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Le programme du CNR.

Publié le 03/03/2014

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Le programme du CNR. Introduction Dans les derniers mois de 1942, Jean Moulin, délégué du général de Gaulle en zone non occupée, était parvenu à constituer l'Armée secrète par la réunion des mouvements de Résistance de zone Sud, Combat, Libération et Franc-Tireur; il partit pour Londres en 1943 et reçut le 21 février de De Gaulle le mandat de créer «un Conseil de la Résistance unique pour l'ensemble du territoire métropolitain«. Le CNR réunissait l'ensemble des mouvements de Résistance - Organisation civile et militaire (OCM), Ceux de la Résistance (CDLR), Ceux de la Libération (CDLL), Libération-Nord, Front national, Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur - ainsi que six tendances politiques - communistes, socialistes, radicaux, démocrates-chrétiens, Alliance démocratique et Fédération républicaine - et deux syndicats - CGT et CFTC. À ces seize membres s'ajoutait le président - Jean Moulin jusqu'à son arrestation, puis Georges Bidault, qui représentait les démocrates-chrétiens -; deux secrétaires participaient aux réunions sans voix délibérative. Les buts du CNR étaient dictés par l'efficacité organisationnelle et les nécessités politiques: réunir et représenter les groupements de Résistance et leur transmettre les directives de Londres dans le but de chasser l'occupant; lutter pour la liberté, contre toute forme de dictature, y compris l'État français; enfin, former «l'embryon d'une représentation nationale réduite«. En effet le CNR élabora un Programme d'action de la Résistance, qui demandait, une fois le pays libéré, des réformes politiques, économiques et sociales marquées par un souci de démocratie, le démantèlement des «grandes féodalités« y compris par des nationalisations, et la protection des travailleurs (sécurité sociale, entre autres) problématique : dans quelle mesure chacune des parties de ce programme innove-t-elle ou au contraire s'insère-t-elle dans la tradition française contemporaine ?L'élaboration du programme du CNR fut un processus long et difficile car il a fallu que chacune des parties se mette d'accord et fasse des concessions. Ce programme est unique en son genre dans la mesure où il parvient à réunir des tendances politiques de tout bord grâce à un objectif commun à tous : la libération de la France. Une fois cette objectif atteint l'entente entre les membres de la Résistance se révèle fragile et très vite de nombreux désaccords apparaissent. I. L'élaboration du programme du CNR: A. A l'origine du programme du CNR, des programmes de gauche: 1. les premières tentatives de rédaction d'un programme : o les deux programmes des socialistes : CAS : comité d'action socialiste : le PC a rompu avec. Le CAS publie donc seul en janvier 1943 « notre programme « ; ce texte constitue le premier programme politique pour l'après guerre. Il est publié dans le Populaire clandestin. Certaines mesures feront l'objet de débat au sein du CNR : « vote des femmes «, « émancipation progressive des indigènes « élimination totale des trusts ; abolition progressive de la concurrence et du profit ; nationalisations ; suppression des titres au porteur sanctions contre ceux qui ont participé au gouvernement de Vichy ; confiscation de fortunes acquises par le marché noir ou de celle des collaborateurs Echo limité de ce 1er programme ; 6 mois plus tard un autre est proposé : «manifeste du PS « en juillet 1943, avec en gros titre : « le PS propose en programme commun à la résistance française « Cette proposition est présentée au CNR qui est constitué le 27 mai 1943. Autorité accrue par rapport au programme précédent. Les 2 textes se ressemblent peu : Le 1er est un catalogue de mesures Le 2nd s'arrête sur les 3 problèmes essentiels du gouvernement provisoire, de la politique économique et sociale et de la politique extérieure. Le PS se rallie à de Gaulle et le désigne comme futur président du gouvernement provisoire. Ce projet socialiste fut doublé par une proposition d'Emile Laffon qui lui ressemble beaucoup ( il est envoyé en mission du Comité français de Libération Nationale) o le projet Laffon : en 2 parties : politique intérieure et extérieure « charte économique et sociale « :préconise le dirigisme Le PC à cette époque est encore hostile à toute idée de programme commun d'après guerre. Les partis de droite s'opposent. Pour l'industriel joseph Laniel, représentant de l'Alliance démocratique au CNR, « la nécessité s'impose de revenir au plus vite au libéralisme total dans le cadre national tout en acceptant une coordination des échanges internationaux «. Auprès des 13 membres autres membres du CNR le projet Laffon reçut un accueil favorable. Faute de faire l'unanimité à cause de l'opposition des droites et des communistes, le 1er projet de « charte du CNR « fut abandonné. o les projets de la CGT et du Comité national d'Etudes : le « programme d'action d'après-guerre « est proposé par la CGT en Septembre 1943. Il comprend pour l'essentiel des mesures liées au rétablissement de la légalité républicaine.

