LES BOULEVERSEMENTS DES TRANSPORTS Les bouleversements récents dans les transports ont renforcé la solidarité des régions et opéré un véritable...

« LES BOULEVERSEMENTS DES TRANSPORTS Les bouleversements récents dans les transports ont renforcé la solidarité des régions et opéré un véritable rétrécissement de la planète. ou pour les transports urgents.

Pour les passagers, l'avion a triomphé du paquebot, à deux exceptions près : les croisières et les liaisons courtes par car-ferries (navires qui permettent l'ache­ minement des passagers avec leurs voitures). Le fait le plus général sur le plan technique, tous modes de trans­ port confondus, est l'augmentation des capacités de transport, bien plus que l'accroissement de la vitesse auquel on pense habi­ tuellement. ► transports maritimes La circulation maritime en donne un saisissant exemple.

La viçesse des navires a peu augmenté.

Par contre, chargement et déchargement se font infiniment plus vite, les navires restent peu de temps à quai et effectuent de très nombreuses rotations; les navires rouliers voués au transport des marchandises diverses utilisent le roll on roll off• qui a supplanté le traditionnel transport en sac ou en colis; tout est palettisé ou posé sur des remorques routières.

Les navires spécialisés, superpétroliers, grands minéraliers, méthaniers, porte-conteneurs, etc.

sont eux aussi chargés et déchargés en quelques heures. La taille des navires a augmenté et joué dans le même sens.

Le navire transocéanique moderne est un très grand bâtiment , d'au moins 200 000 tonnes de port en lourd, 300 m de long, 50 m de large, 20 m d'enfoncement.

Les coûts de frêt obtenus sur ces vaisseaux, qui sont au nombre de cinq cents environ dans le monde, sont extraordinairement bas (de l'ordre de quelques francs la tonne sur plusieurs milliers de km); c'est un formidable abaissement des coûts qui a été obtenu en deux ou trois décen­ nies seulement. ► transports aériens -- Le transport aérien a connu, en dehors d'évidentes différences, une évolution comparable : l'emploi d'avions commerciaux gros porteurs volant à 900 km/h a amplifié les capacités de transport par la voie des airs.

Depuis vingt ans, le Jumbo jet (Boeing 747) illustre bien ce phénomène.

Il permet, dans sa version la plus récente (B 747-400) de faire des étapes de 11 000 à 12 000 km (comme Paris-Singapour ou Paris-Santiago) sans escale avec 400 passagers.

L'avion-cargo ne peut rivaliser avec le grand navire pour le fret pondéreux, mais il est un concurrent sérieux pour les marchandises légères, de haute valeur unitaire, fragiles ► transports routiers Les transports routiers ont bénéficié d'améliorations constantes apportées aux véhicules et surtout aux infrastructures routières (adaptation de la voirie, construction de réseaux d'autoroutes). La circulation routière peut se faire dans de bonnes conditions dans de nombreuses régions du monde et jusque dans les zones de montagne, au prix de travaux de génie civil gigantesques.

Le camionnage est devenu un élément essentiel de la vie écono­ mique, tandis que dans les pays développés, l'automobile indi­ viduelle fait partie du décor quotidien et, pourrait-on dire, du genre de vie. ► transports ferroviaires Les transports ferroviaires ont perdu une part du rôle qu'ils ont eu avant 1950.

Le coût moins élevé des transports par eau pour les pondéreux, la possibilité de réaliser des transports « porte à porte» offerte par les transports routiers, la rapidité de l'avion ont joué contre eux.

Leur recul est de grande ampleur aux États­ Unis où le fer n'assure plus qu'une très faible part du transport des voyageurs. En Europe et au Japon par contre, leur importance reste grande, en partie par la volonté des pouvoirs publics.

La modernisation a été incessante : électrification des lignes les plus importantes, diésélisation des autres, mise en service de trains rapides pour voyageurs (T ransEuropExpress, Shinkansen japonais, TGV), déve­ loppement de réseaux ferroviaires urbains capables d'assurer des millions de déplacements quotidiens.

L'Europe occidentale, et la France en particulier, fournit une bonne illustration de l'ère nou­ velle qui s'ouvre pour le chemin de fer (document carte TGV en Europe). Les voies navigables n'ont connu que des améliorations modestes, pour les­ quelles on ne peut pas parler de bouleversements.

Cependant le poussage, l'uti­ lisation du radar, l'aménagement de nouveaux fleuves ou canaux et la mise à grand gabarit de certains grands axes ont transformé sensiblement ce sn.eur en accroissant là aussi ses capacités et son rôle n'est pas négligeable dans cer­ tains cas pour l'industrie lourde, les transports volumineux ou pour le tourisme (Mississippi, Rhin, Danube, Nil). UNE NOUVELLE GÉOGRAPHIE PORTUAIRE L'expression «à tel navire, tel port» rappelle opportunément que partout où circulent les grands vaisseaux modernes, les ports ont dû s'adapter à leurs dimensions et aux exigences de leurs uti­ lisateurs.

Il a fallu modifier les installations, approfondir les che­ naux d'accès, améliorer les relations avec l'arrière-pays par le chemin de fer, l'autoroute, la voie navigable.

Des espaces ont été aménagés pour l'industrie, la sidérurgie, la grosse construc­ tion mécanique, la grande chimie, et., des activités désireuses de produire sur site portuaire («sur l'eau») pour bénéficier d'un approvisionnement en matières premières importées sans rup­ ture.... »