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Les autres personnages On a trop souvent méconnu l'importance des personnages secondairesèle CAvate. Or" une étuâê ·approfondie révèle en eux...

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« Les autres personnages On a trop souvent méconnu l'importance des personnages secondairesèle CAvate.

Or" une étuâê ·approfondie révèle en eux 'ë!ës personnalités bien différenciées que les acteurs devraient s'efforcer de rendre pour donner à ces rôles plus de poids en face d'Harpagon.

protagoniste envahissant.

Allons plus loin : derrière ces personnages se profilent des êtres humains à qui une-psychologÏeparfoifcômplexe permettrait l de figurëfêlans ê arame qÜe serait L'Avare.

--- ·· - LA FLÈCHE Créateur (à 38 ans) du rôle de La Flèche.

Louis Béjart louchait et boitait (la réplique:« Je ne me plais point à voir ce chien de boiteux-là» (1.

3) aurait été écrite pour lui) ; le personnage attirait donc déjà l'attention par son physique. mais aussi par son nom évocateur qui fait penser à qûelque valet agile et rapide.

issu de cette« flore parisienne» (Dullin) qu'aimait Molière.

dans la lignée des seNiteurs de la comme­ dia dell'arte. Un bon valet de comédie Plus fidèle que Scapin.

La Flèche a su mériter la confiance de son maître Cléante qui Qasse se�_o__e..rf..s...fillr lui.

mais trouve aussien-·lui un bon conseiÎÏ�che parle de (( no;;;:;,aître Simon.

le courtier qu'on n� donné» (Il.

1) et dit:« r:i_ous sommes bien» (IV.

6) : on mesure notérêt qu'il prend aux ......,.,_�-�CJ>!:I� affal!;_~§ _ç;t~-~~qn maître.

De~.9,ualité~,JuL perrn~tten_t_ de se montrer efficace : sa persévérance {il a« guigné tout le jour» la cassette, IV, 6) et (il connaît bien son Harpagon et sait l'art de le mé'ttreÏêrî colère ou de l'apaiser par des mots-déclics1 »). satf;;;;;ë Un fripon Voyons le revers de la méda,il]~.

;_Ja,quiQ.

ej: frip employés à propos : termês"évoquanfÏ'êpargne:ëxpressions comme .!r 1, -----....._ .....

....-. ----1.

C'est Madeleine Béjart qui.

à 50 ans.

crée le rôle.

Pour Dullin : « [Frosine].

une ancienne coquette qui a de beaux restes.

spirituelle. sans vulgarité.

» «maître».« bien» (= fortune) ou encore le futur qui assure à Harpagon son triomphe (« du bien dont vous serez le maître» 11.

5) ; enfin et surtout Frosine manie avec habileté les chiffres { ( dont Ha~~.Sl.~N9irewZ'Êttesaltaus~rconci/ie;p;;;;onciliable : une belle jeune fille et un vilain vieillard.

Elle pique l'ÎrÎîèrêt d'HarpagÜn pourfarrê«l5âsser'»i'fnvrâisemblance de ses affirmations par des sortes de devinettes (« Que pensezvous que ce soit?» (qu'aime Marianne) Il.

5).

par des tableaux évoqués en opposition (une galerie de vieillards séduisants/une galerie de jeunes sans saveur) ou par des contes à dormir debout {l'amant« répudié» par Mariane pour vieillesse insuffisante!).

Seul lui fait défaut l'art de demander de l'arQ.fil]t ; mais qui soutirerait même un denier à HarpagonTîoute autre tactique avec les jeunes gens.

Avec Mariane.

Frosine joue la franchise(« Je vous avoue que...

» Ill.

4).

s·aRitoie pour la mettre en confiance.

Elle insiste surtout sur...

la mort imminente aFia"'rpagon en multipliant les termes funèbres : «vieux».

«mort».

«veuve».

contrastent comiquement avec le : « Qu'est-ce que cela.

soixante ans?» {li.

5).

1:.!Qêine souligne~ ~ a r c n l : la!ortune et un second m ~ ~ b ! ~ u i ~ : : fa!!.P~~~~!;!~rêf~îèrrAvëê les amoureux.

Frosinét (IV, l) dramatise volontairement la situation pour mieux leur faire sentir leur détresse.

Aussi réclament-ils à genoux une assistance qu'elle leur offre.

toute fière. gagnant ainsi leur reconnaissance admirative. 1 Sympathique ou odieuse ? Frosine a tout pour se faire détE:lster: d=uplicité.

mall;tonnêteté, goût d~i::d~)le-iraitmêmEnÛsqu·à soutirer del'argent à la'mêrêcie Mariane.

privée de tout:« Et j'ai l'autre côté.

en tout cas.

d'où je suis assurée de tirer bonne récompense.» Il. 5).

manque total de scrupules.

cynisme même; enfin, elle met Marian'e dan;une horrible situation.

