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Leibniz 1646 -1716 « Rien ne peut venir de Dieu qui ne soit parfaitement conforme à la bonté, à la...

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« Leibniz 1646 -1716 « Rien ne peut venir de Dieu qui ne soit parfaitement conforme à la bonté, à la justice et la sainteté.

� Essais de Théodicée Éléments de biographie t Un des plus grands esprits de son siècle Gottfried Wilhelm Leibniz, philosophe et mathématicien allemand d'une rare précocité intellectuelle, consacra sa vie à l'étude de domaines aussi variés que la philosophie, le droit, les mathématiques, la physique, la chimie ou encore l'histoire. Cultivé, curieux de tout, il n'a de cesse de parfaire ses connaissances.

Il se lie avec les plus grands savants de son temps et entretient de nombreuses correspondances. t De nombreux voyages mis à profit Conseiller de l'�lecteur de Mayence chargé de missions diplomatiques, il parcourt l'Europe et rencontre notamment Malebranche, Arnauld et Spinoza.

Il prend également connaissance des travaux de Descartes, de Pascal, de Newton, ou encore de Locke. Lors d'une mission diplomatique à Paris, il découvre, indépendamment de Newton, le calcul infinitésimal.

La paternité de cette découverte sera objet de conflit entre Leibniz et les newtoniens. Nommé bibliothécaire et conseiller à la cour de Hanovre, il poursuit l'élaboration de son système philosophique et s'occupe de la publication de ses ouvrages philosophiques, dont les Nouveaux Essais sur l'entendement humain (1703), les Essais de Théodicée (1710), et La Monadologie (1714). Thèses essentielles Leibniz élabore une vision systématique et harmonieuse du monde, une monadologie : tout ce qui existe est monade, substance individuelle issue de Dieu.

Rejet du mécanisme cartésien et de l'empirisme de Locke, affirmation de l'individualité et exploration de l'inconscient: la philosophie leibnizienne ouvre de nouvelles voies à la pensée moderne. t la critique de l'empirisme Dans la lignée de Descartes, Leibniz minimise le rôle de l'expérience dans la recherche de la vérité.

Les Nouveaux essais sur l'entendement humain analysent de manière critique l'empirisme de Locke : nos idées ne viennent pas de l'expérience.

L'idée selon laquelle notre esprit ne serait qu'une« table rase », selon le mot de Locke, n'est que fiction. Certes, « l'expérience est nécessaire » : elle offre matière à la constitution de nos connaissances.

Mais« rien n'est dans l'âme qui n'ait auparavant été dans les sens, si ce n'est l'âme elle-même».

Nous raisonnons avant même de réfléchir sur la raison, si bien que la raison n'a pas d'emblée conscience des principes qu'elle contient.

C'est l'expérience qui lui fournit l'occasion de découvrir ces principes, ainsi que la primauté de l'esprit.

En effet, le réel se laisse comprendre par les principes logiques de la raison. t la suprématie de la raison Rationaliste, Leibniz considère que c'est à la raison et à ses principes qu'il faut se fier pour rendre compte du monde.

Ce ne sont pas l'évidence et la clarté, critères cartésiens peu fiables, qui assurent le chemin vers la saisie de la vérité, mais la logique.« Car souvent les hommes, jugeant à la légère, trouvent clair et distinct ce qui est obscur et confus.

» Ainsi,« il ne faut rien admettre comme certain qui n'ait été prouvé par une expérience exacte ou une démonstration solide.

Or, une démonstration est solide lorsqu'elle respecte la forme prescrite par la logique » (Méditations sur la connaissance, la vérité et les idées).

La suprématie de la raison sur les sens est affirmée sans conteste. t Vérités de fait et vérités de raison Il faut distinguer vérités de fait, contingentes, et vérités de raison, nécessaires absolument. Les vérités de raison, d'ordre mathématique, se déduisent du principe de contradiction selon lequel est nécessaire ce dont le contraire est impossible.

De telles vérités sont démontrées et déduites par l'analyse. Les vérités de fait sont contingentes : leur opposé est possible, il n'implique pas de contradiction.

Mais cela ne signifie pas qu'elles soient sans raison : si le principe de contradiction rend compte des vérités de raison, c'est le principe de raison suffisante qui rend compte des vérités de fait.

« Rien ne se fait sans raison suffisante, c'est-à-dire que rien n'arrive sans qu'il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi et non pas autrement ». Écho au finalisme aristotélicien, ce principe majeur fonde la philosophie leibnizienne.

Il affirme que si les choses sont ainsi et non autrement, ce n'est pas par hasard, mais ce peut être justifié, même si la raison nous échappe, notre vision du monde étant limitée. • Individualité et diversité dans le monde Ce n'est pas parce que le monde se donne à voir au premier abord comme chaotique et désordonné qu'il l'est effectivement: la raison vise à retrouver l'ordre, l'unité de cette variété dont l'organisation nous échappe au premier regard.

Elle se doit de penser la diversité et de lui donner sens. Il y a une infinité de détails, car tout n'est qu'individualité.

Le principe de raison suffisante implique celui des indiscernables : il n'y a pas dans la nature deux êtres identiques, sans quoi on ne pourrait comprendre pourquoi celui-ci se trouve ici plutôt que là où se trouve l'autre être qui lui est identique. La variété présente dans la nature implique le principe de continuité: tous les degrés de perfection se rencontrent dans la hiérarchie des créatures, parce que « la nature ne fait pas de saut ». • l'harmonie préétablie des monades La réalité se constitue d'unités indivisibles :« ce qui n'est pas véritablement un être n'est pas non plus un être».

La monade est l'unité d'être, la subs­ tance simple d'ordre spirituel, force active qui déploie ses potentialités et ne saurait se confondre avec l'étendue (contrairement à ce qu'affirme Descartes lorsqu'il distingue substance étendue et substance pensante) parce que toute matière est divisible à l'infini. Véritable microcosme, toute monade, créée par Dieu, est individuelle, unique, indivisible.

La monade est le sujet, elle est ce à quoi l'on peut appliquer un attribut, mais qui ne peut être attribut.

Par exemple, l'on peut dire de César qu'il est empereur, mais de rien d'autre que de César on ne peut dire qu'il est César. La monade contient tous ses attributs, aussi bien passés que futurs, et ici réside son principe d'individuation.

Elle n'a« ni portes, ni fenêtres», elle ne peut être transformée du dehors, elle contient en elle-même tout ce qu'elle est et sera, mais aussi tout l'univers : elle est un miroir du monde qui en exprime un certain point de vue, de même qu'au théâtre, chaque spectateur perçoit d'un point de vue différent le même spectacle. Bien que les monades n'agissent pas les unes sur les autres, elles communiquent entre elles et s'accordent selon un ordre réglé par Dieu, l'harmonie préétablie.

L'univers est parfait parce que Dieu crée l'harmonie la plus parfaite possible entre ses éléments. •.... »

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