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l'aristotélisme Aristote. Cathédrale de Chartres. 1. La logique. Houvet a. Science et opinion. • (384-322 av. J.-C.) * C'est le...

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« l'aristotélisme Aristote.

Cathédrale de Chartres. 1.

La logique. Houvet a.

Science et opinion. • (384-322 av. J.-C.) * C'est le domaine de Ja dialectique. On trouve chez Aristote* la même oppos1t1on que chez Platon (cf. République, livre 5, 477e sqq.) entre science et opinion.

L'opinion, c'est la connaissance commune (celle que nous possédons tous) du vraisem­ blable, du probable*; c'est aussi la conviction appuyée sur la tradition. L'opinion peut être vraie ou fausse.

En revanche, la science est connaissance du nécessaire donc de l'universel: ce qui est nécessaire appartient à tous.

Par exemple, de la définition du triangle, on peut déduire les propriétés qui lui appartiennent nécessairement, propriétés qui appartiennent à tous les triangles, donc qui sont universelles. « La science et son objet diffèrent de l'opinion et de son objet, en ce que la science est universelle et procède par des propositions nécessaires et que le nécessaire ne peut être autrement.qu'il n'est( ...) L'opinion s'applique à ce qui étant vrai ou faux peut être autrement qu'il n'est.

En outre, jamais on ne pense avoir une simple opinion quand on pense que la chose ne peut être autrement : tout au contraire, on pense alors qu'on a la science.

Mais c'est quand on pense que la chose est seulement ainsi mais que rien n'empêche qu'elle ne puisse être autrement, qu'alors on pense avoir une simple opinion, car on croit que tel est l'objet propre de l'opinion, tandis que le nécessaire est l'objet de la science.

)) Aristote, Seconds Analytiques I, 33 (88 b 30) b.

Les catégories. * Voir p.

49. ** Voir p.

51. *** Voir p.

51. Pour répondre aux difficultés soulevées par les sophistes qui détrui­ saient toute communication et tout discours, donc toute possibilité de connaissance scientifique, Aristote élabore la théorie des catégories qui analyse la pratique du langage 0 , permet de distinguer le vrai du faux et de poser ainsi les conditions du discours vrai.« L'être se dit en plusieurs sens»: c'est par cette remarque qu'Aristote échappe aux contradictions sophistiques.

En effet, lorsque je dis Socrate est un homme et quand je dis Socrate est assis, le verbe être n'a pas le même sens dans les deux cas.

Dans le premier cas, il dit ce qu'est Socrate : le prédicat* est un genre**, dans le second cas, il exprime une propriété qui appartient à Socrate mais qui pourrait ne pas lui appartenir, le prédicat est alors un àccident***. Exemple de difficulté soulevée par les sophistes donné par Aristote dans les Réfutations sophistiques : on me met en présence d'un homme voilé et on me demande si je le connais.

Je réponds non.

Une fois le voile enlevé, je suis obligé d'admettre que je le connais : c'est mon père.

Donc, je connais et je ne connais pas le même homme. « L'être se prend en de multiples sens : en un sens, il signifie ce qu'est la chose, la substance, et en un autre sens, il signifie une qualité ou une quantité, ou l'un des autres prédicats de cette sorte.

Mais entre toutes ces acceptions de l'être, il est clair que l'être au sens premier est le « ce qu'est la chose », notion qui n'exprime rien d'autre que la substance (...) En effet, [quand nous exprimons ce qu'est la chose], nous ne disons pas qu'elle est blanche ou chaude, ni qu'elle a trois coudées, mais qu'elle est un homme ou un dieu.

Les autres choses ne sont appelées des êtres, que parce qu'elles sont ou des quantités de l'être proprement dit, ou des- qualités, ou des affections de cet être, ou quelque autre détermination de ce genre.

Aussi pourrait-on se demander si le se promener, le se bien porter, le être assis sont des êtres ou ne sont pas des êtres (...) car aucun de ces états n'a par lui-même naturellement une existence propre, ni ne peut être séparé de la substance, mais s'il y a quelque être, c'est bien plutôt ce qui se proméne qui est un être, ce qui est assis, ce qui se porte bien. Et ces derniéres choses apparaissent davantage des êtres, parce qu'il y a, sous chacune d'elles, un sujet réel et déterminé : ce qui se manifeste dans une telle catégorie, car le bon ou l'assis ne sont jamais dits sans lui.

