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Les autres écoles védântines Le radicalisme advaita de Shankara n'est qu'une des formes du Védânta. Par rapport à celui-ci les...

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« Les autres écoles védântines Le radicalisme advaita de Shankara n'est qu'une des formes du Védânta.

Par rapport à celui-ci les autres doctrines du Védânta, devenues au cours des âges plus locales et «sectaires», s'en distinguent essentiellement par le rejet partiel ou total de la mâyâ shankarienne, par l'importance fondamentale accor­ dée à la bhakti (dévotion-adoration d'un Seigneur-Ish­ vara gratifiant son fidèle), par un moindre engagement dans la connaissance intellectuelle comme préalable indispensable ou adjuvant nécessaire à la conscience ultime de l'inconnaissable. RÂMÂNUJA (Xl0 siècle) Brahmane tamoul du sud de l'Inde, il fut un ardent dévot de Vishnu 1• Il reçut 1 'enseignement de l'advaita d'un maître avec lequel il se brouilla mais qui le rallia par la suite, et baigna toute sa vie dans la poésie dévo­ tionnelle des poètes tamouls, les Âlvâr. Ces poètes, sortes de bardes itinérants, de castes et de conditions diverses, nourris de Bhagavad Gîtâ et du Bhâgavata Purâna 2 , eurent une influence déterminante sur la disparition du bouddhisme de l'Inde du Sud. 1.

Vishnu : deuxième grande divinité de la Trinité (Trimurti) hindoue (Brahma-Vishnu-Shiva) dont le rôle est de préserver et de sauver la création. 2.

Bhâgavata Purana : raconte la vie de Krishna, avatar de Vishnu, et expose la doctrine de la bhakti (dévotion). Il commenta lui aussi les Brahmasûtras ainsi que la Bhagavad Gîtâ et fut l'auteur de plusieurs ouvrages plus «personnels», si c'est le mot qui convient. Sa doctrine porte le nom de «non-dualité spéci­ fiée» (Vishishtâdvaita) ou encore de «non-dualisme du divers en tant que tel», car si elle ne récuse par la non-dualité, c'est-à-dire l'unicité de l'Absolu, elle affirme par ailleurs que celle-ci est spécifiée dans toute la variété des êtres et des choses.

Autrement dit, que le monde n'est pas illusoire mais réel car il est l'œuvre du Seigneur.

C'est donc dans un monde bien réel que le dévot se trouve.

Il ne s'agit pas pour lui de se libérer d'une nescience, d'une mâyâ, mais d'adorer l'Etre suprême avec une telle ferveur qu'il en recevra la grâce d'être illuminé: « A ceux qui, toujours centrés sur ! 'Absolu, m 'ado­ rent par amour, je donne cette illumination unifiante grâce à laquelle ils parviennent jusqu'à Moi.

» O.

Lacombe, L 'Absolu selon le Vedânta, p.

364-365, cité in Râmânuja, A.-M.

Esnoul, Seuil Maîtres spirituels n° 32, 1964, p.

126 Soulignons encore un dernier point.

Alors que pour Shankara, tout yoga est yoga de la connaissance, Râmânuja, lui, s'inscrit dans le droit fil du yoga de l'action (karmayoga), préalable indispensable, en tant que par lui chacun accomplit son devoir d'état (sva­ dharma) au yoga de la bhakti (bhaktiyoga). « Toutes les entreprises rituelles ou intellectuelles sont imparfaites, c'est-à-dire mêlées de mal comme la fitmée; mais voilà la différence : la discipline des actes est aisée et exempte d'erreur, la discipline de la connaissance en est l'inverse.

» id., p.

145 NIMBÂRKA (XIIe siècle) Brahmane du sud-est de l'Inde, écrivant en telegu (langue dravidienne), il fut un dévot de Vishnu-Krishna. Sa doctrine, si elle affirme la non-dualité de l' Ab­ solu, souligne avec force la distinction des âmes d'avec le brahman. De même que les vagues se distinguent réellement de l'océan, ou les rayons solaires du soleil, de même les âmes se distinguent du brahman, tout en partici­ pant de son essence, tout en étant sous sa dépendance absolue. Au fond, le problème de la théologie hindoue reste le même. Si on admet le postulat de base de l'identité âtman­ brahman, le monde, qui est celui des différences, perd son caractère réel et ne peut être qu'illusion (mâyâ) et nescience (avidyâ).

C'est bien, semble+il, grosso modo, la conclusion de Shankara. Mais par contre, si tout en admettant le postulat de base de l'identité âtman-brahman, on veut néanmoins rendre compte de ce qu'on se refuse à considérer comme mâyâ-nescience, on est invinciblement amené à établir des liens, des distinctions, des différences entre.... »

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