LE ROYAUME-UNI BILANS ET PROBLÈMES ÉCONOMIQUES La conduite de l'économie ■ Le Royaume-Uni fut longtemps la première puissance économi que...
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LE ROYAUME-UNI BILANS ET PROBLÈMES ÉCONOMIQUES
La conduite de l'économie
■ Le Royaume-Uni fut longtemps la première puissance économi
que mondiale.
Tout y a contribué : le commerce maritime a permis
l'accumulation des capitaux; les villes ont disposé d'une abondante
main-d'œuvre dès le xvm• siècle; des innovations techniques ont
porté le pays à la pointe de la révolution industrielle pendant un
siècle et demi, de 1 740 à 1 890 (navette volante et métier continu dans
le textile, fabrication de la fonte au coke, puddlage, procédés
Bessemer et Thomas dans la sidérurgie); richesse en charbon et
équipements ferroviaires ont favorisé ces réussites.
La situation s'est retournée.
D'autres grandes puissances indus
trielles sont apparues qui ont de plus en plus concurrencé les
exportations britanniques.
Dans ces pays, le matériel de production
plus récent est plus compétitif tandis que les équipements britanni
ques souffrent de vieillissement.
L'effort de guerre du Royaume-Uni
de 1 939 à 1 945 a non seulement coûté très cher dans l'immédiat (28
milliards de Livres) mais aussi handicapé la modernisation
ultérieure du fait de l'endettement.
Le manque de capitaux freine
l'investissement qui réduit à son tour la modernisation; ainsi se
trouve engagée la spirale de la stagnation économique qu'on ne peut
améliorer que par le recours, lui-même dangereux, à l'endettement
extérieur.
Une telle situation réduit les possibilités de créations
d'emplois (d'où risques de chômage) et se répercute sur le niveau de
rémunération.
■ Il reste actuellement certains atouts.
Dans plusieurs branches
(verre, aéronautique, nucléaire), les technologies industrielles bri
tanniques demeurent au premier plan.
Des efforts de regroupement
ont mis en place des entreprises de taille internationale.
Les unes
privées (Imperia! Chemical Industries dans la chimie), parfois
associées avec des firmes néerlandaises (Shell-Royal Dutch pour le
pétrole, Unilever pour les corps gras), les autres publiques car les
contrôles de l'État sur l'industrie, inaugurés pendant la dernière
guerre, ont été étendus sous forme de nationalisations, en particulier
les charbonnages (groupés dans le National Coal Board), British
Leyland ou les Chantiers navals.
Mais agrandissement ne signifie
pas forcément meilleure gestion : la faillite de Rolls Royce, les
difficultés de British Leyland, les subventions nombreuses en
témoignent.
■ La politique économique actuelle vise :
- à orienter le développement par une planification * souple,
inaugurée en 1965, et imitée du modèle français; puis alterner
pragmatiquement, les phases d'expansion et de freinage (stop and
go), pour maintenir une ligne moyenne entre l'essor économique et la
défense de la monnaie.
Malgré cela le pays connaît la « stagflation » ,
c'est-à-dire simultanément le chômage et la montée des prix.
- à améliorer le climat social (accords de « modération salariale »
de 1 976 à 1 978), tout en restructurant l'industrie.
- à jouer la carte de la Communauté économique européenne.
Après avoir longtemps défendu les préférences douanières impéria
les et suscité en Europe une Association de libre-échange, le
Royaume-Uni a signé à Bruxelles en 1 972 son intégration à la C.E.E.
Mais celle-ci est bien loin d'être sans problèmes !
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L'influence de Keynes et la politique
du « stop-go ».
L'essentiel des travaux de Keynes, le
grand économiste qui lut le principal
conseiller du gouvernement britanni
que pendant la Deuxième Guerre mon
diale avant d ' être, en 1 944 et 1 945, l' u n
des artisans du système monétaire d e
Bretton Woods, réside dans l a théorie
de la demande globale.
Si celle-ci
semble devoir être inférieu re à celle
que le potentiel de production parait en
mesu re de satisfaire, il appartient aux
pouvoirs pu blics, par une action fiscale,
budgétaire ou monétaire appropriée,
d 'injecter un pouvo i r d ' achat supplé
mentaire dans l 'économie.
Ainsi sera
obtenu le plein emploi, fut-ce par un
déficit momentané du budget de l'État.
Mais une telle action aboutit à sacrifier
les modifications structu relles, donc le
progrès à long terme au profit du plein
emploi à cou rt terme, et peut se faire au
détri ment de la stabilité relative des prix
et de l'éq u ilibre de la balance des
paiements si la demande tend à dépas
ser les possibilités de production.
D ' où l'alternative où se trouve pris le
gouvernement.
Ou il stimu le l 'écono
mie languissante en resserrant le cré
dit, en dimi nuant son coût (baisse du
taux de l 'escompte) , en encourageant
les i nvestissements, ce qui entraine
des importations accrues et déséquili
bre les balances; c' est la politique de
mouvement en avant (Go) qui risque de
faire fuir les capitaux spéculatifs et par
conséquent d'affaiblir la Livre.
Ou bien,
pour consolider la Livre et amadouer
les détenteurs de capitaux flottants.
il
resserre le crédit et augmente son coût
(hausse du taux de l'escompte) , remet
à plus tard certai nes dépenses d'équi
pement collectif, se résigne à laisser
monter le taux de chômage : c'est la
politique d 'arrêt qui se traduit par....
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