Le théâtre de l'absurde met en scène des personnages enlisés dans l'attente ou la monotonie de l'existence, il privilégie les...
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Le théâtre de l'absurde met en scène des personnages enlisés dans l'attente ou la
monotonie de l'existence, il privilégie les anti-héros, les êtres anonymes et sans
épaisseur ni caractère bien défini
Ce sujet traite très précisément de la question du personnage dans le théâtre de
l'absurde; et non pas des enjeux du théâtre de l'absurde en général.
Les "êtres
anonymes" font immédiatement penser au théâtre beckettien : dans Fin de partie, l'un
des personnages s'appelle Klamm ("marteau") et l'autre Clov ("clou").
Cette
dénomination enlève aux personnages toute épaisseur, au mieux elle les définit par une
fonction qui se résume à un acte répétitif et...
absurde (taper sur un clou avec un
marteau).
On se demandera donc quels sont les enjeux théâtraux et sociaux de ce parti pris, et
quelles en sont les limites.
I.
La crise du personnage dans le théâtre de l'absurde
_ Abirached, La crise du personnage dans le théâtre moderne : après la période
surréaliste qui a libéré l'inconscient et l'imaginaire, l'individu et le personnage ne
semblent plus être les seuls supports du sens.
Le personnage apparaît embourbé dans un
réseau de signes et d'objets qu'il ne comprend pas.
Il est ramené au degré zéro de la
personnalité : pas de nom (ou une initiale) pas de fonction.
C'est le théâtre de Beckett,
Adamov, Tardieu, Artaud.
_ Il analyse ensuite le théâtre de Beckett : chez Beckett, les personnage ont une
existence réduite à l'élémentaire : ils savent que le silence est impossible, et sont donc
condamnés à parler.
Mais le langage est leur unique moyen d'existence, ils sont
constitués par la parole qu'ils prononcent et sont tributaires de ce langage dérisoire.
Les
enjeux spatio-temporels (actions, temps qui passe) n'existent plus : les personnages
sont indifférents au changement, il n'y a donc pas d'intrigue.
II.
Les enjeux de ce procédé
_ Ionesco , Notes et contre-notes : il avoue qu'il déteste aller au théâtre, car les acteurs
lui semblent jouer faux; et il critique les deux attitudes que peut avoir le spectateur au
théâtre : l'identification (ou la prétention du fictif à s'imposer comme réel) et la
distanciation brechtienne, qui selon lui tue le théâtre.
Le manque d'épaisseur
psychologique et la paralysie qui frappe les personnages de Ionesco dans La cantatrice
chauve ou La leçon empêche ces deux attitudes : les personnages de la Cantatrice
parlent par clichés, le professeur de La leçon répète indéfiniment le même crime sans
pouvoir s'en empêcher.
_ Ionesco attaque ainsi une pensée et un langage conformiste : il dit dans Notes et
contre-notes avoir écrit la Cantatrice en s'inspirant des sketchs d'un manuel,....
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