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Les élections présidentielles de mai-juin 1994 ont été entachées par des soupçons de corruption qui ont remis au premier plan...

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« Les élections présidentielles de mai-juin 1994 ont été entachées par des soupçons de corruption qui ont remis au premier plan le rôle de la drogue dans la vie publique. Le cartel de Cali aurait offert et obtenu de participer au financement de la campagne électorale pour plusieurs millions de dollars.

Au second tour du scrutin, les deux candidats en lice - le libéral Ernesto Samper et le conservateur Andres Pastrana - ont protesté de leur innocence et de leur bonne foi.

Des rapports transmis par la CIA et la DEA (Agence fédérale de lutte anti-drogue) au Congrès de Washington sur la réalité des relations entre les cartels et la classe politique ont toutefois relancé la polémique et provoqué une crise de confiance entre Washington et Bogota. Le Parti libéral (au pouvoir) s'est démené pour réunir les sympathies des milieux politiques et financiers pour la défense de E.

Samper, ministre du Développement et ancien ambassadeur en Espagne.

A. Pastrana, fils de l'ancien président conservateur Misael Pastrana et ancien maire de Bogota, a été en revanche très critiqué par les partisans de son rival pour avoir contribué à "noircir l'image internationale de la Colombie".

Ses chances, jugées très grandes à l'issue du scrutin, en sont, dès lors, apparues très réduites pour les présidentielles de 1998.

Le 19 juin, E.

Samper emportait la victoire de justesse avec 120 000 voix d'avance sur 8 millions de suffrages exprimés. Regain de crédibilité pour la lutte "anti-drogue" La mort de Pablo Escobar, le "parrain" du cartel de Medellín, tué par la police dans sa ville, le 2 décembre 1993, a marqué un tournant important dans la lutte du gouvernement contre les trafiquants de drogue. Cela aura été un succès notable pour les autorités quelque peu déconsidérées par l'apparente impuissance qu'elles avaient manifestée jusque-là vis-à-vis du criminel le plus recherché de la planète, même lors de sa détention dans sa fausse prison d'Envigado près de Medellín, de juillet 1991 à juillet 1992.

Cet événement n'a pas mis fin à un trafic dans lequel d'autres cartels (Cali, Pereira, côte atlantique, etc.) sont impliqués de longue date, et auxquels les liens avec de puissantes organisations étrangères confèrent une dimension de véritable multinationale. Le cartel de Cali, rival de celui de Medellín, a aussitôt été dénoncé par les responsables anti-stupéfiants de Washington comme livrant, depuis 1993, 80% de la cocaïne consommée aux États-Unis (sans d'ailleurs que cette estimation s'appuie sur des données rigoureuses).

Certains de ses dirigeants, connus pour être moins violents et surtout plus discrets que ceux de Medellín, ont envisagé à la fin de 1993 de se livrer à la justice colombienne à des conditions avantageuses pour eux. La mort spectaculaire de P.

Escobar a, par ailleurs, ramené un certain calme à Medellín, soumis à un état de siège virtuel pendant dix-huit mois.

Les problèmes (chômage, insécurité, banlieues misérables) de cette ville des plus dynamiques du pays demeuraient toutefois extrêmement alarmants: le niveau de criminalité a ainsi à peine baissé (70 morts violentes de moins en 1994 qu'en 1993). Autre conséquence de la disparition du "parrain", la vague d'attentats terroristes déclenchée par ses proches, à l'été 1989, pour faire pression sur les autorités a pratiquement cessé dès le début de 1994.

Le trafic de la drogue - celui du pavot, matière première de l'héroïne, a été en extension constante en 1994 n'en demeurait pas moins une question importante et préoccupante.

Elle a notamment continué de conditionner en partie les relations avec les États-Unis.

L'administration Clinton a réduit en 1994 son aide financière et technique aux pays andins, dont la Colombie, pour mettre l'accent sur la prévention au sein même des États-Unis.

Washington n'a toutefois pas suspendu son soutien au pouvoir en place, et a fait campagne pour l'élection, en mars 1994, du président Cesar Gaviria au poste de secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA). Il est malaisé d'apprécier l'impact des narco-dollars dans une économie justement considérée comme équilibrée et dynamique (la plus solide d'Amérique latine avec celle du Chili).

La "junte" à la tête du Banco de la Republica (chargé de piloter l'économie nationale) a négligé ce fait sans le nier.

Des économistes de toutes tendances ont en revanche dénoncé.... »

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