L'écrivain contemporain, Claude Roy écrit dans Défense de la Littérature (1968) : « Certains esprits refusent le roman. Ils y...
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«
L'écrivain contemporain, Claude Roy écrit dans Défense de la Littérature
(1968) : « Certains esprits refusent le roman.
Ils y voient une amusette, un
gaspillage de force.
Ils trouvent la vie (ou l'Histoire) plus riche en histoire, la
science plus excitante et que la philosophie donne mieux à penser.
»
Vous direz, en vous appuyant sur les textes du corpus, sur les romans que
vous avez étudiés et sur vos lectures personnelles ce que vous pensez de ce
jugement sur les romans rapporté par Claude Roy
Analyse du sujet et problématisation :
Claude Roy fait ici état du jugement négatif porté par « certains esprits » sur le
roman.
Le roman est considéré par ces personnes comme une forme d’écrit mineure et
ludique : les expressions « amusette » et « gaspillage de force » réduisent le roman à un
jeu sans intérêt, sans finalité sérieuse et lui préfèrent l’Histoire, la science et la philosophie.
La citation prête à ces trois disciplines des attributs et qualités qui peuvent être
attribuées généralement au roman : la richesse des rebondissements, le suspense et la
portée réflexive.
Ces trois disciplines, selon « certains esprits » remplissent
paradoxalement mieux que le roman ce que pour quoi ce dernier est normalement fait.
Problématique : Le roman est-il un pur jeu littéraire sans richesse véritable
ni intérêt réflexif ? Le roman illustre-t-il la superficialité de la littérature par
rapport à d’autres disciplines telles que l’Histoire, la science et la philosophie?
I) Si le roman peut apparaître comme un divertissement superficiel
1)
Le roman : un divertissement populaire
Le roman est souvent envisagé comme un divertissement ludique, permettant
l’évasion d’un quotidien pénible.
La fonction du roman est donc souvent d’abord de charmer
le lecteur, de le faire voyager dans un monde imaginaire le temps de la lecture.
Le roman
appelle aussi souvent une identification du lecteur au héros, ce qui accroît le plaisir du
lecteur.
Cette dimension divertissante oppose le roman aux disciplines « sérieuses » que
sont l’histoire, la science et la philosophie, et semble le réduire à une « amusette ».
Ex :
·
Les récits fantastiques immergeant le lecteur dans un monde
imaginaire à travers une intrigue qui ménage souvent un intense suspense.
·
La posture de lecture du petit Marcel dans La Recherche du
temps perdu (Proust), à qui sa mère raconte François Le Champi, roman
qu’il ne comprend pas totalement (d’autant plus que sa mère censure
certain passage) mais qui prend pour lui une aura mystérieuse délicieuse.
Cette posture identificatoire est souvent celle de l’enfant-lecteur ; entre
l’enfant et le héros d’un livre, il y a souvent une amitié imaginaire qui se
tisse.
2)
Le roman : une dimension anecdotique
Le roman apparaît comme un genre fondé sur l’anecdote et s’oppose ainsi aux
intérêts généraux, universels ou métaphysique immédiatement visés par l’histoire, la
science ou la philosophie.
La dimension anecdotique du roman vient du fait qu’il « raconte
une histoire », qu’il est fondé sur une intrigue fictive, pouvant parfois être jugée comme
fantaisiste et sans intérêt véritable par rapports aux écrits sérieux historiques, scientifiques
et philosophiques.
II) Il a une puissance réflexive indéniable
1)
Fonction didactique
L’ambition de nombreux romanciers est non seulement de raconter des histoires
divertissantes, mais, à travers elles d’expliquer la vie et concurrencent ainsi la science,
l’Histoire et la philosophie.
Les romans à tendance réaliste se présentent comme des reflets
directs d’une réalité sociale ou historique et proposent souvent une étude des mécanismes
d’une société.
Ils ont donc une fin analytique et en cela présentent un intérêt non
négligeable pour le lecteur en lui permettant de mieux comprendre son époque, ou une
époque passée.
Ces types de romans ont donc une valeur pédagogique indéniable et sont
caractérisés par leur grande densité cognitive.
À l'étape d'écriture préexiste une étape
d'information rigoureuse (la fiche d'information auctoriale est caractéristique du genre) Le
roman réaliste sonde à la faveur d'une intrigue l'Histoire contemporaine.
Ex :
·
Balzac et son ambition dans la Comédie Humaine :
« faire concurrence à l’état civil ».
·
Balzac, Les Chouans, roman historique restituant
l’esprit d’une époque, celle de la Révolution française : Balzac a
consulté des ouvrages historiques, ce qui prouve qu’il se
documente de façon savante :La Guerre des Vendéens et des
Chouans, par Jean-Julien Savary ; L’Histoire de la révolution, par
Minniet ; H istoire de la révolution française, par Adolphe Thiers
2)
Fonction critique
Le roman est souvent un moyen utilisé pour une dénonciation des maux qui
empoisonnent l’existence des hommes.
Ex : Le naturalisme de Zola n’a pas seulement une fonction d’analyse scientifique
et expérimentale rigoureuse et objective mais il prend aussi en seconde instance
une fonction critique.
Zola donne en effet à la peinture naturaliste des milieux un but
humanitaire :
Quand les temps auront marché, quand on possédera les lois,
il n'y aura plus qu'à agir sur les individus et sur les milieux, si l'on
veut arriver au meilleur état social.
C'est ainsi que nous faisons....
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