Et pourtant personne ne s'en prend à elle: ni Harpagon.

ni Marianequi lui obéICsans profëster.

nï' leÎs jeunes qui l'appellent à leur secours.

ni...

le spectateur.

Pourquoi ? Sans doute parce qu·on sent en elle un fo.!:!fl1lliillain, Qê("Ce qu'ellvmrt~1~'tfjaâJ:amiùm jugêment conforme à celui du sg,_eçtateur (li.

5 : « Que la fièvre te serre. chien de vilain.

à'tous les diables!»; IV, 1); parc~elle finit par trouver le « bon camp» et que la pièce tourne bien. - .......,__,__.....,,,._~- MAÎTRE JACQUES Maître Jacques n'a pas, dans l'action, l'importance de certaines servantes du théâtre de Molière (Dorine dans Tartuffe; Toinette dans Le Malade imaginaire) : sa dénonciation de Valère n'est qu'un rebondissement (V, 2).

Il ne ressemble pas non plus aux valets rusés et ingénieux imités de la comédie italienne.

comme Mascarille.

Scapin, ou même La Flèche.

Peut-être se rapproche-t-il davantage de Sganarelle, le valet de Don Juan: même dévouement à un maître indigne, même franc-parler qui appelle les coups, même poltronnerie. Ce rôle revient d'ordinaire à un acteur d'âge moyen.

rougeaud et ventru.

L'acteur D.

d'Inès critique l'invraisemblance de cette tradition : on ne s'engraisse pas chez Harpagon et Maître Jacques suit le même régime que ses compagnons.

prenant encore sur ses maigres portions pour nourrir ses chevaux (Ill.

1). Le goût de l'ordre Le petit monde de Maître Jacques obéit à un principe sacré: chaqueéhosèerïscin tërfips.·chaqÛepêrsonne à sa place.

Les servifüûrs-aoîvent ae·lei.ir"mTéux: sëivH les maîtres.

Mêilire Jacques remplit chez Harpagon la fonction de cuisinier et celle de cocher.

mais prend soin de bien séparer l'urÎe dè l'autre: il attacriebeaucoup d'importance aµx signes.

ext~urs de sa fonction: tablieroù casaque UII.

1).

Gêné~pârîà-modicité des moyéns"'§ûflûJ~Cord~ :,Hwpagor,._jl reg~~~e pouvoir faire valoir toutes ses capacités, mais montre une grande conscieiîèê-professior1néll~~ GOriîP.P,Sar:it...

ilY.~.c•~sôfrï un bon repas de·tiarîçâîflés (iîCi) ..

AÙx serviteurs de servir.

mais aux maîtres de commander ! Son ~ns de,J~_hiérg,rçbie,.,QQUSSe Maître Jacques à accepter-sans m9_tJJ!1fil.J:~ d'Harpagon (aussi esf:ilëlêpi.i1s·longtemps à son service).

mê.l$Jui fait haïr Valère qui.

selon lui.

dérobe une partie de cette autorité à leur maître; Valère.

dernier êngagé.

vole la place qui dÜreste. reVènartà Maître Jacques en raison de son ancienneté- autre ~ forme de hiérarchie.

Enfin.

en encourageant l'avarice d'Harpagon.

Valère le rend encore plus ridicule en ville et dégrade ainsi un peu plus son image de maître ; or MéJ}!IE1.

~.él.C:.9JJ.es_se sent solidaire d'Harpagon.

les moqueries rejaillissent sur lui : «On f l nous jette de tous côtés cent brocards à votre sujet!» (111.

1). Un maître a le droit de battre son domestique: Maître Jacques .

n'en à Harpagon- dés-éc:iups qui récompensent sa franchise! Mais que Valère le raille.

le batte à son tour.

il ne ( ,..

peut le supporter : il ne reconnaît à l'intendant.

domestique comme lui.

aucun droit sur lui.

Ces griefs accumulés le poussent à la vengeance. La dispute entre Harpagon at Cléante heurte son sens des convenances : les maîtres -se doivent davantage de respect mutuel.

Il s'emploie donc à les réconcilier pour rétablir.

entre père et fils.

une harmonie conforme à son idée de l'ordre. vëuîpas Des traits divers et même contradictoires Maître_j_a_ç_gues occupe deux emplois.

on pourrait dire aussi que deux hommes cohabitent en lui : l'un plutôt svmoatl]igue. l'autre beaucoup plus suspect.

Ce domestique consciencieux con~~î1:"bien les défa_uts de son maître: il lui témoigne-pô"Ûrtant une certainë-ténclresse\111.

1).

La restriction naïve qui accompagne sa corifîcience - « et après mes chevaux.

vous êtes la personne.... »

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