LE JAPON AU XXe SIÈCLE L'histoire du Japon au xxe siècle s’inscrit sous le signe de relations belliqueuses avec ses...
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LE JAPON AU XXe SIÈCLE
L'histoire du Japon au xxe siècle s’inscrit sous le signe de relations
belliqueuses avec ses voisins : guerres contre la Russie (1905 et 1918), contre
la Chine (1931-1945) et contre les États-Unis (1941-1945).
L’évolution
intérieure est dominée par la recherche d’un équilibre entre des ressources
naturelles limitées et les besoins d’une population nombreuse.
Au plan culturel,
le Japon est écartelé entre, d’une part, l’affirmation de son identité et,
d’autre part, un souci permanent d’adaptation aux courants extérieurs.
Les dividendes de la guerre contre la Russie.
En Extrême-Orient, le xxe siècle s’ouvre par la guerre russo-japonaise
(1904-1905).
Dès 1902, Tokyo avait signé une alliance avec l’Angleterre pour
contrer l’expansion russe en Mandchourie.
Depuis 1898, les Russes occupaient
Port-Arthur, futur point d’aboutissement du chemin de fer transmandchourien qui
servait de vecteur à leur avancée vers les mers chaudes.
Après huit mois de
pourparlers pour tenter de délimiter des zones d’influence russe et japonaise en
Mandchourie, les Japonais ouvrent les hostilités par surprise.
Le 8 février
1904, ils torpillent trois navires russes en rade de Port-Arthur, puis
débarquent des troupes en Corée et en Mandchourie où ils prennent Port-Arthur et
Moukden.
L’escadre russe venue de la Baltique pendant l’hiver 1904 est écrasée
par l’amiral Togo en arrivant aux îles Tsushima (27 mai 1905).
La Russie, aux
prises avec la révolution de 1905, accepte la médiation du président Theodore
Roosevelt (1858-1919) et signe le traité de Portsmouth (septembre 1905).
Elle
cède au Japon Port-Arthur, le chemin de fer sud-mandchourien et la moitié
méridionale de l’île Sakhaline.
Les Japonais peuvent en outre établir leur
protectorat sur la Corée qu’ils annexent en 1910.
Forts de leur victoire, ils
s’affranchissent des traités inégaux des années 1850.
Quand, l’ère Meiji
(1868-1912, période d’ouverture et de modernisation du pays) s’achève par la
mort de l’empereur Mutsuhito (devenu Meiji), le Japon a relevé ses tarifs
douaniers au niveau de ceux des États-Unis et de l’Europe.
Des « intérêts spéciaux en Chine ».
Dès le début du premier conflit mondial, le Japon se range aux côtés des Alliés
et déclare la guerre à l’Allemagne.
Il en profite pour occuper les possessions
allemandes en Chine (Tsingtao et Kiaotchéou dans la péninsule du Shandong) et
dans le Pacifique (îles Marshall et Carolines).
Le 18 janvier 1915, le
gouvernement de Okuma Shigenobu (1914-1916) adresse à la Chine 21 demandes
réclamant le contrôle nippon sur les mines et les voies ferrées de la
Mandchourie méridionale et de la Mongolie intérieure, une participation
japonaise dans les mines de Chine centrale et une vassalisation politique (« Le
gouvernement central chinois utilisera des Japonais influents comme conseillers
dans les affaires politiques, financières et militaires »).
Le 2 novembre 1917, par l’accord Lansing-Ishii, Washington reconnaît que « le
Japon a des intérêts spéciaux en Chine ».
En 1918, trois divisions japonaises
débarquent à Vladivostok et occupent la Sibérie orientale jusqu’au lac Baïkal
pour soutenir les généraux russes blancs Séménov et Kalminov.
Le traité de
Versailles (28 juin 1919) reconnaît au Japon la péninsule du Chantoung.
La SDN
(Société des nations) lui donne mandat pour administrer les anciennes
possessions allemandes du Pacifique nord.
Au cours des années 1920, Tokyo fait profil bas sur la scène internationale.
