Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne dont les menaces se sont progressivement étendues à toute...
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Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à
l'Allemagne dont les menaces se sont progressivement
étendues à toute l'Europe.
Cette Seconde Guerre mon
diale va peser d'un poids considérable sur l'avenir du
monde.
Elle a nourri en outre depuis bientôt un
demi-siècle une innombrable production littéraire et
cinématographique.
La guerre
Après 9 mois de harcèlements, les Allemands entrent
dans Paris le 14 juin 1940.
C'est l'Occupation.
Tandis
que le maréchal Pétain signe l'armistice, le général de
Gaulle exhorte de Londres les Français à continuer leur
combat contre l'envahisseur.
Secondées par la Résistance,
les forces alliées débarquent en Normandie le 6 juin 1944.
Le III' Reich s'effondre.
Mais la guerre se poursuit en Extrême-Orient.
Le 6
août 1945, une superforteresse américaine largue sur
Hiroshima la première bombe atomique.
Albert Camus, qui compare dans la Peste la guerre à
une épidémie capable de susciter la pusillanimité aussi
bien que la solidarité, et Eugène Ionesco, qui dépeint
dans Rhinocéros la métamorphose des hommes en bêtes
sauvages, ont compris que la nature humaine n'était pas
une garantie pour la survie de la race et qu'elle pouvait
conduire aux excès de l'autodestruction.
Les témoignages
De Raymond Cartier à Raymond Aron ou à Henri
Amouroux, les études historiques sur les épisodes de la
guerre et sur la vie quotidienne sont très nombreuses.
On pourrait retracer la succession des événements à
l'aide des centaines de romans qui restituent les mentali
tés et les comportements au cœur de la tourmente.
Jean-Louis Curtis peint la démobilisation des esprits
pendant l'Occupation et à la Libération (1947, les Forêts de
la nuit).
Mon village à l'heure allemande (1945) dejean-Louis
Bory, l'Europe buissonnière (1949) et Un singe en hiver (1959)
d'Antoine Blondin, Week-end à Zuydcoote (1949) de Robert
Merle, Au bon beurre (1952) de Jean Dutourd, racontent la
guerre par le menu.
Elle est devenue une inépuisable
réserve de sujets.
Liberté surveillée
Sous l'Occupation, beaucoup de journaux se sabordent,
mais d'autres collaborent.
La censure nazie contrôle la.
presse, l'édition, le cinéma et la radio.
Les écrivains juifs,
comme Proust ou Bergson, sont interdits.
Les œuvres qui
paraissent bénéficient de l'imprimatur de l'ennemi ou
doivent se résigner à la clandestinité.
On cherche des
intentions cachées dans les manifestations de la vie
littéraire.
Lorsque !'Antigone dejean Anouilh est représen
tée en 1944, le personnage de Créon y apparaît comme la
personnification du gouvernement de Vichy contre lequel
se révolte Antigone, symbole de la Résistance.
Les années 30 avaient vu les écrivains engagés dans
des combats politiques.
Les années 40 les jettent dans la
bataille.
L'Action française
L'une des conséquences de la guerre est la dispari
tion de l'Action française (cf.
p.
34).
Fondé par
Charles Maurras et Léon Daudet dans la confusion
de l'affaire Dreyfus, ce mouvement royaliste était
peu à peu devenu le porte-parole enflammé d'un
nationalisme excessif, poussant à l'extrême, dans un
souci de sécurité politique et territoriale, un
programme réactionnaire et antisémite.
□ La personnalité de Charles Maurras, l'une des
grandes forces intellectuelles du XX' siècle, draine
dans le sillage de l'Action française de nombreux
écrivains, tant catholiques (à l'exception de Claudel
et de Mauriac) que fascistes (Drieu La Rochelle) ou
antisémites (Marcel Jouhandeau, Louis-Ferdinand
Céline), qui voyaient en lui un salut pour la France.
□ Les événements ponctuent cette «action» : la
guerre de 14-18, les crises politiques et les scandales
financiers de 1924 à 1933, la lutte contre le Front
populaire de 1933 à 1936.
L'Action française, au
cours de la guerre d'Espagne, justifie le massacre de
Guernica et acclame la victoire de Franco.
Mais, en
1926, elle entre en conflit avec le Vatican, qu'elle
juge trop germanophile, et provoque une crise de
conscience chez ses sympathisants catholiques
comme....
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