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Les hommes sont-ils des êtres à part dans la nature ? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Éviter...

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« Les hommes sont-ils des êtres à part dans la nature ? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Éviter l'énumération de tout ce qui peut distinguer l'homme des autres êtres vivants : chercher des concepts synthétiques. - Essayer de ne pas s'en tenir à l'opposition classique entre nature et culture : caractériser aussi la présence humaine par l'existence du sens et des valeurs. - Ne pas hésiter à prolonger la réflexion : puisque la technique fait bien partie de la situation particulière de l'homme, envisager aussi, briè­ vement, les conséquences éventuellement néfastes du technoscientifique. ■ Pièges à éviter - La récitation mécanique d'un cours sur la nature et la culture. - S'égarer dans un trop long développement (là non plus, pas de récitation de cours !) sur les enjeux de la technique. - Ne pas verser dans la science-fiction (éviter les allusions à la vie pos­ sible sur d'autres planètes, l'intelligence des extraterrestres, etc.). CORRIGÉ [Introduction] L'homme est lié à son milieu, et il entretient avec lui des relations qui paraissent spécifiques.

D'une part, l'existence de ce que l'on nomme sa « culture » paraît le distinguer clairement de tous les autres vivants.

Mais de l'autre, le développement de cette même culture, en particulier dans ses aspects technoscientifiques, fait surgir depuis quelques dizaines d'an­ nées une réflexion qui met en cause d'éventuels excès dans la façon dont l'homme accomplit - et dans des proportions que Descartes lui-même n'avait sans doute pas prévues - le programme de devenir (comme) «maître et possesseur de la nature».

Avant de décider s'il convient de freiner l'extension des pouvoirs humains sur la nature, il n'est pas mau­ vais de se demander si les hommes sont bien des êtres à part dans cette même nature - quitte ensuite à essayer de donner à cette particularité l'ampleur qui paraîtra convenable. [I.

La culture comme mise à distance] Que les hommes soient des êtres «à part » dans la nature paraît en fait peu contestable.

Lorsqu'Aristote qualifie l'homme en général d'«animal raisonnable», il souligne déjà la différence qui le sépare des autres vivants, et l'éloignement qu'il instaure relativement à l'animalité ordi­ naire.

Cette définition peut sembler un peu hâtive (ou tardive, car il est peu vraisemblable que l'homme soit dès ses origines «raisonnable»; mieux vaudrait admettre qu'il l'est progressivement devenu), il n'en reste pas moins que l'anthropologie contemporaine confirme bien que l'homme instaure, par rapport à la nature immédiate, une distance considérable qui est celle de l'élaboration culturelle. Comparé aux autres espèces (et même à ses plus proches ancêtres, tels que les préhistoriens tentent d'en reconstituer peu à peu la généalogie), l'être humain se caractérise par son indétermination initiale : être dépourvu d'instincts qui programmeraient son comportement et le condamneraient à demeurer à peu près toujours semblable à lui-même, il est d'une certaine façon «condamné» à s'autodéfinir.

C'est ce qu'avait compris Rousseau ; c'est ce que redisent à leur manière, en soulignant que les problèmes constants que rencontrent les êtres humains aboutissent à des solutions très variables, les ethnologues, aussi bien que I'existentia­ lisme sartrien.

Quel que soit l'aspect de leur culture que l'on privilégie (prohibition de l'inceste ou pratique de l'échange, soins apportés au cadavre ou travail sous sa forme élémentaire), les hommes nient le donné naturel immédiat.

C'est par cette négation première qu'ils instaurent leur singularité, précisément parce qu'elle est impossible aux autres espèces. Alors que l'animal obéit à ses instincts et ne peut qu'en réaliser le pro­ gramme, l'être humain n'a que des pulsions l'autorisant à en varier les réalisations, et à innover, en se transformant en fonction de ses premiers acquis.

Si la faim est bien, au départ, un besoin naturel, parce que relevant de la seule physiologie, la définition de ce qui est mangeable aussi bien que les façons de le préparer n'ont plus rien de commun avec la nature. On peut ici généraliser: tout ce qui, dans l'homme, est d'abord donné par la nature (tout ce qui relève du corps), est élaboré de multiples façons - au point que, finalement, le corps humain n'est jamais accepté ni exhibé dans son état « naturel» ou initial : il devient un corps pris en charge par les cultures, et se révèle dès lors défini comme « humain» par les modifica­ tions qui lui sont apportées. Cette négativité active de.J'homme, c'est sans doute dans le travail qu'elle se manifeste avec ses conséquences les plus marquées. [Il.

Travail, sens et valeur] L'analyse philosophique du travail, telle qu'elle est menée de Rousseau à Marx via Hegel, montre qu'il consiste en une double transformation: de la matière, mais aussi, simultanément, de l'homme lui-même.

En sorte que l'éloignement de l'homme relativement à la nature n'en finit pas de s'accentuer - dans la mesure où le façonnage de la matière produit un homme qui diffère de ce qu'il était antérieurement (cf.

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