LE JAPON Le japon étonne. Petit pays par sa population et sa superficie, défavorisé en matJëre de ressources naturelles, il...
Extrait du document
«
LE JAPON
Le japon étonne.
Petit pays par sa population et sa superficie, défavorisé en matJëre de
ressources naturelles, il s'est hissé au l rang du palmarès économique mondial.
DE REMARQUABLES SUCCÈS
Présenté comme le « troisième grand» après les États-Unis et
l'Union soviétique, le Japon a une situation singulière.
Son rôle
dans le monde est limité au plan militaire et stratégique par des
traités internationaux et par sa propre constitution.
C'est en
quelque sorte l'héritage de sa terrible défaite en 1945.
Mais sur
le plan économique, sa puissance est grande : 1er rang mondial
pour la construction automobile (1 véhicule sur quatre produits
dans le monde), la construction navale (plus de la moitié du
tonnage lancé!), écrasement des concurrents presque total dans
l'optique et l'électronique grand public, 2' rang pour l'acier
(derrière l'Union soviétique).
Les excédents commerciaux s'éta
blissent à des niveaux records depuis quelques années et, dans la
structure de la balance commerciale, on note que les produits
manufacturés comptent pour 98 % (!) du total.
Les importations japonaises sont limitées.
C'est une perfor
mance, mais c'est aussi un danger : le Japon n'accepte pas
suffisamment le jeu du commerce mondial, et ceci lui attire de
graves critiques de la part des États-Unis et de la Communauté
européenne, ses principaux partenaires économiques.
Or, d'un autre côté, le Japon est sensible à l'état des relations
internationales : l'archipel est démuni de toutes les ressources
naturelles nécessaires à l'industrie et est particulièrement dépen
dant de ses approvisionnements extérieurs (48 % des importa
tions sont des matières premières et des produits énergétiques,
et 17 % des produits alimentaires).
Cette dépendance est fai
blesse, même si elle est en même temps l'occasion pour le Japon
de s'approvisionner à bon marché en matières premières impor
tées.
DES BASES SOLIDES
Depuis 1945, le japon a bénéficié de plusieurs atouts écono
miques qui se sont enchaînés en un cercle vertueux : la stabilité
monétaire, la compétitivité, l'afflux de capitaux, la croissance
économique, le calme social, etc.
On remarque l'importance des
investissements productifs : ils s'établissent de 28 % à 31 % du
PIS*, les autres pays industriels s'en tenant en général à moins de
20 %.
La rapidité avec laquelle la grande industrie japonaise a su
prendre position sur les marchés les plus difficiles ou s'adapter
aux circonstances nouvelles a sans doute ici l'une de ses princi
pales explications.
La solidité de l'économie japonaise repose aussi sur :
► le haut degré de concentration de l'industrie japo
naise
De grands groupes dominent la grande industrie et le com
merce.
Certains datent des débuts de l'industrialisation du Japon
c'est-à-dire du Meiji* (comme Mitsubishi), d'autres sont récents
(comme Honda).
Ces groupes (les Zaikaï*) recourent de façon
assez systématique à la sous-traitance et disposent ainsi, indi
rectement, des capacités de production d'entreprises petites ou
moyennes où nombreux sont les emplois précaires et mal rému
nérés.
► la mentalité de la main-d'œuvre japonaise; elle
paraît faite de discipline, d'ardeur au travail, de soumission
de chacun aux intérêts de l'entreprise considérée comme une
« deuxième famille».
Les liens d'homme à homme, de pro
tecteur à protégé jouent un très grand rôle, du moins dans
les grandes entreprises où l'emploi est garanti à vie et où
règne une véritable « religion du travail ».
L'ÉVOLUTION VERS UNE SOCIÉTÉ
DE CONSOMMATION
La population japonaise est aujourd'hui parvenue à un niveau de
vie comparable à celui des autres grands pays industriels, comme
en témoigne avec 12 840 dollars en 1986 le niveau élevé du
Pnb/hab., la mortalité infantile la plus basse du monde (5,2 %0,
France : 8 o/oo, EU : 10 0/oo en 1987), l'espérance de vie à la
naissance la plus longue (78 ans, France : 75, EU : 75, 1987).
Les formes de la consommation changent rapidement : l'habitude de se conten
ter de peu, sensible dans le domaine de l'alimentation où règne toujours une
frugalité certaine, cède du terrain, surtout chez les jeunes : la consommation
et le goOt du temps libre se développent (voyages éclair à l'étranger en avion,
rendus accessibles à beaucoup depuis le printemps 1987 par le pouvoir d'achat
élevé du yen).
Les très grandes inégalités sociales qui existent au Japon se traduisent peu
dans la société, qui semble très homogène.
Les quelques groupes «à part»
concernent peu de personnes : Blancs installés dans l'extrême nord de Hok
kaido (les Aïnous, ils ne sont que quelques milliers); Burakumins Oaponals
voués au travail du cuir dans le Japon féodal et victimes aujourd'hui de ségréga
tion); immigrés - Coréens, Okinawaiens, plus récemment Philippins, au total
moins de 4 millions de personnes.
LES TRANSFORMATIONS DU CADRE DE VIE
■ La montagne (2/3 de la surface totale du Japon) est presque complètement
délaissée.
Le «Japon de i'Envers » (façade de la mer du Japon), Hokkaido, la
grande île du Nord, et le sud des îles de Shikoku et Kyushu sont eux aussi fort
peu peuplés : la densité moyenne au niveau des huit régions géographiques que
compte l'archipel varie de 1 100 dans la Kantô (région de Tokyo) à 72
à Hokkaido.
■ Ces contrastes remontent aux origines mêmes du peuplement
de l'archipel situées sur les rives de la mer Intérieure; mais ils se
sont beaucoup accentués au cours du siècle écoulé : l'industrie et
les grands équipements ont été implantés autour de Tokyo (capi
tale impériale), de Nagoya et de Osaka [villes commerçantes où
résidaient de grandes familles de marchands (les Zaibatsu*)) et
dans le nord de Kyushu (où il y avait du charbon).
C'est là
que se concentrent plus de 50 millions d'habitants entre Tokyo
et Fukuoka.
Hors de cette «mégalopolis Japonaise», les villes
restent modestes.
Deux seulement atteignent le million d'habi
tants (Sendai et Sapporo).....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