LE MALAISE AMÉRICAIN Introduction : A partir des "années soixante", la confiance traditionnelle dans les valeurs américaines fait place à...
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LE MALAISE AMÉRICAIN
Introduction : A partir des "années soixante", la confiance
traditionnelle dans les valeurs américaines fait place à un sentiment
de doute et d'inquiétude.
Crise passagère ou mutation en profondeur
de la société?
1.
Les oubliés de la prospérité.
- Nombreux, bien que minoritaires dans le pays, sont les
groupes sociaux qui ne bénéficient que partiellement des effets de la
civilisation .industrielle.
Le revenu des Noirs n'est, dans les
"années soixante", que 58 % de celui des Blancs en moyenne.
-- A l'inégalité économique, s'ajoutent de vieux réflexes racistes,
très atténués par rapport à l'avant-guerre, mais encore perceptibles
à des hommes dont la susceptibilHé a grandi.
- La violence fait irruption dans les rapports entre Blancs et Noirs
avec le.s grandes émeutes de Watts en Californie (août 1965).
Les
Noirs affirment fièrement leur originalité raciale; certains croient
trouver en l'Islam leur originalité spirituelle.
- Cependant la législation fédérale entame, avec la loi du 2 Juil
let 1964, une lutte énergique contre la discrimination raciale.
Au cours
des ''.années soixante-dix", une détente appréciable se manifeste.
- Il reste les immenses ghettos noirs des villes, dont les conditions
d'existence sont préoccupantes, et aussi les autres "laissés pour
compte" de la société industrielle : Indiens (commémoration du
massacre de Wounded Knee), Porto-Ricains, etc.
Il.
La défense de l'environnement.
- Les États-Unis ont longtemps tiré orgueil de leur aptitude à trans
former la nature.
Désormais, une part croissante de la population
s'inquiète de la dégradation du milieu naturel par l'homme.
En 1962,
le livre de Rachel Carson, Silent Spring, attire l'attention sur le
danger des pesticides.
- Devant l'inquiétude du public, les pouvoirs officiels (état fédéral,
états particuliers, municipalités) multiplient les lo.is et arrêtés pour
protéger de la pollution l'eau, l'air, la nourriture, le silence.
-,- La préoccupation écologique ne va pas sans exagération ni naï
veté; elle sert le cas échéant à lancer sur le marché certains produits,
ou à en écarter les produits étrangers (de l'avion Concorde aux
foies gras français!).
Ill.
Critiques contre la société de consommation.
- Pendant longtemps, les Américàins ont célébré les vertus de la
consommation, voire du gaspillage, en tant que base de leur prospé
rité.
A partir des "années soixante", la qualité semble prendre le
pas sur la quantité aux yeux des consommateurs.
- Des campagnes de presse s'attachent à démontrer que les produits
proposés au public sont inférieurs aux normes de qualité indispen
sables.
Les aliments contiennent trop de produits de synthèse (on
retrouve la critique écologique).
Les automobiles n'offrent pas en
cas d'accident les garanties normales de sécurité; sur ce dernier
point, Ralph Nader organise une immense campagne, qui passionne
l'opinion au travers de la presse.
- Certains poussent à l'extrême leur critique de la "société de
consommation" et tentent de revenir à de petites communautés, où
seuls les besoins élémentaires sont pris en consiçlération, et où le
travail est en conséquence réduit au minimum, si possible sous forme
artisanale ..
C'est le.
mouvement "hippy", avec son folklore et sa mode
vestimentaire.
- Toutes ces interrogations sont utiles dans la première puissance
industrielle du monde.
Mais ceux qui les diffusent n'échappent pas
toujours aux contradictions.
(lès "hippies" ne dédaignent pas les
moyens modernes de transport ou de communication), ou à la récu
pération par le système {le style "hippy" fait vendre beaucoup
d'objets pas toujours utiles; Nader a été accusé de faire surtout
campagne contre les voitures étrangères, mal placées pour s'adapter
aux normes de sécurité exigées aux États-Unis à la suite de son
action).
IV.
La libération des mœurs.
- Jusqu'à la ·Première· Guerre Mondiale, un puritanisme pesant et
volontiers hypocrite a régné sur la société américaine, ou du moins
sur les catégories sociales les plus en vue.
La réaction, entamée
après 1920, a pris après la Deuxième Guerre des proportions gran
dioses.
Dès 1956, le sociologue Sorokin, dans un ouvrage intitulé
The American Sex Revolution, constate : "Nous sommes entièrement
entourés par la marée montante de la sexualité."
- Mais on peut s'interroger sur la valeur libératrice de ce courant.
Enseigné sous tine forme lourdement didactique aux jeunes, reven
diqué par les femmes èomme un droit impératif à la jouissance {que
leurs partenaires ont le devoir non moins impératif de satisfaire en
toute occasion), analysé avec un ineffable sérieux dans ses tech
niques, mais indépendamment du contexte affectif et culturel, le sèxe
libéré engendre aux États-Unis autant de névroses que le vieux
puritanisme.
- Plus graves sont les problèmes posés par la montée de la violence
dans les grandes villes, où chacun se.
barricade chez soi la· nuit....
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