Le roi Marc Marc est certainement le personnage le plus mystérieux du roman de Béroul. Un court mais important épisode...
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Le roi Marc
Marc est certainement le personnage le plus mystérieux du roman
de Béroul.
Un court mais important épisode (v.
1306-1350) permet
de constater le caractère archàique du personnage, issu de tout une
tradition narrative rapportée par Béroul.
Le nain Frocin annonce
brusquement qu'il va révéler un important secret concernant le roi
Marc.
Pour cela, il suit tout un rituel : il enfonce sa tête dans la terre,
sous des racines d'aubépine puis déclare en s'adressant à l'arbuste
que « Marc a des oreilles de cheval ».
Furieux que le nain ait trahi son
secret, Marc décapite Frocin.
Cette révélation rapproche le roi Marc
d'une figure mythique fort ancienne1 , qui campe le côté inquiétant du
personnage.
Ce roi maudit est un mauvais roi qui ne remplit pas sa
fonction de juge et d'arbitre.
LE ROI MAUDIT
Nulle part ailleurs chez Béroul, il n'est fait mention de cette
curieuse difformité du roi Marc.
Pourquoi a-t-il des oreilles de che
val ? L'épisode relève-t-il seulement de la bizarrerie comique ? Rien
n'est moins sûr.
Dans les langues celtiques, le mot marc'h signifie
« cheval », et on retrouve cette notion dans le mot français maréchal
désignant primitivement un « domestique chargé de soigner les che
vaux », ou dans le mot maréchal-ferrant, personne dont le métier
consiste à ferrer les chevaux.
En fait le mot Marc désigne le cheval
dans les langues celtiques2, et le récit des oreilles de cheval exploite
1.
Pour s'en convaincre, on se reportera à J'ouvrage de Gaël Milin, Le roi Marc aux
oreilles de cheval, Droz, 1991.
2.
Les langues (ou plutôt les dialectes) celtiques du Moyen Âge sont : le gaélique parlé
en Irlande et en Ecosse, le gallois au Pays de Galles, le cornique en Cornouailles QI a
disparu à la fin du XV111• siècle), le breton en Bretagne française.
même, mais le roi la prend dans ses bras et lui donne un baiser.
Yseut n'est jamais rassurée car si Marc est parfois capable d'une
réelle tendresse, il sait aussi manifester la plus froide cruauté.
Il
décapite sauvagement le nain Frocin d'un coup d'épée (v.1347); il
fait preuve d'une sévérité inflexible lorsqu'Yseut est condamnée au
bûcher, reste....
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