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L'année 1996 restera marquée par une crise économique sans précédent, ainsi que par la recrudescence des violences confessionnelles et par...

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« L'année 1996 restera marquée par une crise économique sans précédent, ainsi que par la recrudescence des violences confessionnelles et par les tensions croissantes entre le Premier ministre Benazir Bhutto d'une part, et le président Farooq Ahmed Leghari, l'armée, l'appareil judiciaire et les milieux d'affaires d'autre part, tensions qui ont abouti au renvoi du Premier ministre le 5 novembre 1996. Alors que le calme semblait revenu à Karachi, les violences ont repris au Pendjab, à partir d'août 1996, entre extrémistes sunnites et chiites, faisant plus de 150 morts.

Des attaques aveugles contre des mosquées ont entraîné des représailles; des personnalités politiques et des dignitaires religieux, ainsi que les centres culturels iraniens de Lahore et de Multan ont également été pris pour cibles.

Maulana Zia ur-Rehman Farooqi, dirigeant de l'Armée des compagnons du Prophète (Sipah-e Sahaba Pakistan, SSP), mouvement extrémiste sunnite, a été tué à Lahore en janvier 1997 dans un attentat à l'explosif qui a fait une trentaine d'autres victimes.

Par ailleurs, des affrontements entre tribus pathanes sunnites et chiites ont fait quelque 200 morts en septembre à Parachinar, près de la frontière afghane. Comme les années précédentes, des attentats à l'explosif non revendiqués, et qui ont fait près de 200 victimes, ont été perpétrés au Pendjab, dans des autobus ainsi qu'à l'aéroport de Lahore en juillet 1996. Les institutions en conflit Murtaza Bhutto, frère du Premier ministre et chef de la faction Shaheed Bhutto (Martyr Bhutto, en référence à leur père Ali Bhutto, renversé par le coup d'État militaire du général Zia en 1977) du Parti du peuple pakistanais (PPP-SB) opposée au PPP majoritaire de B.

Bhutto -, a été abattu par la police à Karachi le 20 septembre 1996, avec sept de ses gardes du corps.

Dès lors, la situation s'est tendue dans le Sind, les partisans de M.

Bhutto accusant le Premier ministre et son mari Asif Ali Zardari d'être responsables du meurtre. Les relations entre le Premier ministre et l'appareil judiciaire n'ont cessé de se dégrader.

B.

Bhutto s'est opposée à plusieurs reprises à la Cour suprême: elle a notamment refusé, en avril 1996, d'appliquer un arrêt ordonnant la destitution de 24 hauts magistrats qui avaient été nommés par le gouvernement sans consultation préalable de cette instance ainsi que le prévoit la Constitution.

En juin, la Cour suprême a prononcé le rétablissement des conseils locaux de la province du Pendjab qui avaient été dissous en 1993.

Le gouvernement s'y est opposé, déclenchant un mouvement de protestation des avocats et un conflit ouvert entre le Premier ministre et le président de la Cour suprême. L'adoption, en juin 1996, d'un budget qui prévoyait l'imposition de nouvelles taxes a été le point de départ de la campagne menée par l'opposition pour obtenir le renvoi de B.

Bhutto.

Des grèves et des manifestations de grande ampleur ont notamment été organisées par le Jamaat-e Islami (JI, Société de l'islam, mouvement fondamentaliste sunnite).

Soumis aux pressions croissantes de l'opposition et confronté aux accusations du Premier ministre qui lui reprochait de conspirer contre elle, le président Leghari a dissous le gouvernement, le 5 novembre 1996, ainsi que les assemblées nationale et provinciales.

Pour la quatrième fois en huit ans, un président usait du pouvoir de dissolution qui lui était conféré par le très controversé 8e amendement.

Celui-ci a finalement été abrogé le 1er avril 1997 par un vote unanime de l'Assemblée nationale et du Sénat.

L'époux de B.

Bhutto, accusé de corruption, a été incarcéré.

Un cabinet intérimaire présidé par Malik Meraj Khalid a administré le pays jusqu'aux élections du 3 février 1997, caractérisées par une faible participation (30 % environ) et qui ont vu la débâcle du PPP.

La Ligue musulmane du Pakistan (PML) a remporté 135 des 204 sièges de l'Assemblée nationale, soit la majorité absolue, contre 19 pour le PPP.

Le Mouvement national muhajir (MQM, parti des musulmans de langue ourdou venus de l'Inde après la partition du sous-continent en 1947), qui avait boycotté les élections de 1993, a obtenu, pour sa part, 12 sièges.

Le Tehrik-e Insaf (Mouvement de la justice), créé en avril 1996 par Imran Khan (ancien champion de cricket) pour lutter contre la corruption et parfois présenté comme une troisième force, n'a remporté aucun siège.

Mian Nawaz Sharif, dirigeant de la PML qui avait été Premier ministre de 1990 à 1993, a formé le nouveau gouvernement. Isolement diplomatique Les relations avec les États-Unis se sont améliorées au début de l'année 1996 après la ratification par le président américain Bill Clinton de l'amendement Brown permettant la livraison au Pakistan de matériel militaire et de pièces détachées.

Washington a toutefois continué de dénoncer le programme nucléaire pakistanais et l'achat de missiles balistiques à la Chine.

Le Pakistan a été soumis à de fortes pressions américaines pour signer le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), ce qu'il a encore refusé tant que l'Inde ne le parapherait pas.

Par ailleurs, Washington reprochait toujours au Pakistan d'héberger des islamistes arabes responsables d'attentats dans.... »

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