Il est donc évident que c'est par le moyen de cette catégorie que chacune des autres catégories existe. Aristote, Métaphysique, Z, I Aristote procède ensuite à une classification des différentes catégories, c'est-à-dire des différentes formes de l'attribution. Les catégories sont « la subsfance, la quantité, la qualité, la relation, le lieu, le temps, la ,t:>osition, la possession, l'action, la passion.

Est substance, pour le dire en un mot, par exemple, homme, cheval ; quantité, par exemple, long de deux coudées, long de trois coudées ; qualité : blanc, grammairien ; relation : double, moitié, plus grand; lieu : dans le Lycée, au Forum ; temps : hier, l'an dernier; position : il est couché, il est assis ; possession : il est chaussé, il est armé ; action : il coupe, il brûle ; passion : il est coupé, il est brûlé. Aucun de ces termes en lui-même n'affirme ni ne nie rien; c'est seulement par la liaison de ces termes entre eux que se produit l'affirmation ou la négation.

En effet, toute affirmation et toute négation est, semble-t-il bien vraie ou fausse, tandis que pour des expressions sans aucune liaison il n'y a ni vrai ni faux : par exemple, homme, blanc, court». Aristote, Catégories, 4 Il donne ainsi une définition du vrai et du faux : la vérité réside dans la proposition ° et non dans le terme 0 • Une proposition est vraie si elle dit ce qui est. « ...c'est dans la composition et la division que consistent le vrai et le faux.

En eux-mêmes les noms et lès verbes sont semblables à la notion qui n'a ni composition, ni division : tels sont l'homme, le blanc, quand on n'y ajoute rien, car ils ne sont encore ni vrais ni faux. En voici une preuve : bouc-cerf signifie bien quelque chose, mais il n'est encore ni vrai, ni faux, à moins d'ajouter qu'il est ou qu'il n'est pas, absolument parlant ou avec référence au temps.

» Aristote, De l'interprétation, I (16 a 10) * Cf.

les Catégories et Métaphysique, livret,. Aristote étudie en détail chaque catégorie*. Les trois catégories fondamentales sont la substance, la qualité et la quantité, La substance est la catégorie première puisque les autres catégories ne peuvent être sans elle : il ne peut exister de blanc sans une chose qui soit blanche. « C'est la substance qui est absolument première, à la fois logiquement, dans l'ordre de la connaissance et selon le temps.

En effet, d'une part, aucune des autres catégories n'existe à l'état séparé, mais seulement la substance.

D'autre part, elle est aussi première logiquement, car dans la définition de chaque être est nécessairement contenue celle de sa substance.

Enfin, nous croyons connaître le plus parfaitement chaque chose quand nous connaissons ce qu'elle est, par exemple ce qu'est l'homme ou le feu, bien plutôt que lorsque nous connaissons sa qualité ou son lieu, puisque chacun de ces prédicats eux-mêmes, nous les connaissons seulement quand nous con11aissons ce qu'ils sont, ce qu'est la quantité ou la qualité.

Et en vérité, l'objet éternel de toutes les recherches présentes et passées, le problème toujours en suspens : qu'est-ce que l'être? revient à se demander: qu'est-ce que la substance?>> Aristote, Métaphysique, Z, I « J'appelle qualité ce en vertu de quoi on est dit être tel.

Mais la qualité est au nombre de ces termes qui se prennent en plusieurs sens. (...) On appelle dispositions les qualités qui peuvent facilem�nt être mues et rapidement changées, telles que la chaleur et le refroidisse­ ment, la maladie et la santé(...) Un autre genre de.qualité, c'est celui d'après lequel nous parlons de bons lutteurs ou de bons coureurs, de bien portants ou de malades, en un mot, tout ce qui est dit selon une aptitude ou une inaptitude naturelle(...) Un troisième genre de qualité est formé des qualités affectives et des affections.

Telles sont par exemple, la douceur, l'amertume, l'âcreté, avec toutes les détermina­ tions de même ordre, en y ajoutant la chaleur, la froidure, la blancheur et la noirceur (...) Une quatrième sorte de qualité comprend la figure ou la forme, qui appartient à tout être, et, en outre la droiture et 1� courbure ainsi que toute autre propriété semblable. Les quall.iés admettent le plus et le moins.

