Le théâtre de l' Absurde Le Surréalisme avait substitué à la cohérence du conscient, sur laquelle reposait toute la pensée...
Extrait du document
«
Le théâtre
de l' Absurde
Le Surréalisme avait substitué à la cohérence du
conscient, sur laquelle reposait toute la pensée occiden
tale, l'incohérence du subconscient.
L'Existentialisme
avait montré qu'il suffisait de s'interroger sur l'évidence
d'exister pour que l'absurdité de cette évidence éclate au
grand jour.
Au théâtre, dans un roman, le spectateur ou le
lecteur s'attend à une intrigue bien construite, à des
personnages vraisemblables, à des situations identi
fiables, à une cohésion du langage et de l'idée.
Ces
principes sont remis en question.
Le monde de l'irréel ne
connaît pas les lois du réel, et c'est, comme l'affirme
Eugène Ionesco,« dans l'irréel que plongent les racines de
la réalité ».
Les deux films d'Alain Resnais, Hiroshima mon amour
(1959) et ['Année dernière à Marienbad (1961), ont passé
pour hermétiques parce qu'ils mettent à l'épreuve
l'instinct de logique et de vraisemblance du spectateur.
De 1945 à 1961, une série de pièces de théâtre, d'abord
connues des seuls initiés, puis offertes à un public de plus
en plus vaste, comme Ah les beauxjours! de Samuel Beckett
interprété par Madeleine Renaud, vont promouvoir un
théâtre qualifié « de l'Absurde».
De plain-pied dans l'absurde
La notion d'«absurde» est difficile à cerner : elle revêt
des significations sensiblement différentes, selon qu'elle
s'applique à telle situation familière, à l'expérience
métaphysique de !'Existentialisme, ou au mouvement
dramatique des années 50.
Mais, dans tous les cas, elle
désigne ce qui est contraire à la raison et au sens
commun.
Le 11 mai 1950, création au théâtre des Noctambules
de la Cantatrice chauve d'Eugène Ionesco : l'absurde jette
son défi.
Dans le passé, de Jarry à Artaud, le théâtre
s'était rebellé.
La révolution du fond s'était amorcée : il
restait à mener à bien la révolution de la forme.
Un exemple illustre bien les intentions du théâtre de
l'Absurde.
Dans /'Equarrissage pour tous, de Boris Vian, on
voit un homme poursuivre de chambre en chambre une
poupée de chiffon qu'à la fin il abat, avant de se suicider.
C'est la réalité métaphysique de l'être qu'il s'agit de
rendre à l'aide du concret et du visible.
Ainsi ce théâtre
est-il un psychodrame : les personnages y sont à la fois
acteur et spectateur de leurs conflits intérieurs.
La dérision du langage
Trivialités, mystifications, lieux communs, phrases toutes
faites, lapsus, lapalissades, parodies,....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