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Le rire permet-il de représenter des sujets graves et sérieux ? Le rire permet-il de représenter des sujets graves et...

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« Le rire permet-il de représenter des sujets graves et sérieux ? Le rire permet-il de représenter des sujets graves et sérieux ? La comédie trouve son origine dans le cadre des Dionysies, fêtes en l'honneur du dieu du vin, où des cortèges burlesques dans lesquels on pouvait entendre des plaisanteries et des chansons défilaient.

Le spectateur qui se rend au théâtre pour assister à une comédie sait qu'il va passer un bon moment : il est à la recherche de distraction et de divertissement. La pièce ne sera pas trop compliquée à comprendre, elle se finira bien et il en sortira content (vs La tragédie).

Or, les auteurs se sont souvent servis des comédies pour critiquer la société et tenter de corriger les moeurs des hommes. I- « Corriger les moeurs par le rire » La comédie est un moment que choisit un spectateur pour se détendre, de s'amuser et sourire et même de rire mais qui peut aussi remettre en cause les moeurs. A- Un moment de détente • L'histoire met en scène des personnages du quotidien (bourgeois...

VS les demi-dieux, empereurs des tragédies) qui ont des soucis du quotidien (mariage, dote, argent...) : ressemblent + aux spectateurs. • Éléments récurrents (rassurants) : l'homme est souvent bête, alcoolique, rustre, ridicule. La femme est souvent rusée, revêche et avare, avec un amant ou au contraire trop belle pour son mari.

On retrouve des personnages traditionnels comme Arlequin avec son bâton et sa bouteille, le valet fourbe, le mari qui porte les cornes... • La pièce se finit bien : mariage final, les personnages désagréables sont punis, les gentils se marient. Ex : L'École des femmes, à la fin, arrivée miraculeuse du père d'Agnès + mariage et Arnolphe écarté. • Les personnages méchants ou grotesques sont les perdants. Ex : Arnolphe de l'École des femmes.

Il est si ridicule et mauvais que c'est un plaisir d'imaginer qu'Agnès l'a ou va le tromper. => le spectateur sort content du spectacle. B- La fonction critique du rire Au XVIIE siècle, Molière est le roi des comédies et cependant, il est profondément moraliste dans l'âme.

Ainsi, il ne va pas écrire ses pièces uniquement pour faire rire.

Il voulait faire « rire les honnêtes gens » mais il ne divertissait pas que pour divertir.

Par ses comédies, il dénonce le ridicule d'une société. • Se moque des Précieuses, ces femmes dont Madeleine de Scudéry qui réfléchissaient et même philosophaient dans les Précieuses ridicules ou les Femmes savantes. • Critique des défauts des hommes et par exemple, l'aveuglement d'Orgon qui doit attendre de voir son cher ami caresser sa femme pour comprendre que ce dernier n'est pas le saint qu'il prétend être.

Cf.

Tartuffe. • dénonce certaines catégories de gens, comme les médecins.

Diafoirus : parle le latin, se contredit, mauvais médecin, hypocrite et intéressé.

Cf.

dans l'oeuvre de Molière, nombreuses attaques contre le corps médical. C- Molière moraliste • Molière : écrivait ses comédies afin de faire prendre conscience au spectateur de ses défauts.

Il mettait donc en scène nos travers afin que nous en prenions conscience et que nous y remédions. • L'Avare : dans son esprit, le spectateur qui voit Harpagon et son argent, son « cher ami » prend conscience du défaut de l'avare, réalise qu'il est lui-même avare et donc décide de ne plus l'être. • Molière veut corriger les vices des hommes par le rire. => La comédie n'est plus un petit genre populaire et uniquement drôle => castigat ridendo mores.

Molière a mis en pratique les fameux docere et placere (plaire et instruire) de l'époque classique. ∆) La comédie permet au dramaturge de corriger les moeurs de son spectateur en lui proposant un spectacle divertissant.

Cependant, la comédie peut également porter un regard critique sur la société (et donc, les moeurs en général, qu'elle peut dénoncer) : II- La comédie porteuse de messages critiques A- Le rire, vecteur des idéologies, permet de dénoncer les injustices sociales. • Marcelline et la question des femmes.

Le monologue de Figaro qui pose le problème des privilèges de la naissance : « Par le sort de la naissance, l'un est roi, l'autre est berger, le hasard fit leur distance, l'esprit seul peut tout changer ». NB : n'oubliez pas que Beaumarchais a écrit cela avant la Révolution. • Ex : Giraudoux, Pleins Pouvoirs, essai ardu, dans lequel il exprimait ses idées pessimistes. La Folle de Chaillot : comédie qui contient le message très pessimiste de PP : satire qui dénonce les méfaits de l'argent, l'appât du gain qui régit la société moderne + critique du capitalisme prend une violence particulière, dénonciation des affairistes dans leur infamie... NB : La Folle de Chaillot (1945) est amusante a voir/lire vs Pleins Pouvoirs (1939). B- L'anti-comédie et la comédie sérieuse • Certains auteurs ont utilisé la comédie comme anti-comédie : le comique, agressif ou burlesque, cherche à détruire toutes les valeurs humaines pour montrer l'absurdité du monde, tout en faisant éclater les catégories traditionnelles de la dramaturgie (personnages, action, etc.) Ex : Alfred Jarry, Ubu roi, 1896 : ce personnage sanguinaire est étrangement annonciateur des dictateurs du XXE siècle.

Ubu : évoquer son fameux « merdre », ses insultes, sa grossièreté, sa méchanceté amusants mais très grinçants... • Dom Juan est une comédie et pourtant, la pièce soulève de nombreuses questions : le héros (même s'il meurt puni) ne semble pas croire en Dieu, il fait l'éloge de l'hypocrisie, il refuse l'attachement du mariage...

=> cette pièce fait réfléchir ; la mort de Dom Juan laisse perplexe – bien que.... »

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