LE TRAVAIL À quelles conditions une activité est-elle un travail? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - La question...
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LE TRAVAIL
À quelles conditions une activité
est-elle un travail?
COUP DE POUCE
■
Analyse du sujet
- La question est claire : il convient de préciser ce qui permet de dis
tinguer, parmi toutes les sortes d'activités concevables, ce qui peut être
nommé, de façon stricte,« travail».
- On doit donc recenser d'abord les diverses activités : de l'animal à
l'homme (art, jeu, etc.).
- On considérera le concept de travail dans son acception proprement
philosophique : comme double transformation (de la nature et du tra
vailleur lui-même).
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Pièges à éviter
- Attention au plan : il serait répétitif, et peu démonstratif, de pré
tendre passer en revue toutes les activités, en reposant à chaque fois la
question de savoir s'il s'agit d'un travail.
, - Ne pas limiter les activités à l'homme seul, en omettant les activités
animales.
- Ne pas se contenter d'un concept flou du travail, qui consisterait, par
exemple, à simplement produire quelque chose.
CORRIGÉ
[Introduction]
Tous les organismes vivants font preuve d'activités plus ou moins com
plexes et diversifiées.
De l'animal qui construit son nid au peintre qui éla
bore son tableau, l'éventail des activités possibles est évidemment très
vaste.
Au point qu'il peut être intéressant de chercher à mieux caractériser
les accidents de parcours entraînent des corrections, parce qu'un résultat
final décevant est immédiatement imaginé et évité.
[Il.
Ile travail comme activité transformatrice]
Si le travail ne consistait qu'à transformer des matières naturelles, on
pourrait contester la différence soulignée par Marx : après tout, les ani
maux peuvent aussi modifier la nature par leurs activités (cf les barrages
des castors).
Mais le travail opère en réalité une transformation qui est
double, et concerne, au-delà du milieu, le travailleur lui-même.
Cette double transformation n'est pas encore soulignée par les philo
sophes de l'Antiquité, et il faut attendre les réflexions de Rousseau pour
qu'elle soit thématisée sérieusement.
En reconstituant une histoire vrai
semblable de l'humanité, Rousseau commence par signaler que l'appari
tion du travail s'accompagne d'une humanisation authentique, soit de
l'émergence des qualités qui distinguent l'homme de l'animal.
Le travail,
qui apparaît dans son hypothèse comme la conséquence des premiers
regroupements humains, est contemporain de la formation du langage, des
sentiments, de la notion de propriété.
Aussi longtemps que l'homme ini
tial (en fait, un préhumain) a pu survivre en profitant de ce que lui propo
sait la nature, il n'était pas encore doté de tels caractères, mais, vivant
seul, il n'avait ni langage, ni affectivité, ni propriété.
Par contre, la néces
sité d'obliger la nature à satisfaire ses besoins détermine des modifica
tions dans l'homme lui-même.
C'est ensuite Hegel qui a sans doute le mieux analysé la portée de ces
modifications.
Dans sa« dialectique du maître et de l'esclave», il montre
en effet que le travailleur, s'il est d'abord soumis aux matières et à la
volonté de l'autre, évolue grâce à son labeur: non seulement il s'enrichit
en apprenant comment obtenir de la matière ce qui lui convient, mais sur
tout il accède à la seule liberté authentique qui, au lieu de rester abstraite
et vide (comme celle du« maître», qui se replie entièrement sur ce qu'il
est, sous prétexte de ne supporter aucune influence), est une liberté qui
prouve sa réalité en agissant efficacement.
À la fin de cette dialectique, le
travailleur a changé (involontairement sans doute, mais le bénéfice est
bien pour lui) sa définition : il devient capable d'humaniser le monde, et
trouve dans cette humanisation la marque de sa propre existence.
C'est
par lui que se fera en conséquence !'Histoire.
[Ill.
Travail et histoire]
S'il n'y a travail que lorsque l'activité transforme celui qui l'accomplit,
on peut affirmer que, de manière générale, le travail se repère dans des
activités favorisant une suite de modifications, c'est-à-dire une histoire.
C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles l'activité animale n'est pas
un véritable travail : l'animal, même s'il «produit», reste conforme au
modèle de son espèce, dont chaque génération ne peut que répéter les
comportements de celle qui la précède.
Le travail humain, au contraire,
rend possible une histoire de l'humanité : il en élabore les conditions de
possibilité et en définit le cadre.
On pourrait en conséquence admettre que, chez l'homme, toute activité
dont on constate qu'elle évolue historiquement participe, dans des propor
tions variables, du travail.
Évoquer ce dernier, c'est penser spontanément
aux tâches....
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