Le roman n’est pas facile à définir. Il s’agit d’un genre protéiforme dont l’aptitude essentielle est de s’enrichir de tous...
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Le roman n’est pas facile à définir.
Il s’agit d’un genre protéiforme dont l’aptitude
essentielle est de s’enrichir de tous les autres (épopée, chronique, théâtre, poésie, fable,
histoire) en les greffant sur un processus narratif spécifique.
En employant la plupart des
procédés de l’écriture littéraire, il parvient à mimer l’existence sous toutes ses formes et à
entraîner le lecteur vers une représentation vraisemblable du réel (L’éducation
sentimentale, Flaubert) ou bien vers un univers fantastique (Vingt mille lieues sous les
mers, Jules Vernes).
Ici, le libellé du sujet propose d’interroger l’une des fonctions du roman, sa capacité
à représenter le monde tel qu’il est.
Mais le roman n’est que l’un des moyens de mieux
le connaître.
Ainsi ne doit-on pas avant tout le considérer comme une fiction c’est-à-dire
comme une représentation déformée du monde, une vision personnelle de l’écrivain ?
I/Le roman : l’un des moyens de connaître le monde tel qu’il est…
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Le roman est un genre capable de représenter le monde, de mieux nous le faire
connaître car il décrit et renseigne sur les traits de la nature humaine.
Ainsi, les romans
galants (par exemple : La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, XVIIe siècle) ou
philosophiques (par exemple : Candide, Voltaire, XVIIIe siècle) fonctionnent comme
des manuels d’histoire, de vie, de bonne conduite… Mais longtemps, le roman (à
l’origine le mot désigne la langue vulgaire par opposition au latin) n’a été qu’un genre
mineur, loin de rivaliser avec les genres du théâtre et de la poésie.
En effet, il n’acquiert
ses véritables lettres de noblesse qu’au XIXe siècle où Honoré de Balzac (1799-1850)
le théorise.
Si l’on considère objectivement que le roman permet de peindre le monde c’est en
quelque sorte grâce aux théories de Balzac.
L’écrivain va chercher à nous donner une
représentation de « l’infinie variété de la nature humaine » à travers toute son œuvre
(« Avant-propos » de la Comédie humaine, 1842).
Il désire faire de son monde
romanesque un monument qui soit la métaphore de la société humaine dans sa totalité.
Il entreprend donc pour cela, un projet de rationalisation : il classifie les individus par
types et cherche à expliquer le fonctionnement général du système social.
En outre
cette volonté d’authenticité est restituée grâce à la prose qui devient sous la plume des
réalistes un moyen de mieux connaître le monde.
Le sens se construit grâce à la clarté
d’une phraséologie limpide.
Le roman fait sens immédiatement !
Qui plus est il convient de dire que le roman, selon le mouvement auquel il appartient
(ici le réalisme, le naturalisme), est véritablement capable de mieux nous faire
connaître le monde.
Pourtant si les héros de Balzac, de Zola, de Maupassant ou de
Flaubert ont souvent en commun de partager une existence médiocre, la raison tient
au fait que la fiction romantique n’est plus qu’une rêverie dépassée.
C’est pourquoi, à
travers le personnage d’Emma Bovary, Flaubert met à mort ses propres fantasmes
romantiques car ils sont en inadéquation avec la réalité, aussi pauvre soit-elle, qu’il
s’est promis de décrire.
II/…mais aussi un instrument pour s’en évader…
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Avec l’élargissement de l’éducation primaire et de la mécanisation des presses, les
révolutions et les guerres, le roman va subir des métamorphoses tout au long des
siècles.
Le récit d’aventure (par....
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