le Sipah-e Mohammad Pakistan (SMP, Armée du Prophète), a riposté en attaquant les mosquées sunnites.

Le gouvernement a annoncé, en février 1995, son intention d'interdire ces organisations extrémistes. La situation n'a cessé de se dégrader à Karachi.

Alors que l'armée tentait de maintenir l'ordre, des factions rivales du Muhajir Qaumi Movement (MQM, Mouvement national muhajir), parti des musulmans venus de l'Inde après la partition du sous-continent en 1947, s'affrontaient dans les rues de la ville. Altaf Hussain, dirigeant de la faction dominante du MQM, réfugié à Londres, a appelé à la création d'une province séparée pour les Muhajirs.

Selon les chiffres officiels, quelque 700 personnes ont trouvé la mort en 1994.

Le retrait de l'armée, en décembre 1994, a été suivi d'un bain de sang: on a recensé plus de 400 morts entre janvier et mars 1995.

Enfin, le 5 février 1995, onze militants au moins du Harkat-ul Ansar (Mouvement des partisans), organisation cachemirie, ont été abattus à Karachi; la responsabilité de ces homicides a été attribuée directement à New Dehli. Nécessité d'une diplomatie active Comme en 1993, B.

Bhutto a déployé une activité intense au niveau international. Les relations avec les États-Unis se sont améliorées, bien que le Pakistan n'ait pas changé sa position officielle sur la question nucléaire, insistant sur le fait qu'il ne renoncerait à l'option nucléaire que si l'Inde en faisait autant. L'extradition aux États-Unis de Ramzi Youssef, l'un des auteurs présumés de l'attentat perpétré en février 1993 contre le World Trade Center à New York et qui avait été arrêté au Pakistan, a été interprétée comme un geste de bonne volonté avant la visite de B.

Bhutto à Washington en avril 1995.

Suite à cela, un attentat a été commis à Karachi, le 8 mars 1995, qui a coûté la vie à deux diplomates américains.

Ce voyage de B.

Bhutto n'a pas permis de trouver une solution pour les 22 avions F-16 commandés et payés par le Pakistan mais maintenus sous embargo, l'amendement Pressler - adopté.... »

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