« Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit...
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« Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir
profond de l'homme.
Car il s'agit bien du même monde.
La souffrance est la
même, le mensonge et l'amour.
Le héros ont notre langage, nos faiblesses, nos
forces.
Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même
jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur
passion.
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Rapports du roman au monde => « correction » : travail de l’auteur.
« du même
monde » : roman, miroir de la vie ?
Héros : pas toujours héroïques ; vont au bout de leur passion.
I- Le roman : l’illusion et le plaisir dans le « mensonge ».
A- Les libertés de la fiction
• L’écrivain de fiction n’est pas tenu par un souci de réalisme.
Ex : donner un exemple tiré
de votre corpus ou de vos lectures personnelles.
Evoque le sujet qu’il souhaite… (Par
exemple, est-ce qu’une Miss Marple réelle, vraie, rencontrerait autant de meurtres et de
meurtriers dans la vraie vie ? !).
• Fiction : liberté de l’écrivain qui crée l’histoire qu’il veut.
Le romancier fait s’ajuster les
événements qui arrivent comme il le souhaite (mort d’un personnage => arrivée du
testament et de l’argent à Jean, au début de Pierre et Jean par exemple).
B- L’invitation au voyage
Roman : évasion du lecteur.
La littérature fait oublier les soucis l’espace du temps de la
lecture le réel.
L’écrivain écrit pour transporter son lecteur dans le monde qu’il a créé par
les mots.
• Cf.
les robinsonnades du XIXe siècle : Les Nouveaux Robinsons suisses et toute la vogue
des histoires qui se déroulent sur une île déserte loin de tout.
Exotisme.
• Longues description au xixe qui font rêver les lecteurs.
À l’époque, pas de télévision : il
faut s’occuper.
On plonge ainsi dans le Paris de la Restauration avec Balzac.
• On rêve avec le héros.
Cf.
Emma Bovary qui lit elle-même beaucoup.
• Romans fleuves, romans rocambolesque => le lecteur est pris dans l’histoire, oublie son
quotidien.
C- Un « miroir » que l’on promène sur les chemins
• Évoquez la Comédie Humaine : roman total qui veut concurrencer l’État civil + projet de
faire une étude des mœurs => Balzac veut dépasser ce rôle de « secrétaire de la société
» qui note tout, de simple conteur, il se veut philosophe et penseur du politique.
• Hugo, roman historique : Notre-Dame de Paris => distrait mais aussi instruit (peinture
du Moyen Âge…).
Cf.
les Misérables.
• Stendhal : peint avec précision les pensées de ses personnages… Cf.
dans le Rouge et le
Noir la venue d’un bon mot à Mathilde : ironie du narrateur mais étude précise.
• Pour le romancier naturaliste, il s’agit de faire se mouvoir ses personnages placés dans
une histoire particulière et de vérifier que la succession des faits est conforme au
déterminisme.
Le naturaliste : observe les conditions d’existence des ouvriers, des
paysans, des mineurs.
Germinal : critique la condition des mineurs....
∆) La fiction permet au lecteur de s’évader, d’apprendre la vie à d’autres
époques… Plaisir de la fiction (on sait que Nana et Renart n’existent pas…) mais fiction qui
peut nous faire réfléchir.
II- Le roman et le héros
A- Des destins d’exception
• Le roman ne raconte pas d’histoires banales, elles doivent sortir de l’ordinaire.
• Ex : les romans d’apprentissage.
Le héros, jeune homme souvent plein de grâces (Cf.
Julien Sorel assimilé à une « jeune fille déguisée »), est à la conquête de la capitale
(héroïsme) => paysan (Julien Sorel ou Duroy de Bel Ami) ou aristocrate ruiné (Cf.
Rastignac), il est désireux d’échapper à son milieu et est près à tout pour arriver.
Ambition
et réussite.
Traits de caractères qu’apprécie le lecteur : vit à travers son personnage,
l’admire lecteur s’évade à travers les aventures rocambolesque du héros qu’il admire…
• Personnages complexes, qui ont souvent de fortes personnalités :Mme de Merteuil dans
Les Liaisons dangereuses de Laclos ; ou Valmont dont le cynisme cache parfois une vraie
tendresse.
• Personnage est aussi doté un physique particulier => Cf.
la beauté de la Princesse de
Clèves.
• Passions absolues : Cf.
l’amour de Des Grieux pour Manon Lescaut.
B- Des personnages également médiocres
Bien que les romans apprécient surtout les héros, certains auteurs ont insisté sur la
médiocrité de leurs héros => pour les rendre plus vrais, plus proches des lecteurs.
• Les romanciers réalistes veulent peindre leurs personnages et leurs milieux de manière
objective.
=> Les auteurs montrent et insistent sur les mauvais côtés des personnages ou leurs
aspects communs.
Par exemple, Charles Bovary est une sorte de anti-héros ; il est falot, sans envergure.
(Il
n’est pas le prince charmant qui fait rêver…).
• Pour Zola, « le premier homme qui passe est un héros suffisant ».
Chacun peut être un
héros, même les descendants des Macquart qui sont tous des personnages soit alcooliques
(oncle Macquart), soit à petite vertu (Nana), etc.
• Georges Duroy dans Bel-Ami, apparaît finalement comme quelqu’un de très médiocre,
aux manières douteuses et qui n’a pas l’éclat d’un Valmont.
C- La médiocrité et l’héroïsme acceptés sous réserve
Certes, le roman tolère la médiocrité et accentue l’héroïsme mais ce n’est qu’à certaines
conditions.
• Le lectorat n’a aucune envie de lire la vie qu’il mène – besoin de « grandeur », d’un
caractère exceptionnel.
Mais lorsque le héros est trop « grand », remarquable, que son
cœur est trop pur et son courage trop grand => risque de lasser le lecteur.....
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