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Le Biographique QUI ÉTAIT GEORGE SAND? Textes 1. George SAND, Histoire de ma vie (1855) 2. Jean d'ORMESSON, « Sand...

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« Le Biographique QUI ÉTAIT GEORGE SAND? Textes 1.

George SAND, Histoire de ma vie (1855) 2.

Jean d'ORMESSON, « Sand », Une autre histoire de la littérature française (1997) 3.

Huguette BOUCHARDEAU, La Lune et les Sabots (1990) 4.

F.O.

RoussEAu, Les Enfants du siècle, chapitre V (1999) Annexe - Préface de Jérôme et Jean THARAUD à Histoire de ma vie de George Sand (1944) Objet d'étude : le biographique ==:J QUESTION (4points) Vous répondrez d'abord à la question suivante. Quels portraits de George Sand révèlent les textes du corpus ? =:=J TRAVAIL D'ÉCRITURE (16 points) Vous traiterez ensuite un de ces trois sujets. 1.

Commentaire Vous commenterez le passage du texte de George Sand de : « J'étais forte­ ment constituée ...

» à« ...

qu'il faut bien que cela soit vrai.

» (ligne 10 à ligne 35) 2.

Dissertation Dans le document présenté en annexe, George Sand précise : « Mon inten­ tion consistait à rendre compte des dispositions successives de mon esprit d'une façon naïve et arrangée en même temps.» (ligne 7 à ligne 9) Est-ce là, d'après vous, le principe de toute autobiographie? Vous appuierez votre réflexion sur les textes du corpus, les œuvres que vous avez étudiées en classe et vos lectures personnelles. 3.

Écriture d'invention Dans une lettre ouverte, George Sand répond à Charles Baudelaire (cité par Jean d'Ormesson), sur la condition des femmes artistes. CORPUS ■ Texte 1 : George 5 10 15 20 25 30 SAND, Histoire de ma vie (1855) Le 5 juillet 1804, je vins au monde, mon père jouant du violon et ma mère ayant une jolie robe rose.

Ce fut l'affaire d'un instant.

J'eus du moins cette part de bonheur que me prédisait ma tante Lucie de ne point faire souffrir longtemps ma mère.

Je vins au monde fille légitime, ce qui aurait fort bien pu ne pas arriver si mon père n'avait pas résolument marché sur les préjugés de sa famille, et cela fut un bonheur aussi, car sans cela ma grand'mère ne se fût peut-être pas occupée de moi avec autant d'amour qu'elle le fit plus tard, et j'eusse été privée d'un petit fonds d'idées et de connaissances qui a fait ma consolation dans les ennuis de ma vie. J'étais fortement constituée, et, durant toute mon enfance, j'annonçais devoir être fort belle, promesse que je n'ai point tenue.

Il y eut peut-être de ma faute, car à l'âge où la beauté fleurit, je passais déjà les nuits à lire et à écrire.

Étant fille de deux êtres d'une beauté parfaite, j'aurais dû ne pas dégénérer, et ma pauvre mère, qui estimait la beauté plus que tout, m'en faisait souvent de naïfs reproches.

Pour moi, je ne pus jamais m'astreindre à soigner ma personne.

Autant j'aime l'extrême propreté, autant les recherches de la mollesse m'ont toujours paru insupportables. Se priver de travail pour avoir l'œil frais, ne pas courir au soleil quand ce bon soleil de Dieu vous attire irrésistiblement, ne point marcher dans de bons gros sabots de peur de se déformer le cou-de-pied, porter des gants, c'est-à-dire renoncer à l'adresse et à la force de ses mains, se condamner à une éternelle gaucherie, à une éternelle débilité, ne jamais se fatiguer quand tout nous commande de ne point nous épargner, vivre enfin sous une cloche pour n'être ni hâlée, ni gercée, ni flétrie avant l'âge, voilà ce qu'il me fut toujours impossible d'observer.

Ma grand'mère renchérissait encore sur les réprimandes de ma mère, et le chapitre des chapeaux et des gants fit le désespoir de mon enfance; mais, quoique je ne fusse pas volontairement rebelle, la contrainte ne put m'atteindre.

Je n'eus qu'un ins­ tant de fraîcheur et jamais de beauté.

Mes traits étaient cependant assez bien formés, mais je ne songeai jamais à leur donner la moindre expres- 35 sion.

L'habitude contractée, presque dès le berceau, d'une rêverie dont il me serait impossible de me rendre compte à moi-même, me donna de bonne heure l'air bête.

Je dis le mot tout net, parce que toute ma vie, dans l'enfance, au couvent, dans l'intimité de la famille, on me l'a dit de même, et qu'il faut que cela soit vrai. ■ Texte 2 : Jean d'ORMESS0N, « Sand », Une autre histoire de la littérature française (1997) 5 10 15 George Sand fumait le cigare, s'habillait en garçon, dévorait, de Musset à Chopin, les hommes les plus remarquables de son temps et inclinait au socialisme.

Les jugements sur son compte sont divers et parfois sévères. « C'est la vache bretonne de la littérature », disait d'elle Jules Renard. Et Baudelaire, qui n'y va pas avec le dos de la cuillère : « La femme Sand est le Prudhomme 1 de l'immoralité.

Elle n'a jamais été artiste.

Elle a le fameux style coulant cher aux bourgeois.

Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde; elle a, dans les idées morales, la même profondeur de juge­ ment et la même délicatesse de sentiments que les concierges, et les filles entretenues.

Que quelques hommes aient pu s'amouracher de cette latrine2, c'est bien la preuve de l'abaissement des mœurs de ce siècle.

Je ne puis plus penser à cette stupide créature sans un certain frémissement d'horreur.

Si je la rencontrais, je ne pourrais m'empêcher de lui jeter un bénitier à la tête.

» Elle s'appelait Aurore Dupin.

Elle descendait d'une famille de rois, de soldats, de chanoinesses, de comédiennes, de la belle Aurore de Kœnigs­ mark et du maréchal de Saxe. © Éditions du Nil. 1.

Prudhomme: personnage du petit bourgeois conformiste et satisfait (créé par Henri Monnier). 2.

Latrine : lieux d'aisances dans une caserne, une prison. ■ Texte 3 : Huguette BOUCHARDEAU, La Lune et les Sabots « Moi, monsieur, je ne suis pas de ces demoiselles confites dans les salons ! » La jeune fille se transforme, relève ses boucles brunes, se coiffe d'un chapeau à large bord; elle lisse sur sa lèvre supérieure une mous­ tache imaginaire; elle enfle sa voix : « Voulez-vous bien vous taire, petite 5 sotte, vous n'êtes qu'une moricaude 1 », défie à nouveau l'interlocuteur qu'elle s'est inventé: « Monsieur, je suis Aurore, Amantine, Lucile Dupin de Francueil...

de Saxe ! » Elle se redresse en position de salut cavalier, se coiffe d'un feutre taupé, jette sur ses épaules une cape couleur de terre : « Une moricaude, vous dis-je, une malvenue, jaune comme un cierge pas10 cal; une laide avec vos gros yeux tristes ! » Nouvelle transformation : « Je suis Aurore, souffle-t-elle à son image radoucie dans le miroir, Aurore.

» Elle oublie, sur l'une des deux chaises basses qui encadrent la commode en bois peint, la redingote noire, le sar­ rau2 bleu, la casquette de garçonnet jetés à la diable la veille au soir après 15 sa.... »

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