Le vent Je suis le vent joyeux, le rapide fantôme Au visage de sable, au "lllanteau de soleil.. Quel...

« Le vent Je suis le vent joyeux, le rapide fantôme Au visage de sable, au "lllanteau de soleil.. Quelquefois je m'ennuie en mon lointain royaume; Alors je vaisJrôler du bout de mon orteil Le maussade océan plongé dans le sommeil. Le vieillard aussitôt se réveille et s'étire Et maudit.sourdement le moqueur éternel L'insoucieux passant qui lui souffle son rire Dans ses yeux obscurcis par les larmes de sel. A me voir si pressé, l'on me croirait mortel : Je déchaîne les flots et je plonge ma tête Chaude encor de soleil dans le sombre élément Et j'enlace en riant ma fille la tem�ête; Puis je fuis.

L'eau soupire avec étonnement : - C'était un rêve, hélas! - Non, c'était moi, le Vent! Ici le golfe invite et cependant je passe; Là-bas la grotte implore et je fuis son repos; Mais, poète! comment ne pas aimer l'espace, L'inlassable fuyard qu'on ne voit que de dos Et qui fait écumer nos sauvages chevaux! Il n'est rien ici-bas qui vaille qu'on s'arrête Et c'est pourquoi je suis le vent dans les déserts Et le vent (!ans ton cœur et le vent dans ta tête; Séns-tu comme je cours dans le bruit· de tes vers Emportant tes désirs et tes regrets amers? Oscar Venceslas DE LUBICZ MILOSZ, Les Eléments. Vous ferez de ce poème un commentaire composé.

Vous pourrez, par exemple, étudier, en l iaison avec les.moyens stylistiques, comment cette description poétique prend un sens symbolique. Méthode et procédés Texte rédigé 1.

On commence tou­ jours par situer l'auteur. Si on a la chance de la connaître, une date pré­ cise est évidemment la Né en 1877 (l), dans les espaces gla­ façon la plus avantàgeuse de le placer dans le temps.

cés de Czéréia, en Lithuanie histori­ que, alors possession russe., descen­ 2.

Don n e r quelques dant d'une grande famille .dont la détails biographiques cha­ que fois que possible, à noblesse reconnue datait du XII' siè­ cle (2), Oscar.

Venceslas de Lubicz condition qu'ils s'intè grent dans le sens futur du Milosz, grand écrivain francophone, commentaire.

C'est le cas est surtout connu par sa très belle ici ; le décor climatiqùe de transposition du mythe de Don Juan la petite enfance de dans son Miguel Manara (3).

Mais Milosz n'est pas étranger s'ils sont encore trop souvent goûtés à sa · connaissance et son de petits cercles de spécialistes, ses goût des grands éléments .

poèmes · sont tantôt d'admirables premiers. pages rayonnantes, tantôt une« voix 3, Cette œuvre n'a qu'un brumeuse et lente » « dont !'odeur rapport lointain avec le est si vieille »(4).

Bien plus, par.

son texte Le vent à étudier ; mais, un jour d'examen, à ,Cantique de la connaissance, loin de condition de la signaler sè maintenir dans .

un symbolisme rapidement, elle prouve finissant, Milosz fait œuvre de prés une connaissance appré- curseur, annonçant déjà, · parallèle­ 0 ciable. ment à Claudel, les hautes tâches 4.

Plus importante est la que se proposera d'accomplir la situation dans la valeur Poésie moderne.

Cependant dans ce artistique en général.

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Elle donne déjà un aperçu de la tonalité et de la valeur formelle de l'œuvre parti-, culière à commenter. S.

On en arrive alÔrs à la situation plus directement en rapport avec la page... 6.

...

puis au passage lui­ même dont il faut tou­ jours bien repréciser le t i t r e , l'in tro d u c t i o n devant pouvoir être lue de façon tout à fait auto­ nome (même sans le texte!). 7.

Il est toujours.intéres0 sant d'utiliser une citation de l'auteur prise dans un autre texte:· A condition d'en connaître! D'où l'avantage de retenir le plus :possible de formules par cœur !.

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Elle soutient ici une valeur d'ensemble qui est en inême temps celle de l'Idée générale de la page. 8.

Valeur formelle d'ensemble. 9.

Remarquer que pour rédiger de la manière la plus nette et en même temps la plus agréable les thèmes d'analyse qui doi­ vent toujours être annon­ cés en fin d'introduction, il faut : - les relier de façon naturelle à ce qui précède, - l e s s o u t e n i r par 1'expression du texte, citée, la plus caractéristi­ que de chacun. 10.

Pour que ceux-ci se dégagent bien mutuelle­ ment, on peut : � ou souligner d'une certaine façon (un trait pour le t•r, deux pour le 2•, par ex.) leur sens res­ pectif; recueil de poèmes, Les éléments (5) (écrit en 1911) où s'inscrit - logi­ quement - cette pièce de vers sur Le vent (6), il n'a pas encore conçu de si vastes projets.

C'est l'époque où blessé par les passions humaines, il disperse ses nostalgies dans les gran­ des forces naturelles : « Le monde triste et beau ressuscite sou­ dain.» (7).

Ici il chante en fermes alexandrins au rythme élargi (8) «le vent joyeux», ses jeux avec l'espace et avec le «maussade o�éan» (9) (1er thème) (10).

Mais derrière cette description lyrique, le symbole appa­ raît : «l'inlassable fuyard» (espace. ou vent?) n'est-ii pas aussi le poète, - ou ind iqu er «d'abord», «en pre- • mier»; et «ensuite ...» pour le second; � ou marquer précisé­ ment : Jer thème ou /; 2e thème ou II entre paren­ thèses à ·côté de chacun. si longtemps incapable de se fixer, ou encore le souffle - poétique lui­ même « cour[ant] dans le bruit de [ses) vers»? (2e thème) (iO). Jre partie : le vent. ■ Acui�é du regard du poète. ■ Il sonde en quelque sorte Ja matière. ■ Son « ânie de plante» entre en contact avec les élé­ ments: ..,....

ceux dela Nuit ou du Soir : «Soir de jadis, naïf, doux comme Un quf cuve , . Son vieux vin de l'an vingt près d'ùn feù; léger...

» (Sept Solitudes.) .-:- ceux du Jour, où Feu et Vent, par exemple, s'abari;; donnent à leurs élans. ■ :Le · vent est en effet Mouvement; qualifié par : .:..,., des adjectifs ou substantifs : «rapide», « si pressé», · ·· · .

«le [ ...]passant», -: des verbes: « Je fuis» (2 fois}, «Je passe», � une pétiphr�se assez équivoque (elle est ).... »