Une chose blanche, en effet, est dite plus ou moins blanche qu'une autre, et une chose juste, plus ou moins juste qu'une autre.

En outre, la qualité en elle-même prend de l'accroissement : ce qui est blanc peut devenir plus blanc (...) Par contre, triangle et tétragone ne paraissent pas admettre le plus et le moins, pas plus qu'aucune autre figure (...).

Toutes les qualités n'admettent donc pas le plus et le moins.» Aristote, Catégories, 8 « Quantité se dit de ce qui est divisible en deux ou plusieurs éléments intégrants, dont chacun est, par nature, une chose une et individuelle.

Une multiplicité est une quantité si elle est nombrable, une grandeur, si elle est mesurable.» Aristote, Métaphysiquef'::., 13 N.B.

La qualité s'oppose à la quantité en ce qu'elle n'est pas mesurable : elle ne peut comporter que des différences d'intensité. c.

Le syllogisme, la démonstration. * Voir p.

89. ** Aristote, premier créateur d"un sys­ tèm e l o g i q u e, n'emploie pas le terme de logique. C'est au XIII' siè­ c I e s e ul eme nt qu'on utilise ce ter­ me pour désigner la syllogistique. *** l'ensemble des logiques écrits d'Aristote est dési­ gné sous le titre d"Organon, ce qui signifie en grec « instrument ». * Proposition. * Ex.

: toute plante à feuilles larges perd ses feuilles en hiver. ** Ex.

: quelques chevaux sont noirs. *** Ex.

: le plaisir n'est pas le bien. (1) Voir exemple p. 50. * Est logiquement nécessaire ce dont la négation impli­ que une contradic­ tion (voir p.

46). La science, connaissance vraie, repose sur une démonstration.

Cette démonstration, c'est le syllogisme* (déductif ou inductif) qui établit la nécessité d'une conclusion à partir de propositions déjà connues (prémisses).

Ce qu'on appelle la logique** aristotélicienne est l'étude de cet instrument*** qu'est le syllogisme. « Il faut d'abord établir quel est le sujet de notre enquête et de quelle discipline elle relève : son sujet, c'est la démonstration et c'est la science démonstrative dont elle dépend.

Ensuite nous devons définir ce qu'on entend par prémisse par terme, par syllogisme (...) Après cela, il faudra définir en quoi consiste pour un terme, d'être ou non contenu dans la totalité d'un autre terme, et ce que nous entendons par être affirmé universellement et être nié universelle­ ment. La prémisse est le discours* qui affirme ou qui nie quelque chose de quelque chose et ce discours est soit universel, soit particulier, soit indéfini.

J'appelle universelle, l'attribution ou la non-attribution à un sujet pris universellement*, particulière, l'attribution ou la non-attri­ bution à un sujet pris particulièrement** ou non universellement; indéfinie, l'attribution ou la non-attribution faite sans indication d'universalité ou de particularité*** (...). J'appelle terme ce en quoi se résoud la prémisse, savoir le prédicat et le sujet dont il est affirmé (1) (...). Le syllogisme est ùn discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d'autre que ces données en résulte nécessaire­ ment* par le seul fait de ces données : je veux dire que c'est par elles que la conséquence est obtenue (...).

Aucun terme étranger n'est en sus requis pour produire la conséquence nécessaire.» Aristote, Premiers Analytiques 1, I (24 a) « Disons maintenant par quel moyen tout syllogisme s'engendre (...).

Quand trois termes sont entre eux dans des rapports tels que le mineur soit contenu dans la totalité du moyen et le moyen contenu, ou non contenu dans la totalité du majeur, alors il y a nécessairement entre les extrêmes syllogisme parfait.

J'appelle moyen le terme qui est lui-même contenu dans un autre terme et contient un autre terme en lui, et qui occupe aussi une position intermédiaire; j'appelle extrêmes à la fois le terme qui est lui-même contenu dans un autre et le terme dans lequel un autre est contenu.

Si tout A est affirmé de tout B, et B de tout C, nécessairement A est affirmé de tout C (2) (...) De même, si A n'est affirmé de nul B et si B est affirmé de tout C, il en résulte que A n'appartient à nul C (3).

