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Les choses peuvent aller de mal en pis aux Philippines, l'inamovible président Ferdinand Marcos semble assuré de conserver sans grand...

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« Les choses peuvent aller de mal en pis aux Philippines, l'inamovible président Ferdinand Marcos semble assuré de conserver sans grand mal la direction de l'État, qu'il exerce autoritairement depuis 17 ans.

Tout au long de 1982, Marcos a prouvé son habileté politique et sa détermination à conserver un pouvoir absolu bien que de plus en plus contesté.

Il n'a pas empêché pour autant la situation économique et sociale de se dégrader davantage, ni la lutte politique de se radicaliser. Les espoirs de "démocratisation" du régime soulevés par la levée de la loi martiale début 1981 ont été définitivement enterrés en 1982.

Tour à tour, les milieux syndicaux, l'opposition politique modérée, l'Église catholique et la presse indépendante ont été frappés par une répression sélective mais efficace destinée à intimider les critiques du régime.

Pendant ce temps, dans les campagnes, une armée de plus en plus puissante (300 000 hommes) franchissait de nouveaux degrés dans la lutte contre une guérilla communiste qui étend régulièrement son influence. Pour Marcos, le moment fort de l'année a été sans conteste son voyage officiel aux États-Unis, du 16 au 19 septembre.

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir à Manille, le président philippin a été reçu par un président américain.

Ronald Reagan a apporté un soutien spectaculaire à son "vieil ami", alors que les précédents occupants de la Maison Blanche avaient évité de s'afficher en compagnie d'un dictateur très critiqué pour ses violations des droits de l'homme. La sympathie idéologique de Reagan pour ce champion de la lutte anticommuniste ne suffit pas à expliquer l'accueil chaleureux réservé au dirigeant philippin: il s'agissait tout autant de préparer la renégociation de l'accord de location des bases militaires géantes de Subic Bay et Clark - deux des piliers de la stratégie américaine en Asie.

Reagan se devait de faire un geste en faveur d'un régime favorable au renouvellement de l'accord de location, même s'il réclame un triplement du loyer (de 500 millions à 1,5 milliard de dollars annuellement). Le voyage à Washington a donné à Marcos un surcroît de prestige, et une arme contre l'opposition traditionnelle et "modérée" d'une bourgeoisie qui bénéficiait autrefois d'une certaine bienveillance de la part des États-Unis. Divisée, inefficace, cette opposition a encore plus perdu de sa crédibilité.

Peu avant son voyage, le président Marcos avait annoncé la découverte d'un "complot" - ce qui lui avait permis de faire emprisonner les principaux dirigeants syndicaux du pays, ainsi que certains représentants de l'opposition légale, neutralisant celle-ci. Le succès a été nettement moins éclatant quand Marcos a entrepris de s'attaquer à un autre foyer de contestation de son pouvoir, l'Église catholique.

Le conflit a été déclenché par l'affaire des "prêtres rebelles", religieux accusés de faire cause commune avec la guérilla communiste, et que le gouvernement accuse la hiérarchie catholique de protéger.

En décembre, la "confession" extorquée à un de ces prêtres a servi à mettre en cause l'ensemble de l'action de l'Église dans la vie publique. Majoritairement conservateur, et jadis engagé dans une "collaboration critique" avec le régime Marcos, le clergé philippin a vivement réagi aux attaques gouvernementales.

En février 1983, la Conférence Épiscopale a lancé une "croisade non violente" en faveur de réformes profondes et de la lutte contre l'injustice sociale, les violations des droits de l'homme et la "militarisation" du pays.

L'archevêque de Manille, le cardinal Sin, a publiquement demandé le départ de Marcos.

Ces prises de position d'une institution très puissante (90% des 52 millions de philippins sont catholiques) sont à terme menaçantes pour le régime s'il ne parvient pas à trouver un compromis. L'Église a surtout évolué à cause de l'aggravation de la répression dans les campagnes.

Selon le.... »

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