L'ARGENTINE AU XXe SIÈCLE L’Argentine acquiert sa structure fédérale au tournant des années 1880, grâce au général Julio Argentino Roca...
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L'ARGENTINE AU XXe SIÈCLE
L’Argentine acquiert sa structure fédérale au tournant des années 1880, grâce au général Julio Argentino
Roca (1843-1914), le vainqueur de la « conquête du désert » sur les indigènes qui doubla la surface
agricole du pays.
L’afflux d’immigrants européens dès les années 1870 permet le développement des
infrastructures et de l’industrie locale.
L’Union civique radicale (UCR), premier parti de l’Argentine
moderne, naît à la suite de la crise économique des années 1890.
En 1912, la loi Sáenz Peña établit le
suffrage masculin, secret et obligatoire.
Modernisation économique et sociale.
En 1916, le radical Hipólito Irigoyen (1852-1933) est ainsi le premier président élu par les citoyens, et
non coopté au sein de l’oligarchie.
Il récupère à son profit le clientélisme traditionnel et fait de l’UCR la
force électorale dominante.
Il étend le droit du travail avec le concours des syndicats modérés, soutient
les fermiers contre les grands propriétaires et modernise le système universitaire.
Très largement réélu en
1928 malgré l’hostilité des classes dominantes, sa position est rendue plus fragile par la crise de 1929, car
l’économie agro-exportatrice (viande, céréales) dépend des prêts américains et du marché britannique.
En septembre 1930, un coup d’État militaire le renverse.
La « décade infâme » (1930-1943) voit une restauration conservatrice s’appuyant sur l’armée.
Sous la
présidence du général Agustín P.
Justo (1876-1943, modéré) le pacte Roca-Runciman de 1933 garantit à
l’Argentine ses parts de marché au Royaume-Uni.
La Seconde Guerre mondiale divise les groupes de
pouvoir, et le conservateur Ramón Castillo (1873-1944) est renversé en juin 1943 par ceux qu’inquiète le
réarmement, par les États-Unis, du Brésil, rival traditionnel de l’Argentine.
La décennie « Perón ».
Le colonel Juan Domingo Perón, leader du Groupe des officiers unis à l’origine du coup d’État, construit, à
partir de son poste aux affaires sociales, une relation étroite avec les syndicats et devient en 1945
ministre de la Guerre puis vice-président.
Il accorde l’autonomie aux universités et légalise les partis.
Malgré ses penchants fascistes, il déclare la guerre à l’Allemagne, afin de faciliter l’entrée de l’Argentine
aux Nations unies.
La libéralisation politique renforce l’agitation sociale en septembre 1945.
Écarté par la Marine, J.
D.
Perón
revient au pouvoir le 17 octobre à la faveur d’une grève générale, qui mobilise les nouvelles masses
urbaines.
Élu président en 1946, il institue une relation directe avec les syndicats qui deviennent le pilier
central du système politique et forment le Parti justicialiste en 1948.
Le péronisme est une forme de
populisme.
Son épouse María Eva Duarte (1919-1952) dite Evita, madone des « sans chemises », a la
haute main sur la politique de redistribution, grâce à la prospérité due aux créances accumulées sur
l’Europe grâce aux exportations réalisées pendant la Seconde Guerre mondiale puis la guerre de Corée.
Réélu en 1951, J.
D.
Perón doit gouverner dans des circonstances économiques moins favorables.
Le
décès d’Evita en 1952 affaiblit le lien avec les secteurs populaires et l’hostilité des conservateurs s’ajoute
à celle de l’Église et des étudiants.
En septembre 1955, les militaires réussissent leur deuxième tentative
de coup d’État.
J.
D.
Perón part en exil et le péronisme est proscrit.
Instabilité politique et développement de la violence.
Pendant dix ans, les gouvernements se succèdent au gré des interventions militaires.
La division politique
des forces armées, ouverte à partir de 1962, et l’incapacité à réduire la puissance électorale péroniste
aboutissent à la « révolution argentine » de juin 1966.
Juan Carlos Onganía (1914-1995), commandant
en chef de l’armée de terre, instaure un régime à la fois militaire et technocratique.
L’échec de la stabilisation de l’économie alimente les grèves ouvrières et étudiantes, notamment en 1969
à Córdoba, la deuxième ville du pays.
Parallèlement, les groupes péronistes révolutionnaires - Armée
révolutionnaire du peuple (ERP, trotskiste à son origine) et Montoneros (« péroniste de gauche »,
marxistes et nationalistes) - entrent en action.
J.
C.
Onganía est remplacé en juin 1970, et le général
Alejandro Lanusse (1918-1996) promet des élections pour 1973.
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Depuis son exil, J.
D.
Perón ne cesse d’encourager l’ensemble des groupes péronistes et cherche une
entente avec l’UCR.
Proscrit, il fait élire en mars 1973 le modéré Héctor Cámpora (1909-1980).
En juin,
son retour officiel d’exil est marqué par une bataille rangée entre factions péronistes.
H.
Cámpora
démissionne et J.
D.
Perón est réélu en septembre 1973.
La violence entre péronistes et le terrorisme
urbain accentuent les difficultés dues au choc pétrolier.
À la mort de J.
D.
Perón en juillet 1974, sa veuve
Isabel (1931-) lui succède à la Présidence et le chaos empire.
Le 24 mars 1976, les militaires, déjà
engagés dans la « sale guerre » contre les guérillas révolutionnaires, la déposent.
Sept années de répression dictatoriale.
Le « processus de réorganisation nationale » (auto-appellation de la dictature militaire) bannit toute
activité politique et prend le contrôle des syndicats et des pouvoirs locaux, persécutant férocement les
militants de gauche.
La....
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