L'économie socialiste en Union soviétique I. L'économie de l'Union sovétique est socialiste par sa base et par ses objectifs. La...
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L'économie socialiste en Union soviétique
I.
L'économie de l'Union sovétique est socialiste par sa base et par ses objectifs.
La base de cette économie est constituée par l'appropriation collective de toutes les
sources et de tous les moyens de production: terres, eaux, ressources minérales,
équipement productif, transport d'intérêt général.
Les objectifs sont l'accroissement progressif illimité de la distribution de produits
de consommation et d'usage pour une population numériquement croissante et dont les
besoins matériels et culturels sont en augmentation constante.
·Pour atteindre ces objectifs, la politique économique répartit en
chaque moment de l'évolution les investissements et les efforts entre les
divers secteurs de production : production des biens d'équipement fonda
mental pour rattraper le retard que l'Union avait en 1917 sur les pays
les plus avancés et pour réparer les pertes dues aux guerres, production
de denrées agricoles et d'objets d'usage individuel, des vêtements, de
l'équipement ménager à toutes les productions requises par l'organisation
sanitaire, scolaire, culturelle.
Cette répartition des investissements et des
efforts est ordonnancée par l'administration générale du plan d'État de
l'économie nationale, qui définit dans le cadre des perspectives quinquennales,
en chaque moment, l'intensité de l'emploi des forces productives dans les
divers secteurs de l'économie et la distribution des moyens de production
entre les diverses parties cl!'! l'Union.
La planification socialiste est donc à la
fois perspective ou historique_,'--et régionale ou géographique.
Elle est extériorisée par
une expression statistique, formulée en valeurs absolues (chiffres repères) et
en valeurs relatives (pourcentages d'accroissement des diverses productions,
d'exécution du plan dans les diverses branches, etc.).
II.
Le plan est techniquement élaboré par une administration spécialisée
centrale pour l'Union (Commission centrale de planification), responsable
devant le Parlement et le Conseil des ministres, après étude d�� possibilités
de chaque entreprise, des désirs et propositions de leur personnel sur la base
d'un schéma initial fourni par les services du plan et discuté dans le cadre
d'assemblées d'entreprise.
Depuis mai 1957, des organismes régionaux
constituent le maillon essentiel d'une politique économique décentralisée,
les conseils économiques régionaux (sovnarkhoz).
Le plan fixe non seulement
les quantités à produire et la ventilation des moyens de produètion néces
saires pour y parvenir, mais aussi les prixde vente des produits qui sont
absorbés soit par d'autres organismes de production, soit par le commerce
PROBLÈMES SOCIAUX DE LA CIVILISAT10N INDUSTRU:t.Lt
de distribution (magasins d'État et coopératives).
La marge entre prix de
revient et prix de vente fixé par le plan pour chaque secteur de production
agricole ou industrielle - entreprises d'Etat et coopératives - est partagée
entre le fonds d'investissement local, le paiement des redevances alimentant
le budget de l'État qui a en contre-partie, outre, la charge des dépenses de
services publics identique à celle des États capitalistes, celle de la gestion
économique générale et du financement de toutes les créations et augmen
tations d'entreprises, et la rémunération du travail.
Celle-ci est fractionnée
en deux secteurs : celui des salaires en espèces et celui de l'équipement et
du fonctionnement des services sociaux.
Selon les nécessités et les possibilités de la conjoncture économique et
politique, on oriente une plus ou moins grande part de ces bénéfices vers le
secteur des investissements ou vers l'amélioration de la rémunération, soit
par accroissement des salaires et d'attribution aux fonds de dépenses
sociales et culturelles, soit par une baisse des prix de vente des objets d'usage
et des produits de consommation que l'état de l'économie permet de diffuser
en plus grandes quantités.
III.
Le principe de répartition du fruit du travail, en économie socialiste est
cc à chacun selon la quantité et la qualité de son travail ll.
Toutes les formes
de rémunération sont donc hiérarchisées suivant la compétence et l'impor
tance des responsabilités et affectées d'un système de primes attribuées aux
meilleurs rendements en quaµtité et en qualité.
Toute initiative contribuant
à l'amélioration et à l'accroissement de la production est encouragée et
récompensée, la qualificatio:i;i et la promotion professionnelle recommandées
et techniquement facilitées.
Le progrès économique repose en effet sur un double mouvement
ascensionnel sur le plan de la quantité globale de chaque production et
sur celui de la diversification croissante des fabrications, de leur plus grande
complexité, donc de la progression technique.
D'autre part, le développe
ment des techniques permet d'accroître le rendement des investissements et
du travail, et d'augmenter ainsi les possibilités immédiates de desserte des
besoins.
L'effort technique est aussi fondamental qu'en économie concur
rentielle, mais il a ici une finalité nationale et sociale.
Toute l'économie est dominée et arbitrée par un rapport-clé, qui est le rapport
entre production et consommation nationales.
Son organisation exclut toute ini
tiative de production non coordonnée avec les besoins de l'équipement et
de la consommation, donc tout déphasage entre production et marché
national ou international.
L'économie socialiste ne comporte pas le risque
de crise de surproduction qui est une des caractéristiques du développement
de l'économie capitaliste.
P.
George : Précis de Géographie économique
3° éd"--1962 (pp.
59-62) Presses....
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