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LES DEUX MÎMÂMSÂS La première mîmâmsâ ou pûrva-mîmâmsâ, id est «l'investigation antérieure», est généralement abré­ gée en mîmâmsâ. Quant à...

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« LES DEUX MÎMÂMSÂS La première mîmâmsâ ou pûrva-mîmâmsâ, id est «l'investigation antérieure», est généralement abré­ gée en mîmâmsâ. Quant à la deuxième mîmâmsâ ou uttara-mîmâmsâ, id est «l'investigation postérieure», avec ce que la postériorité implique de supériorité, d'achèvement, aussi appelée védântamîmâmsâ, elle est habituelle­ ment désignée comme védânta (fin (anta) des Védas), autrement dit comme le terme des Védas, son sceau, son accomplissement dans l'ordre de la connaissance. Si ces deux investigations sont associées dans la tradi­ tion, c'est bien parce que l'une comme l'autre se donne comme tâche de pratiquer une exégèse serrée des textes védiques, mais aussi de leurs commentaires, afin d'en explorer toutes les richesses potentielles, d'en préciser tous les éléments, d'unifier, en le criti­ quant, le disparate de certaines interprétations, etc. La Mimâmsâ Le texte fondateur est le Mîmâmsâsûtra, attribué à Jaimini, et remonterait aux environs du rve siècle avant notre ère.

Il expose les interprétations divergentes, concernant le rituel sacrificiel védique, et en tire une exégèse et une ·critique.

D'autres commentaires ont suivi.

L'ensemble constitue ce darshana («point de vue») classique. Les six points de vue orthodoxes / 85 Pour la petite histoire, épinglons, en passant, la fin de Kumârila Bhatta (VIIIe siècle), célèbre auteur d'un commentaire du Mîmâmsâsûtra. « Adversaire déterminé du bouddhisme, il tenta d'en détourner les fidèles par ses arguments et sa force de conviction.

Né avant Shankara*, il se serait brûlé vif en sa présence.

» in Dictionnaire de la Sagesse orientale, op.

cité, p.

303 Ce texte, à notre connaissance non traduit en français, ne nous permet pas d'en citer quelques aphorismes.

Nous nous bornerons donc à esquisser quelques traits de ce qu'il convient d'en retenir. Le Véda** étant une parole incréée, sa force d'injonction et d'interdiction est absolue et incriticable. Elle est garante de !'Ordre (Dharma).- Cette parole aussi fait sens, s'exprime en mots et formules (mantras) lesquels conduisent à la bonne exécution des actes rituels prescrits (karman, mais au sens d'acte rituel). Entre cette parole et le réel existe un lien qui établit le réel comme si les mots ne pouvaient que s'y ajuster, sauf à perdre toute réalité, toute pertinence, son et sens étant liés sans arbitraire. « lorsque nous croyons créer des mots nouveaux, nous ne faisons que dévoiler le son éternel, car si le mot n'était que la création de l'homme, il subirait des changements qui rendraient les communications humaines impossibles.

» in Emile Gathier, La pensée hindoue, Points Sagesses n° 84, Seuil, 1995, p.

70 * dont nous parlerons abondamment un peu plus loin. ** à comprendre comme l'ensemble des Quatre Védas. 86 / La philosophie indienne Il n'empêche qu'à partir de ces postulats, la critique et la spéculation sont autorisées, pourvu que certaines règles de dtscussion et de raisonnements soient respectées. C'est cela qui fait l'originalité de la mîmâmsâ. En gros, le protocole de la discussion est.... »

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