Le Pérou a continué en 1983 de s'enfoncer dans la crise. La situation a été aggravée par des calamités naturelles...
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Le Pérou a continué en 1983 de s'enfoncer dans la crise.
La situation a été
aggravée par des calamités naturelles sans précédent (inondations et tempêtes
dans les départements du Nord côtier, sécheresse dans ceux du Sud) et par la
poursuite de la guerre contre la rébellion de Sentier lumineux.
La politique
néo-libérale inspirée par le Fonds monétaire international, et appliquée depuis
janvier 1983 par une nouvelle équipe dirigée par le Premier ministre Fernando
Schwalb et le ministre de l'Économie Carlos Rodriguez Pastor, n'a guère été
suivie d'effets.
Le Pérou a battu tous ses records de déficit budgétaire (9% du
PIB), d'inflation (125%), de chute de la production (-12%) et des ressources
fiscales (-30%).
La récession a touché le textile, l'industrie automobile, la
construction et le commerce.
En dépit de cette situation, le Pérou a dû
consacrer 55% de ses devises à rembourser une dette extérieure s'élevant à 11
milliards de dollars.
Les frais de la crise ont été payés par les classes
populaires: la baisse du pouvoir d'achat a dépassé 20% en 1983 et le taux de
chômage a atteint officiellement 8,6% (mais le sous-emploi touchait 50% de la
population).
Aussi a-t-on vu les conflits se multiplier.
Deux grèves générales
largement suivies, les 10 mars et 27 septembre, ont paralysé le pays.
Cette
situation pouvait expliquer à la fois l'attrait que la guérilla de Sentier
lumineux a continué d'exercer sur certains secteurs de la jeunesse de la
campagne et des bidonvilles que le chômage réduisait au désespoir, et l'échec du
parti du président Belaunde lors des élections municipales de novembre 1983.
En intervenant dans la Sierra depuis la fin de 1982, l'armée s'est appliquée par
une politique de terreur, à diviser la population indienne: arrestations
arbitraires, torture généralisée, exécutions massives de suspects.
Cette
stratégie, combinée à l'opposition qu'ont engendrée les méthodes tout aussi
brutales de la guérilla, a obligé cette dernière à abandonner....
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