« La Charte de la résistance proposée par le FN et le PC est pour l'essentiel un appel à l'action immédiate.

Appel à l'insurrection grâce à une armée libératrice. Ce 1er chapitre est tombé dans l'oubli dès la libération, seule la 2ème partie sera publiée dans la presse libérée. PS est le principal opposant au renforcement de l'action immédiate ; contrairement au PC, le PS ne croit pas à la possibilité d'avancer la libération en appelant à l'insurrection nationale. Le programme final du CNR fait un compromis : il adopte la formule du PS plus dubitative que l'autre sur la possibilité d'avancer l'heure du débarquement. Cependant, malgré les oppositions rencontrées, l'appel à l'action immédiate proposée par le FN est entièrement adopté dans son esprit par le CNR.

Le programme du CNR est ainsiselon le mot de P.

Villon, « une condamnation sévère de l'attentisme ». • l'élaboration de l'organisation immédiate : Les propositions du FN furent sérieusement révisées en ce qui concerne l'organisation de l'action immédiate. Programme pose les bases d'une armée nationale de libération d'esprit républicain, rassemblant les résistants de toutes tendances et mettant fin par écrit à l'agrégat inconstitué de forcesdésunies que formait jusque là la majeure partie de la résistance armée. De milices insurrectionnelles en apparence autonomes, on passe à une milice de maintien de l'ordre sous l'autorité des FFI (forces françaises de l'intérieur) et des CDL (comitésdépartementaux de libération). En ce qui concerne l'insurrection armée la nouveauté du programme est entière.

Cette partie du programme n'a pas de racines dans le passé 2.

La seconde partie : « mesures à appliquer dès la libération du territoire » : • les débats au sein du CNR : A chaque étape du projet, les débats sur les retours à la nation prennent une place croissante : d'abord détachés des mesures fiscales par le bureau du CNR, puis placés en tête detoutes les réformes économiques et sociales par le MLN, ils sont enfin légitimés par le PS qui pose comme principe directeur l' « instauration d'une véritable démocratie économique,impliquant l'éviction des féodalités économiques et financières de la direction de l'économie ». Dans le domaine économique et social la charte proposée par le FN après consultation du PC est très modérée par rapport au programme final.

Elle ne parle ni de salaires, ni de comitésd'entreprise, ni de statut de fermage, ni de planification de l'économie, ni de l'émancipation des indigènes. • la résistance veut imposer une « véritable démocratie économique et sociale » : le programme stipule que la Résistance s'engage à rester unie après la Libération pour imposer une « véritable démocratie économique et sociale » éviction des « grandes féodalités »de l'argent essor et organisation planifiée de la production pour assurer à tous le bien-être retour à la nation des grands moyens de production participation des employés à la gestion et à la direction droit au travail, à la retraite, à l'instruction, au loisir et à la culture garantie du pouvoir d'achat et de l'emploi plan de sécurité sociale C'est le bureau du CNR qui inscrit comme objectif un « niveau de salaire minimum » et le PS ajoute la nécessité d'un ajustement important des salaires.

Le MLN pose le principe du «droit d'accès, dans le cadre de l'entreprise, aux fonctions de direction et d'administration par les ouvriers possédant les qualifications nécessaires et une large participation des travailleursà la direction de l'économie » • L'évolution vers la gauche du programme du CNR : La prise de position en faveur de l'économie dirigée est la marque du bureau et du MLN.

