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L'année 1995 a été marquée par une aggravation des violences ethniques à Karachi, en proie à une véritable guerre civile....

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« L'année 1995 a été marquée par une aggravation des violences ethniques à Karachi, en proie à une véritable guerre civile.

Selon les chiffres officiels, 2 095 personnes ont trouvé la mort en 1995.

Les affrontements ont continué d'opposer les deux factions rivales du Muhajir Qaumi Movement (MQM, "Mouvement national muhajir"), parti des musulmans de langue ourdou venus de l'Inde après la partition du sous-continent en 1947.

Des militants du Parti du peuple pakistanais (PPP, au pouvoir), des journalistes et des membres des forces de l'ordre ont également été pris pour cibles: 195 policiers ont été assassinés en 1995 à Karachi.

Les méthodes brutales et les exactions des Rangers - groupe paramilitaire qui a assuré le maintien de l'ordre à Karachi après le départ de l'armée en novembre 1994 - ont entraîné une radicalisation des Muhajirs et renforcé l'hostilité de cette communauté envers le gouvernement du PPP. Ce n'est qu'en juin que le Premier ministre Benazir Bhutto a accepté l'ouverture de négociations avec le MQM.

Celui-ci a formulé dix-huit revendications comprenant notamment l'arrêt de toutes les opérations militaires dirigées contre le parti et l'organisation d'un recensement et d'élections municipales dans le Sind.

Le gouvernement a, quant à lui, posé vingt et une conditions, exigeant entre autres du MQM qu'il s'engage publiquement à renoncer à la violence et à livrer les militants recherchés. Violences ethno-religieuses et répression Les négociations n'ont pas abouti et le ministre de l'Intérieur Naseerullah Babar a invité la police à être "impitoyable" envers les "terroristes" et à les "abattre".

Le MQM a répliqué par une série de grèves qui ont paralysé l'activité économique.

Cette politique de répression brutale semble avoir été efficace au moins à court terme, le nombre des homicides ayant considérablement diminué au premier semestre 1996.

La communauté internationale a toutefois manifesté son inquiétude face aux excès de l'action policière: plus de soixante-dix militants du MQM ont en effet été abattus lors d'"accrochages" avec les forces de police ou sont morts en détention au cours des trois premiers mois de 1996. Des violences ont également éclaté dans ce qui est dénommé la zone tribale, non loin de Peshawar, après que le gouvernement a tenté de prendre des mesures pour empêcher la contrebande de biens de consommation via l'Afghanistan.

En août, à Bara, des heurts entre les membres des tribus et l'armée ont entraîné la mort de douze personnes.

L'agitation en faveur de l'application de la charia (législation islamique) a par ailleurs repris en juin dans le district de Malakand. En novembre, dix-sept personnes ont trouvé la mort dans un attentat contre l'ambassade d'Égypte à Islamabad qui a été revendiqué par des islamistes égyptiens.

D'autres attentats sont restés inexpliqués: plus de soixante personnes ont été tuées à Peshawar en décembre 1995 par l'explosion d'une voiture piégée dans un centre commercial et une bombe dans un autobus a fait cinquante-deux victimes, le 28 avril 1996, non loin de Lahore. Les tensions entre sunnites et chiites, toujours vives à Karachi et au Pendjab au début de l'année, se sont quelque peu apaisées après la formation en avril du Milli Yekjehti Council (MYC, "Conseil national de solidarité"), regroupant une trentaine de partis religieux.

Les islamistes ont toutefois continué de faire une utilisation abusive des lois sur le blasphème à l'encontre des membres des minorités religieuses et notamment des chrétiens. En septembre, le président Farooq Leghari a renvoyé le Premier ministre du Pendjab, Manzoor Ahmad Wattoo, membre de la faction Junejo de la Ligue musulmane du Pakistan (PML), et dissous par voie d'ordonnance l'assemblée provinciale.

Ces initiatives qui visaient à remplacer le gouvernement provincial de coalition par un gouvernement du seul PPP ont été un échec pour B.

Bhutto, qui n'a pas réussi à imposer son candidat. Comme en 1994, le gouvernement a utilisé le système judiciaire pour intimider les opposants.

De nombreuses procédures pour détournement de fonds publics ont été engagées contre des personnalités de la PML et contre l'ancien Premier ministre Mian Nawaz Sharif qui a en outre été accusé de haute trahison.

Son frère Shahbaz Sharif, exilé à Londres, a été arrêté à son retour au Pakistan. La Cour suprême a toutefois tenté de manifester son indépendance par rapport au pouvoir exécutif en rendant des décisions défavorables au gouvernement.

C'est ainsi qu'au début de 1996 cette instance a prononcé deux arrêts qui devraient faire date: le premier a interdit la repromulgation des ordonnances et le second a rappelé qu'aux termes de la Constitution le gouvernement n'avait pas le droit de désigner les juges sans avoir consulté le président de la Cour suprême. Relations toujours conflictuelles avec les États voisins L'instabilité croissante dans la.... »

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