LES CONSTANTES DE LA POLITIQUE BRITANNIQUE DE L'ENTRE-DEUX-GUERRES Introduction: La guerre n'a pas introduit en Grande-Bretagne de bouleversements majeurs, d'où...
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LES CONSTANTES
DE LA POLITIQUE BRITANNIQUE
DE L'ENTRE-DEUX-GUERRES
Introduction: La guerre n'a pas introduit en Grande-Bretagne de
bouleversements majeurs, d'où la stabilité des institutions, mais elle
a ébranlé les équilibres sur lesquels reposait le système économique;
social et politique.
1.
La stabilité des institutions.
Le parlementarisme libéral reste la base fondamentale du système
politique : en cas de désaccord entre le Cabinet et la Chambre des
Communes, la dissolution de la chambre par le souverain fait trancher
le différend par les électeurs; la chambre est également dissoute
avant le terme de son mandat (5 ans) lorsque le Premier Ministre
veut faire déterminer la politique gouvernementale par la nation.
La guerre a grandi le prestige du roi George V, qui a su incarner la
nation au combat; en 1938, son fils aîné, Édouard VIII lui succède,
mais doit abdiquer devant le refus des conservateurs et de l'Église
anglicane d'accepter son mariage avec Mrs Simpson, américaine et
divorcée; le deuxième fils de George V, George VI, devient roi.
La
crise n'a eu aucune conséquence politique : le rôle de la Couronne
est négligeable.
Le Premier Ministre a renforcé son autorité, les autres ministres
lui sont subordonnés.
■ Le régime politique achève de se démocratiser.
En 1918, le
suffrage universel est institüé (2 millions d'hommes adultes n'avaient
pas encore le droit de vote) : sont électeurs, les hommes de plus de
21 ans, les femmes de plus de 30 ans; en 1928 l'âge électoral est
ramené pour les femmes à 21 ans (28 millions d'électeurs).
La
Chambre des Lords, relique du passé, qui, depuis 1911, ne peut plus
que suspendre pendant deux ans l'application d'un bill voté par les
Communes, est de plus en plus attaquée, mais se survit.
Il.
Les problèmes économiques
(voir plans-devoirs 2, 3, 6, chap.
Il).
Ils se sont posés,ên termes différents de 1919 à 1925 (redressement
monétaire et financier), de 1925 à 1930 (expansion freinée par le coût
trop élevé des exportations), de 1931 à 1939 (action contre la crise
par rénovation des structures).
D'une période à l'autre, une certaine permanence apparaît; on
retrouve toujours :
1.
Un problème des exportations.
La Grande-Bretagne se heurte à
des concurrents plus nombreux, plus compétitifs, mieux adaptés à la
demande internationale.
Solution : les accords d'Ottawa (système
de préférence impériale) et une orientation de la production vers le
marché intérieur (industrie automobile, construction immobilière).
2.
Un problème monétaire.
Le déficit, toujours menaçant de la balance
des paiements, accentué par la reprise des placements à l'extérieur,
pèse sur le change du sterling, lorsque la livre est inconvertible, sur
les réserves de la Banque d'Angleterre, lorsqu'elle est convertib!e.
Solution : l'inconvertibilité, assortie du Fonds d'égalisation des
changes, qui ne réussit que grâce à l'alignement des monnaies des
pays fournisseurs (bloc sterling) sur la livre.
3.
Un problème de structure.
La production agricole est trop faible,
les entreprises industrielles - malgré l'existence de quelques géants trop dispersées et mal équipées.
Solution : le soutien des prix agri
coles, la concentration des entreprises et leur modernisation accom-
pagnée d'une réimplantation géographique (Bassin de Londres) e t
d e l a destruction d u matériel périmé o u excédentaire.
Aucune planification, aucune nationalisation; l'action de l'État est au
service de l'entreprise privée : c'est la politique des conservateurs
qui gouvernent 16 années sur 21.
Ill.
Les problèmes sociaux.
La société britannique reste très hiérarchisée.
En 1939, en dépit de la progressivité de l'impôt sur le revenu et de
l'impôt sur les successions (depuis 1910), 79 % de la fortune appar
tiennent à 5 % de la population : aristocratie foncière toujours pro
priétaire de vastes domaines, et hommes d'affaires dont les plus
opulents sont élevés à la pairie (Lever, épicier en gros, devient Lord
Hume).
Monde fermé qui inscrit ses enfants dans les public schools,
puis à l'Université.
La middle class (1 /5• de la population; fonctionnaires, employés de
bureaux, membres des professions libérales) vit dans une certaine
aisance.
Les fermiers, à la tête de grosses exploitations, en font
partie.
■ Les ouvriers bénéficient des assurances vieillesse, maladie,
chômage, instituées en 1909 et 1911; ils sont mieux logés à mesure
que les siums disparaisserrt; leurs....
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