LE NÉO-TAOÏSME Prologue : confucianisme et taoïsme sous les Han (- 220 / + 220)_ Pendant les quatre siècles qui...
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LE NÉO-TAOÏSME
Prologue : confucianisme et taoïsme
sous les Han (- 220 / + 220)_
Pendant les quatre siècles qui s'écoulèrent entre la
fin brutale du «totalitarisme>> des Qin, par l'assassinat
du Deuxième Empereur (-207 av.
J.-C.), et la mort de
Cao Cao (220 ap.
J.-C.) 1 s'étend la période de la Dynas
tie des Han.
Han Antérieurs, ceux d'avant l'usurpation
du réformateur «malchanceux» Wan Mang (9-24),
Han Postérieurs, ceux d'après.
La «restauration» des Han débute en fanfare et se
poursuit avec des hauts et des bas, mais à la fin des
Han Postérieurs (190-220), les empereurs n'ont plus
qu'un pouvoir nominal, car sous l'influence .conju
guée de_s tensions avec les _Barbares nomades du
Nord, tensions dues à l'expansion même de l'Empire
1.
Premier ministre et général.
Appelé à réprimer l'insurrection
des Turbans Jaunes, insurrection populaire paysanne d'inspiration
«messianique» taoïste ( dans les provinces du Shandong et du
Henan), il en profite pour usurper le pouvoir, mettre au pas les
autres « seigneurs de la guerre» et fonder la dynastie des Wei
qui ne règne en fait que sur le bassin du Fleuve jaune· que ses fils
consolidèrent.
Il fut aussi poète.
conquérant, des intrigues de cour, des rébellions inté
rieures et des grandes insurrections populaires, liées à
la question agraire, comme aussi sous le coup de cala
mités naturelles (inondations, famines), l'empire uni
taire finit par se morceler en Trois Royaumes: Wei
(bassin du Fleuve jaune), Wu (bassin du Fleuve bleu),
et Shu (le Sichuan).
La Chine, à cette époque, a plus de cinquante mil
lions d'habitants, les fonctionnaires commencent à se
recruter par examens officiels, les eunuques du Palais,
dont l'influence est énonne, sont autorisés à adopter
des fils, et ne sont plus en lice du point de vue des
doctrines que le «confucianisme» et le «taoïsme»,
quand bien même légisme et nominalisme, mais sur
tout l'ésotérisme du système yin-yang et des Cinq élé
ments, les imprègnent.
Au fond, pendant cette période de quatre siècles se
poursuit l'expansion guerrière chinoise, initiée par les
Qin, se poursuit donc aussi la lente et conflictuelle
sinisation des Barbares, et se consolide avec des hauts
et des bas et finalement se perd (pour encore quatre
siècles) un empire unitaire, hérité des Qin.
En effet,
les intérêts des «classes» briguant le pouvoir sont par
nature conflictuelles et les règles de jeu loin d'être ins
titutionnalisées à la satisfaction générale:· les paysans
sont opprimés, le pouvoir central est miné de l'inté
rieur et par des luttes d'alcôve épouses, concubines
et favorites échafaudant à qui mieux mieux des straté
gies au profit de leurs famille et clan -, fragilisé par
l'appétit voraoe des notables, guerriers, courtisans et
marchands.
Quoi qu'il en soit ce fut aussi une période de res
tauration où après l'intermède totalitaire légiste, le
confucianisme repart en force ; le taoïsme prépare sa
renaissance dans le.
même temps qu'une religion en
sort; le système yin-yang et la combinatoire des Cinq
éléments imprègne peu ou prou toute la pensée chi
noise du temps, transforme peu ou prou confucia
nisme et taoïsme.
En gros, on pourrait dire que chez les penseurs de la
dynastie des Han s'institutionnalise une sorte de doc
trine officielle à base de retour aux Cinq Classiques,
base qu'avait précisément voulu éliminer le légisme et
Qing Shi Huangdi (autodafé des livres ----:, 213 av.
J.-C.).
Comme les lettrés confucéens étaient les défenseurs
attitrés des Cinq Classiques, leur importance....
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