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Les fables vous paraissent–elles être un genre mineur ? « genre mineur » > catégorisation plutôt péjorative. Apologues : genre...

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« Les fables vous paraissent–elles être un genre mineur ? « genre mineur » > catégorisation plutôt péjorative. Apologues : genre littéraire.

Discours narratif démonstratif, à visée argumentative et didactique, très souvent allégorique, rédigé en vers ou en prose, qui renferme des enseignements, dont on tire une morale pratique. Fable : sous-catégorie d’apologue.

Récit en vers ou en prose qui comporte une morale. Les fables appartiennent au monde de l’enfance, tout élève a déjà appris au moins une fable et l’a récitée en classe. La fable est-elle pour autant un genre mineur ? I- Un genre a priori mineur, voire enfantin ? La Fontaine lui-même évoque la futilité de son entreprise : « Je suis chose légère et je vole à tout sujet.

Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet », (dans une lettre à Madame de la Sablière). A- Un genre destiné aux enfants • La Fontaine adresse ses fables à un enfant, Louis de France, dit plus tard le Grand Dauphin, qui a alors 7 ans. • « Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons » : à la grande joie des plus petits, les fables font parler des animaux.

Mise en scène du monde animal : le lion, la belette, le singe, tous parlent, certains sont habillés et ils ressemblent aux hommes : univers de l’enfant. B- Un récit très agréable à lire • La Fontaine : importance accordée au récit.

(VS Ésope, pour qui le récit n’a qu’une fonction secondaire, d’illustration).

Chez La Fontaine, le récit (animé, vivant et pittoresque par la variété des temps employés) se développe considérablement par rapport à la morale, qui, loin de rester la seule finalité de la fable, en devient plutôt le prétexte. • La Fontaine : ses fables sont de véritables petites scènes de genre, pittoresques et circonstanciées, le plus souvent teintées d’humour.

Jouant sur l’alternance irrégulière de différents mètres (octosyllabes et alexandrins, par exemple), utilisant des effets complexes de rythmes, d’assonances et de rimes, La Fontaine se sert de toutes les ressources de la forme versifiée pour dynamiser le récit, lui donner l’allure naturelle d’un conte, à mi-chemin entre prose et poésie.

Ex : « Le chêne et le roseau » : les plantes parlent et tous les éléments naturels parlent aux enfants. Cf.

« Le chêne un jour dit au roseau : « Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ; Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête ». > Alternances des octosyllabes et des alexandrins : rythme… Δ) La fable apparaît donc comme un récit léger et facile à lire, et qui a tout pour plaire aux enfants.

Et cependant, peut-on seulement concevoir l’écriture de la fable ou du conte et donc le texte lui-même comme un écrit enfantin, sans profondeur ? N’oublions pas que la fable contient souvent un arrière plan social, politique, philosophique. II- La fable, un sous genre plein d’esprit A- Fables, réécritures et réflexion • Plaisir que l’on peut trouver dans la réécriture des fables.

Cf.

les fabulistes modernes, qui ont repris une fable à leur manière.

Plaisir de la lecture + plaisir intellectuel. Cf.

les fables d’Anouilh ou de Queneau. • Succession de réécritures > très intéressant de voir les différents versions. Cf.

« La Cigale et la Fourmi » de La Fontaine (XVIIe siècle) ; « La Cigale » d’Anouilh ; « La Fourmi et la Cigale » d’Andrée Chédid (XXe siècle)… Ex : La Cigale de La Fontaine est naïve, pas très responsable financièrement parlant VS la Cigale d’Anouilh qui est une femme d’affaire calculatrice, cynique et agressive.

À l’inverse de la fable de La Fontaine, la fourmi de Chédid semble adopter la célèbre formule du « Carpe diem »… Ex : « Le Chêne et le roseau » d’Anouilh = Reprise, après la Seconde Guerre Mondiale, de la célèbre fable de La Fontaine > inversement de la morale.

NB : le roseau peut faire référence aux Français qui ont collaboré, ont suivi Pétain et le chêne peut faire référence à une France digne qui a préféré périr dignement que de plier devant l’ennemi. B- Des pistes qui amènent le lecteur à réfléchir Dans L’Émile, Rousseau démontre que les Fables de La Fontaine ne sont pas destinées aux enfants, qu’elles ne sont pas appropriées à leur esprit encore trop jeune.

En effet, contes et fables ne sont pas gratuits, ils sont utilisés par l’auteur comme vecteur de son message. => Au fil du texte, de nombreux éléments signalent au lecteur que le récit n’est pas si anodin. • dans les Fables de La Fontaine, bien que l’on soit dans le monde animal, le système décrit.... »

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