LE BENELUX : LES ÉTATS ET LES HOMMES Les populations ■ Le Benelux forme un grand foyer de peuplement qui...

« LE BENELUX : LES ÉTATS ET LES HOMMES Les populations ■ Le Benelux forme un grand foyer de peuplement qui regroupe plus de 23 millions d'habitants (360 000 au Luxembourg, 9 800 000 en Belgique, 13 650 000 aux Pays-Bas).

Les densités sont fort élevées : 321 sur les 30 500 km2 du territoire belge, 404 sur les 33 600 km2 du territoire néerlandais. ■ Le dynamisme démographique* est cependant inégal.

La popu­ lation du Luxembourg progresse peu.

Et l'importance respective des populations belge et néerlandaise s'est renversée par rapport au siècle dernier : en 1840, les Belges l'emportaient de près de deux millions sur les Néerlandais.

La situation présente tient en partie à la Première Guerre mondiale qui a particulièrement meurtri la Belgique, mais il faut tenir compte aussi de l'inégal élan démogra­ phique des deux nations. Avec des taux de natalité de 13%01 de mortalité de 12%0, la population belge s'accroît lentement.

Sa pyramide des âges dénote un vieillissement accusé.

Cette léthargie démographique affecte surtout les régions wallonnes, accentuant le déséquilibre des deux communautés linguistiques. Aux Pays-Bas, la vitalité démographique fut au contraire la plus remarquable d'Europe.

La pyramide des âges avait une base très large, grâce à un taux de natalité longtemps voisin de 17 %0, et une mortalité très faible (8%0) par suite de la jeunesse de la population. Chaque année, les Néerlandais étaient 100 000 de plus.

Cette vitalité s'est atténuée avec la baisse de natalité des années 70. ■ Pour une situation économique identique, les Néerlandais doivent parfois émigrer, alors que la Belgique et le Luxembourg doivent importer de la main-d'œuvre.

Chaque année, 10 à 30 000 Néerlandais quittent leur terre natale de façon presque toujours définitive.

Au contraire, l'immigration l'emporte en Belgique : Italiens, Polonais, Nord-Africains sont nombreux.

La création du Benelux a facilité les déplacements de main-d'œuvre néerlandaise vers la Belgique.

Avec plus de 700 000 personnes, les étrangers représentent 7,4 % de la population totale de la Belgique. ■ Ces populations considérables sont essentiellement urbaines (15 % seulement de la population belge vit dans des communes de moins de 2 000 hab.); les villes sont nombreuses et rapprochées.

Il existe pourtant en Belgique deux très grandes agglomérations multicommunales : Anvers (700 000 hab.) et Bruxelles, la capitale, qui réunit plus d'un million d'habitants.

A ses fonctions politiques et intellectuelles, Bruxelles ajoute commerce et industrie.

L'aggloméra­ tion, qui associe à une ville basse ancienne et commerçante une ville haute surtout administrative et de grosses communes-faubourgs, est en mesure de devenir une capitale européenne. Aux Pays-Bas, trois métropoles tendent à se rejoindre pour constituer une zone urbanisée (Randstad Holland)* en forme d'anneau, depuis Utrecht, les cités satellites à l'Est d'Amsterdam, la capitale, jusqu'à Rotterdam (toutes deux millionnaires), en passant par La Haye (700 000 hab.), grandie autour du château royal.

La volonté des pouvoirs publics de lutter contre le gigantisme des grandes cités et les facilités de transport sur des distances qui sont fort courtes entraînent un redéversement sur les villes petites et moyennes qui progressent désormais plus vite que les grandes. La Randstad Holland. C'est M.

Plesman qui a proposé l'ex­ pression de Randstad Holland (ville en anneau de Hollande) pour désigner cet ensemble urbain en forme d'anneau incomplet, ou mieux de fer à cheval, où vivent 4,5 millions de Néerlandais, un tiers de la population des Pays-Bas, et dont la grande originalité est de se développer autour d'un cœur central dont une réglementation très stricte vise à préserver le caractère d'espace vert et agricole. L'aile Nord constitue la.... »