» Aristote, Premiers Analytiques, I, 4 ( 1) Exemple : noirs sont quelques chevaux prédicat copule sujet --- termes ----­ (2) Exemple : (extrême) A= être capable de voler (majeur) (moyen) B = oiseaux (moyen) (extrême) C = pingouins (mineur) Si tous les oiseaux volent prémisses et si tous les pingouins sont des oiseaux } alors tous les pingouins volent. conclusion (3) Exemple : A = mammifère B = oiseaux C = pingouins Si nul oiseau n'est mammifère et si tous les pingouins sont des oiseaux alors nul pingouin n'est mammifère. Le syllogisme est démonstratif lorsqu'il part de prem,sses vraies, premières et immédiates, c'est-à-dire de principes non démontrables car, s'ils étaient démontrables ils ne seraient pas premiers, ils seraient connus à partir d'autres propositions.

Or, on ne saurait remonter à l'infini.

Mais comment connaissons-nous les principes ? La réponse d' .Aristote est ambiguë, néanmoins, en ce qui concerne la connaissance de la nature, les principes sont connus par induction : à partir d'observations particulières répétées, on peut dégager l'universel.

Si l'on observe toutes les espèces d'oiseaux connues.

si l'on constate que chacune de ces espèces pond des œufs, alors on pourra affirmer que tous les oiseaux pondent des œufs.

Aristote a formalisé l'induction en la présentant sous forme d'un syllogisme. « L'"mduction ou syllogisme inductif consiste à conclure, en s'appuyant sur l'un des extrêmes que l'autre est attribué au moyen. Par exemple, B étant moyen terme entre A et C, on prouvera par C que A appartient à B : c'est ainsi en effet que nous faisons nos inductions.

Admettons que A signifie le fait de vivre longtemps, B le fait d'être dépourvu de fiel et C les individus à longue vie, soit homme, cheval, mulet.

A appartient alors à la totalité de C.

Si donc C se convertit avec B, et que le moyen terme n'a pas plus d'extension que C, nécessairement A appartient à B (1) (...) Mais il est indispensa­ ble de concevoir C comme composé de tous les êtres particuliers, car l'induction procède par l'énumération d'eux tous.» Aristote, Premiers Analytiques 2, (23) ( 1) A appartient à B.

soit: l'homme, le cheval, le mulet, vivent longtemps l'homme, le cheval, le mulet, sont tous les animaux sans fiel tous les animaux sans fiel vivent longtemps. d.

La « définition ». * La d i chotomie consiste à diviser une classe en deux classes dont les différences sont contradictoires; exemple : on peut diviser la classe animal en pédestre et non-pédestre. n Le genre qui n'a en dessous de lui que des espèces. "- � * Qui appartien­ nent à l'espèce. * Ce que la chose est. • • C'est en effet donner un synony­ me. * Exemple : animal est un genre qui contient des espè­ c e s d iffér e n t e s (homme, bœuf, oi­ seau.

papillon). ** D'une manière propre à l'espèce. Aristote s'est tout particulièrement intéressé aux êtres vivants ; or, leur étude repose sur une classification en genres et espèces.

Certaines classifications dichotomiques* aboutissent à des absurdités : « cer­ tains groupes, les fourmis, par exemple, tombent sous les deux divisions, ailées et non-ailées.» (Aristote, Des parties des animaux, 1, 3 (643b).

La classification correcte sera effectuée en partant des genres distingués par l'expérience commune (poissons et oiseaux, poulpes et coquillages), en tenant compte de la structure générale de l'organisme et du mode d'exercice des fonctions principales.

Définir, c'est d'abord classer: c'est placer l'objet à définir dans le genre prochain**en indiquant ce qui permet de le distinguer des autres objets du genre (différences spécifiques***). « La définition est un discours qui exprime l'essence* de la chose ( ...) Quand, de quelque façon que ce soit on rend la chose à définir par un seul terme, il est évident que ce n'est pas là donner la définition de la chose**. Le genre* est ce qui est attribué essentiellement à des choses multiples et différant spécifiquement** entre elles.

Et on doit considé­ rer comme prédicats essentiels tous les termes d'une nature telle qu'ils répondent d'une façon appropriée à la question : qu'est-ce que le sujet qui est devant vous ? Par exemple, dans le cas de l'homme, si on demande ce qu'il est, la réponse appropriée est que.... »

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