Le Canada est le seul pays industrialisé où la reprise économique est allée de pair avec une baisse considérable dans...
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Le Canada est le seul pays industrialisé où la reprise économique est allée de pair avec une baisse
considérable dans la popularité du parti politique au pouvoir! Au printemps 1987, la cote de popularité du
Parti conservateur du Premier ministre Brian Mulroney n'était plus que de 22%, alors qu'elle était encore
de 43% l'année précédente et de 66% en 1985.
Bonne performance économique
Pourtant, la performance de l'économie canadienne n'a cessé de s'améliorer.
Ainsi, après avoir sombré
sous le seuil psychologique de 0,70 cent américains, le dollar canadien a rebondi pour se stabiliser autour
des 0,76 cent.
Pour la deuxième année consécutive, le déficit fédéral a été réduit, atteignant au début de
1987, 28 milliards de dollars canadiens pour un budget fédéral de 123 milliards.
Quant aux taux d'intérêt,
ils ont continué leur chute et les Canadiens peuvent bénéficier de taux hypothécaires de moins de 8%, les
meilleurs taux enregistrés au pays depuis 1967.
Le rythme annuel d'inflation n'est plus que de 3,9% alors
que l'économie, malgré un taux de chômage de 10,6%, a réussi à créer quelque 30 000 emplois par
mois.
A cela s'ajoute une performance soutenue pour ce qui est des exportations (+9%), une croissance
de l'industrie de la construction (+14%) et la meilleure récolte de céréales depuis 1970.
L'impopularité du Parti conservateur (au pouvoir depuis 1984) n'a d'autre explication que l'acharnement
des membres du Conseil des ministres à s'impliquer dans des pratiques politiques douteuses et à susciter
les accusations de corruption les plus diverses.
Au printemps 1986, le vice-Premier ministre, Eric Nielsen,
devait s'excuser publiquement d'avoir autorisé l'écoute électronique des réunions du Parti libéral.
En
juillet, Sinclair Stevens, ministre du Développement économique, - le plus influent du gouvernement était forcé de démissionner à la suite d'accusations de conflits d'intérêts.
Au même moment, le secrétaire
de presse du Premier ministre devait présenter ses excuses pour des pratiques de harcèlement sexuel.
Au
début de 1987, le ministre d'État aux Transports, André Bissonnette, a dû démissionner lorsqu'il est
devenu évident qu'il était directement impliqué dans une opération de trafic d'influence.
Enfin, en février
1987, Roch Lasalle, ministre des Travaux publics et pilier du Parti conservateur au Québec, a dû s'effacer
à son tour.
Le Premier ministre lui-même n'a pas été épargné par ces attaques.
En septembre 1986, les Canadiens
ont appris qu'il était intervenu personnellement pour faire déplacer dans sa circonscription électorale, à
plus de 1 000 kilomètres de Montréal, la construction d'une nouvelle prison.
Les membres de son
entourage ont été accusés d'intervenir directement dans l'approbation de contrats gouvernementaux,
dans certains règlements judiciaires et dans les nominations à des postes honorifiques.
On aurait pu s'attendre à ce que ces maladresses profitent au Parti libéral, mais celui-ci s'est permis une
guerre intestine autour du leadership de son chef, John Turner.
Même si cette contestation s'est soldée
par une victoire éclatante de ce dernier lors du congrès libéral de novembre 1986 (avec plus de 75% des
mandats des délégués), le parti n'est pas arrivé à franchir la barre des 45% dans les sondages.
A la surprise générale, c'est surtout au Nouveau parti démocratique qu'a profité la débandade
conservatrice.
Avec 35% d'appuis populaires, ce parti peut légitimement espérer constituer l'opposition
officielle aux élections prévues pour 1988 et même participer à un éventuel gouvernement minoritaire, ce
qui n'est pas sans inquiéter les États-Unis qui le jugent trop "radical".
Mais à leur congrès de mars 1987,
les néo-démocrates sont revenus sur un programme plus centriste.
Finis les nationalisations, les taxes sur
la richesse et le retrait de l'OTAN.
Ce cortège apparemment sans fin d'accusations, de rumeurs et de démissions a fait passer au second
plan les négociations canado-américaines sur l'institution d'une zone de libre-échange entre les deux
pays.
Conduites dans le plus grand secret, ces négociations ont donné lieu à de nombreux coups de force
de part et d'autre alors que chacun se préparait au sprint final prévu à l'été 1987.
En juin 1986, les ÉtatsUnis ont imposé une taxe compensatoire sur les importations canadiennes de bois, ce à quoi Ottawa a
répliqué par une taxe spéciale sur les importations de maïs et de livres.
A la suite de la décision du
Canada de s'imposer lui-même des tarifs compensatoires sur ses exportations de bois, les États-Unis ont
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accepté une trêve dans la guerre commerciale.
Mais les centrales syndicales et le Parti néo-démocrate ont
promis une guerre à outrance contre tout accord de libre-échange qui confirmerait le statut de
dépendance économique du pays.
Avec les scandales, c'est la question de l'immigration qui a fait la une des journaux depuis l'été 1986.
Suite aux changements dans la loi américaine concernant les résidents illégaux, le Canada a littéralement
été submergé de réfugiés, surtout en provenance du Salvador, en quête d'un pays d'asile.
Pendant les six
premières semaines de 1986, plus de 6 200 nouveaux arrivants ont demandé....
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