Le thème dé la mer La mer apparaît en ouverture et en conclusion du roman. Elle est plus qu'un décor:...
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«
Le thème dé la mer
La mer apparaît en ouverture et en conclusion du roman.
Elle est
plus qu'un décor: un thème auquel Maupassant revient sans cesse,
évoquant longuement les bateaux et la pêche.
LA VISION RÉALISTE
Maupassant qui, dans« Le roman », tourne en dérision les « col
lectionneurs de termes rares ,.
(p.
60), utilise, pour parler de la mer,
un vocabulaire précis et même technique.
1 La description des bateaux
C'est ainsi qu'en une seule page (p.
71), le narrateur distingue,
parmi les bateaux, des remorqueurs, des paquebots, des bricks, des
goélettes, des trois-mâts et des steamers.
Il cite même les
« mouches ", ces embarcations qui assurent le service du port.
Il
évoque les« barques de pêche et les grands voiliers» (p.
71) avec
une précision de connaisseur.
Le narrateur ne se contente pas de
donner une impression d'ensemble.
Il veut que le lecteur voie en
détail la diversité des bateaux qui peuplent la mer.
n·ne recule pas non plus devant les détails techniques.
La descrip
tion des bateaux appelle bientôt des précisions sur la manœuvre.
Il est
question du«\olet» qui maintient l'aviron (p.62), de la«grande hune»
(p.
71), cette petite plate-forme située à mi-mât.
Plusieurs voiles sont
mentionnées : le «cacatois» (p.
73), le «petit perroquet» (p.
71), la
«misaine» (p.116) et le«foc» (p.117).
Le romancier aime l'exactitude.
1 La peinture des bords de mer
Les bords de mer sont peints avec le même sens du concret.
Quand il décrit la pêche de Saint-Jouin, le narrateur préfère le terme
de « salicoque » à celui de « crevette grise
nom du filet utilisé pour l'opération :
«
».
Il mentionne encore le
On les nomme lanets.
Ce sont
de petites poches en filet attachées sur un cercle de bois, au bout
d'un long bâton» (p.
156).
La remarque est caractéristique.
Ce seul
passage est au présent dans un texte au passé.
L'auteur surgit au
milieu du récit pour indiquer le mot juste et la définition appropriée.
Il
témoigne d'un souci de réalisme, c'est-à-dire d'une volonté de fidélité au réel dans l'évocation de la mer.
LA VISION POÉTIQUE
Cependant, les bords de mer sont aussi évoqués à l'aide d'images
qui opèrent une transformation poétique de la réalité.
1Des images empruntées à
la nature
Le monde de la mer est souvent rapproché de celui de la forêt et
des champs : les mâts, avec
«
les vergues, les flèches, les cor-
dages », donnent au port du Havre « l'aspect d'un grand bois mort »,
d'une
«
forêt sans feuilles » (p.
73) ; un mousse monté en haut d'un
mât semble y chercher des nids.•.
AU!eurs, les images renvoient au
monde de l'agriculture : la proue de la Perle ressemble au
d'une charrue
champs
»
»
«
soc
faisant jaillir l'écume comme la « terre labourée des
(p.
117).
Maupassant a également recours à des images animales.
Les
bateaux courent sur l'eau
re
«
»
«
comme des bêtes autour de leur taniè-
(p.
72).
Les personnages
«
rêvasse[ntJ
»
de la même manière
sur le dos d'un cheval ou sur le pont d'un bateau » (p.
118).
La Perle
est comparée à une « bête ailée, rapide et docile » {p.
118), et la Lor-
raine à une« chenille» (p.
215).
1Des images empruntées au conte
D'autres images invitent à voir au bord de la mer une présence
presque humaine.
Les deux phares du....
»
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