Le MLN ajoute également « l'extension des droits politiques, économiques et sociaux desindigènes de la France d'outre mer ». L'évolution vers la gauche du programme économique et social du CNR résulte ainsi de l'action du MLN et du PS.

La gauche communiste exerça à cet égard un rôle modérateur, tandisque les droites parlementaires n'opposaient qu'une résistance passive en tardant à donner leur accord. Ces réformes s'inscrivent dans la tradition des programmes communs de gouvernement.

C'est une tradition de gauche.

C'est donc la 1ère fois que les partis de droite adhèrent à unprogramme commun. Transition : le Plan d'action du FN prévoyait un soulèvement en masse près à employer tous les moyens pour arriver à la libération.

Les projets de réforme étaient dont secondaires. Les travaux du CNR ont inversé les priorités.

Ils ont organisé l'insurrection en y faisant participer, au moins sur le papier l'ensemble des tendances résistantes de la nation.

De ce faitl'établissement d'un programme d'après guerre prenait un sens puisque les opinions divergentes allaient être portées au pouvoir par l'insurrection. II.

L'application du programme du CNR et son abandon peu après la fin de la guerre : A.

Dans un premier temps le consensus est quasi général autour du programme: 1.

la faible diffusion du programme dans la clandestinité : • seul Libération sud le publie : Libération est le seul grand organe de presse à avoir publié le texte dans son intégralité. Les membres du CNR assurèrent sûrement une diffusion dactylographiée L'humanité, le populaire, la Résistance , Défense de la France… ne publièrent pas le programme Pourquoi ? Survivance des tensions freine-t-elle la diffusion ? Scrupule démocratique en ce qui concerne la 2ème partie ? • La diffusion est freinée par les désaccords persistants entre les différentes parties : Les nationalisations prévues sont plus proche du programme du PS que de celui du PC l'épuration est aussi un sujet qui sépare le projet communiste du programme du CNR.

Pour les communistes les hommes des trusts doivent être fusillés.

Le programme du CNR ne parlepas de la peine de mort.

Il indique deux autres sortes de châtiment : la confiscation des biens et la perte des droits civiques.

Ne fait pas mention des trusts. Projet communiste se distingue largement du programme du CNR L'analyse du PS est en 1944 celle du programme du CNR.

La discorde demeure donc entre PS et PC malgré le programme commun. 2.

A la libération le programme du CNR est acclamé: - la libération de Paris et d'une grande partie de la France rendent caduque la 1ère partie du programme du CNR, seule la 2ème partie fut désignée sous ce nom Bénéficie d'une publicité massive • La campagne du CNR pour les élections d'octobre 1945 : Dissolution des milices patriotiques pose au grand jour 2 problèmes : Légitimité politique du CNR face au gouvernement provisoire ? Equilibre politique au sein du CNR ? Cependant jusqu'aux élections d'octobre 45, le CNR affirme sa légitimité face au GPRF, tout en s'efforçant de diffuser son programme Les Etats Généraux de la renaissance française organisés par le CNR du 10 au 14 juillet 45 constituent l'apothéose du CNR.

Ils s'achèvent sur les « proclamation et serment » derespecter les droits politiques, économiques, et sociaux de l'homme et du citoyen.

Ce texte relativement apolitique est accepté de tous. CNR fit une propagande active en faveur de son programme.

La fin de la guerre ne l'empêcha pas de conserver provisoirement son unité malgré l'hétérogénéité de ses membres. Présente son programme le 28 août 1945 à de Gaulle Le 7 octobre dans un rassemblement au Vel' d'Hiv', le CNR expose son programme : « ce jour-là, une foule immense a donné, par acclamation, son adhésion totale à ce programme ». • la plupart des partis d'après guerre se réclament du programme du CNR : Le PS est, à la Libération, avec la CGT, le partisan le plus convaincu du programme du CNR.

Ce sont en effet les responsables de la rédaction finale des « mesures à appliquer dès lalibération du territoire ».. »

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