LE CAMBODGE AU XXe SIÈCLE Protectorat de la France depuis 1863, le Cambodge est au début du xxe siècle un...
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LE CAMBODGE AU XXe SIÈCLE
Protectorat de la France depuis 1863, le Cambodge est au début du xxe siècle un
État pacifié.
À la mort du roi Norodom Ier (1834-1904), lui succède son frère
Sisowath (1904-1927) qui bénéficie de l’aide de la France pour récupérer les
provinces occidentales occupées par le Siam.
Son fils, le roi Monivong
(1927-1941), entretient les mêmes relations étroites avec un protecteur qui a
permis au Cambodge de survivre comme nation et d’amorcer la modernisation de ses
institutions.
Mais à l’intérieur du royaume, une contestation latente persiste.
À la fin des années 1930, elle s’élargit chez les bonzes et les jeunes
intellectuels sous l’influence de Son Ngoc Thanh (1908-1975 ?), fondateur du
premier journal en khmer, Nagaravatta.
À l’extérieur, exploitant la défaite de
la France en juin 1940, la Thaïlande, soutenue par le Japon, remet en cause les
traités franco-siamois (1907, 1925, 1937) et engage une épreuve de force
militaire qui se traduit pour le Cambodge par la perte de la province de
Battambang (9 mai 1941).
À la mort du roi, le représentant du régime de Vichy
choisit le prince Norodom Sihanouk pour succéder à son grand-père maternel.
Occupation japonaise.
Le pays est occupé par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sous
l’influence nipponne, le 12 mars 1945, Sihanouk dénonce les traités
franco-cambodgiens, proclame la souveraineté de son pays et affirme les droits
du Cambodge sur la Cochinchine.
À la capitulation du Japon (2 septembre 1945),
un modus vivendi franco-khmer est signé (1946) et Paris obtient le retour des
territoires sous souveraineté thaïlandaise, sauf le site du temple de Preah
Vihear qu’un arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye rétrocédera
au Cambodge en 1962.
Après guerre, le pays peine à se stabiliser.
Les premières élections
législatives donnent la victoire au Parti démocrate (1947), mais le mouvement
issarak (guérilla nationaliste), soutenu par la Thaïlande et par le Vietminh,
réclame l’indépendance les armes à la main.
Le Cambodge obtient sa pleine
souveraineté par la négociation à l’issue de la « croisade royale pour
l’indépendance » menée par Sihanouk en 1952-1953.
Anticommuniste et neutraliste,
celui-ci renonce au trône au profit de son père pour mieux s’imposer sur la
scène politique.
Son pouvoir s’organise autour du Sangkum Reastr Niyum
(Communauté socialiste populaire), mouvement pour lequel il nourrit le projet de
mobiliser en un seul parti toutes les énergies, sans idéologie bien définie.
Les Khmers rouges, de la guérilla au génocide.
Cependant, le Cambodge est happé par la guerre du Vietnam.
Sihanouk rompt les
relations diplomatiques avec le Sud-Vietnam (1963), renonce à l’aide économique
et militaire des États-Unis et entretient des relations bienveillantes avec
Hanoi et les Vietcong.
Ses efforts pour maintenir la neutralité du pays, dans le
contexte de la guerre du Vietnam, échouent et le 18 mars 1970, le Parlement le
destitue.
Le lieutenant-général Lon Nol (1913-1985) est l’inspirateur du coup
d’État de droite qui l’écarte, avec le soutien des États-Unis.
Le prince rejoint
les rangs de la guérilla dirigée par les communistes (Khmers rouges) et forme
avec eux, le 5 mai 1970, le Gouvernement royal d’union nationale du Kampuchéa
(GRUNK).
La guerre se généralise et le gouvernement de Lon Nol fait plus
directement appel aux troupes américaines.
Ce conflit a déjà fait 600 000
victimes à l’heure où les Khmers rouges de Pol Pot entrent dans Phnom Penh....
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