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Le tort de Camille et Perdican, c'est qu'ils préfèrent jouer la vie, plutôt que vivre. Commenter ce jugement Analyse du...

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« Le tort de Camille et Perdican, c'est qu'ils préfèrent jouer la vie, plutôt que vivre.

Commenter ce jugement Analyse du sujet : Ce sujet propose de commenter un jugement émis sur les personnages de la pièce de Musset, On ne badine avec l’amour, publiée en 1834 dans La Revue des Deux Mondes et représentée le 18 novembre 1861 à la Comédie-Française.

Cette pièce appartient au genre tragico-comique et, comme le laisse supposer son titreelle s’inscrit dans le genre du proverbe dramatique, qui tient son origine des salons précieux. Le jugement porté sur Camille et Perdican, les deux protagonistes de la pièce fait état de leur « badinage » incessant.

« Jouer la vie » signifie à la fois prendre la vie comme un jeu, comme un divertissement sans gravité et considérer la vie comme un théâtre où l’on joue un rôle, où l’on est jamais vraiment soi.

Ainsi « jouer la vie » s’oppose donc à « vivre », c’est-à-dire, à la vraie vie considérée sérieusement. Ici, l’attitude de Camille et Perdican est considérée comme un « tort », comme portant préjudice, comme étant mauvaise. Problématique : Camille et Perdican considèrent-ils toujours la vie comme un jeu et comme un théâtre ? Quelles sont les conséquences de leur comportement ? Enjeu du sujet : montrer la dimension fantaisiste et le primat du jeu dans la pièce de Musset. I) La primauté du jeu 1) Le jeu de l’amour Camille et Perdican ne cesse jusqu’au dénouement de la pièce de jouer à s’aimer et à ne plus s’aimer.

Leurs sentiments semblent constamment feints et leurs discours sont construit selon un esprit de contradiction. à étudier les différents niveaux du jeu de l’amour : Camille et Perdican qui feignent de ne pas s’aimer Perdican qui feint d’aimer Rosette à montrer que l’intrigue secondaire ( la relation entre Perdican et Rosette) se définit constamment en fonction de l’intrigue principale ( la relation entre Camille et Perdican), à chaque fois dans un rapport de jeu et d’apparences : · Perdican vient trouver auprès de Rosette ( acte I, scène 4) les souvenirs d’enfance que Camille n’a pas voulu évoquer avec lui ( acte I, scène 3) · Il vient ensuite rechercher auprès d’elle ( acte II, scène 3), l’affection qu’in n’a pu obtenir de Camille ( acte II, scène 1) , etc… 2) Le théâtre dans le théâtre Pour Camille et Perdican, la vie semble être réduite à un théâtre et vivre, c’est finalement, jouer un rôle. à évoquer dans la pièce les signes de la mise en abyme du théâtre dans le théâtre. Cf.

acte III, scène 3 : dans la deuxième partie de la scène, Musset utilise ce procédé du théâtre dans le théâtre sous la forme du « témoin caché » qu’est ici Camille.

Toute la scène a été préparée d’avance par Perdican qui a organisé une petite mise en scène afin de rendre Camille jalouse.

On a ici une double- énonciation, caractéristique du discours théâtral, puisque les propos de Perdican sont autant sinon davantage adressés à Camille qu’à Rosette. à analyser l’habileté rhétorique de Camille et Perdican dans la scène 5 de l’acte II : la discussion se transforme en débat polémique sur l’amour en général et sur les conceptions particulières que s’en font les deux personnages.

Chacun développe une argumentation rigoureuse fondée sur un parcours argumentatif précis ayant pour but de réfuter la thèse de l’adversaire et d’imposer la sienne : on est ici toujours dans le jeu théâtral et oratoire et non dans la sincérité. 3) Une structure répétitive La structure répétitive de la pièce témoigne de cette primauté du jeu dans le comportement des personnages.

On observe dans la pièce trois actions dramatiques qui se comprennent cependant comme deux unités distinctes : les intrigues amoureuses principales et secondaires se complètent et sont solidairement unie alors que l’intrigue accessoire des grotesques ( la lutte d’amour-propre entre Blazius et Bridaine) semble n’en être que le reflet dégradé. à étudier la propension des grotesques à la répétition : leurs récits ne font que répéter, en plus grotesque, ce qui est représenté par l’action dramatique. à étudier la tendance de Perdican à dupliquer mécaniquement son discours amoureux en passant de Camille à Rosette, comme s’il jouait toujours le même rôle : évocation du passé ( la scène 4 de l’acte II reprend la scène 3 de l’acte I), le duo amoureux ( la scène 3 de l’acte III reprend la scène 5 de l’acte II) à L’affrontement de Camille et Perdican est mimétique de l’affrontement entre Blazius et Bridaine. II) Les causes profondes de ce primat du jeu et de l’apparence trompeuse 1) L’orgueil Camille et Perdican étaient promis l'un à l'autre depuis longtemps et la rencontre trop habilement combinée par le baron devait préluder à un mariage heureux.

Mais chacun d'eux repousse à son tour l'heureux projet en se laissant aller à un mouvement de vanité et d’orgueil. à l’orgueil et l’amour-propre de Camille : orgueil dès leur rencontre où à la joie admirative de Perdican, elle répond avec froideur.

Orgueil dû ici à son âge ; Camille a grandi et il n’est pas question pour elle de tomber dans les bras de son cousin : "Je ne suis pas assez jeune pour m'amuser de mes poupées, ni assez vieille pour aimer le passé" orgueil dans sa prétention à ne vouloir que des amours divines : en jeune personne trop bien renseignée sur les amours humaines sans avoir jamais eu le cœur pris, elle se donne le beau rôle de l'insensible par prudente raison, trouvant en Dieu l'amour éternel. Perdican décèle bien ici l’orgueil de sa cousine : "Tu es une orgueilleuse ; prends garde à toi […]J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé.

C'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui." à orgueil et amour-propre de Perdican : la.... »

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