Le
Japon évacue le Chantoung et la Sibérie orientale, limite le tonnage de ses
cuirassés et grands croiseurs aux trois cinquièmes du niveau des États-Unis
(accord naval de Washington, 1922), et renonce à s’étendre en Chine devant le
boycottage général des produits japonais.
L’ère Showa (1926-1989) marque une reprise de l’expansion vers le continent
chinois.
Il s’agit de remédier à la crise économique qui frappe le Japon de 1927
à 1932 et de contourner le protectionnisme renaissant de l’Occident.
Bien que le
Japon réalise à peine 4 % des exportations mondiales, quarante États ont édicté
en 1934 des prohibitions ou des surtaxes à l’encontre des produits japonais.
Des
sociétés nationalistes préconisent le développement de l’impérialisme japonais
et promettent à l’opinion désemparée de compenser la perte des marchés
extérieurs par l’expansionnisme.
L’expansion impérialiste.
Pour faire pression sur le gouvernement, les officiers pratiquent en Chine la
politique du fait accompli.
En 1928, ils assassinent le gouverneur de
Mandchourie Zhang Zuolin.
En 1931, ils occupent la Mandchourie bientôt
transformée en État-satellite (le Mandchoukuo).
En 1932, les avions japonais
bombardent Shanghai.
En 1933, l’armée nippone occupe la province du Jéhol puis,
en 1935, les provinces contiguës du Chahar et du Hébei.
Cette dernière comprend
Pékin où survient le 7 juillet 1937 l’incident du pont Marco Polo ; un soldat
japonais ayant disparu au cours de manœuvres, les camarades partis à sa
recherche échangent des coups de feu avec des soldats chinois ; ils enclenchent
la guerre sino-japonaise qui va durer huit années.
La Corée, livrée aux
exactions de la Kempei (police militaire) devient la principale pourvoyeuse
d’esclaves sexuelles pour l’armée ; de très jeunes filles sont enrôlées de force
jusque dans les écoles par un Service patriotique des femmes [sic].
Les Japonais occupent Pékin, Tianjin, Shanghai et Nankin où se déroulent des
atrocités : les soldats chinois sont ligotés par groupes de 40 et fusillés.
Les
passants sont enfilés à la baïonnette, de nombreux enfants massacrés (sac de
Nankin, décembre 1937).
En 1938, Canton se rend ; les troupes japonaises
remontent le Yangsi et prennent Hankéou où s’était réfugié Tchiang Kai-chek.
Au Japon même, une loi de mobilisation générale (mars 1938) impose le contrôle
des prix, des salaires, des investissements, du commerce extérieur et de la
presse.
En 1939 est instituée une journée de travail gratuit pour l’État, le
premier jour de chaque mois.
L’essence est rationnée, l’économie planifiée ;
syndicats et partis politiques fusionnent dans des associations patriotiques
unitaires.
En 1940, les Japonais constituent à Nankin un gouvernement-satellite présidé par
Wang Jingwei (1884-1944).
En 1941, ils contrôlent l’Indochine française, ce qui
conduit Américains, Britanniques et Néerlandais à soumettre à embargo les
produits pétroliers à destination du Japon.
Ce dernier, allié depuis 1936 à
l’Allemagne hitlérienne (pacte anti-Komintern), conclut un accord de
non-agression avec l’URSS en 1941, en vue de conquérir les Indes néerlandaises
riches en pétrole.
Renouant avec la stratégie d’attaque-surprise pratiquée en
1904 contre Port-Arthur, le Japon bombarde la flotte américaine à Pearl Harbor
(7 décembre 1941).
La guerre du Pacifique commence.
De la guerre du Pacifique à l’occupation américaine.
En 1942, les troupes japonaises contrôlent Singapour, Java et les Philippines,
tout en résistant aux forces australo-américaines en mer de Corail.
Mais, à
partir de novembre 1943, les Japonais cèdent du terrain aux troupes de Douglas
MacArthur.
L’aviation américaine multiplie les raids aériens sur les villes
japonaises.
Les Américains....
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