Les mémoires de la guerre d'Algérie Polémique et douloureuse, la mémoire• de la guerre d'Algérie est plurielle. Portée par différents...
Extrait du document
«
Les mémoires
de la guerre d'Algérie
Polémique et douloureuse, la mémoire• de la guerre d'Algérie est
plurielle.
Portée par différents groupes mémoriels•, c'est un enjeu
important au sein des sociétés française et algérienne et dans les
relations diplomatiques des deux États.
0
Un conflit générant des mémoires multiples
• La guerre d'Algérie (1954-1962) fut vécue comme une lutte pour
l'indépendance par les Algériens, mais comme une guerre civile par
les Français d'Algérie et par les autorités françaises parlant « d'événements» ou de « maintien de la paix» pour minimiser le conflit.
L'indépendance algérienne (accords d'Evian, 1962) est ainsi vécue
diversement e!!J..es Français.
Pour les pieds-noirs• rapatriés et pour
l'OAS (Organisation armée secrète), c'est un déchirement, voire une
trahison de la France.
Pour les Français soutenant l'indépendance,
notamment communistes, c'est au contraire une victoire du tiersmondisme•.
Mais pour la majorité des Français, la défaite s'efface
devant l'espoir d'une France prospère dans les Trente Glorieuses.
• En Algé rie, le combat pour l'indépendance fut valorisé (charte
d 'Alger, 1964) en construisant une mémoire collective dans laquelle
le peuple algérien, uni derrière le Front de libération nationale
(FLN), aurait combattu l'oppression coloniale, oubliant l'affrontement interne entre le FLN et le Mouvement national algérien
(MNA), ainsi que les meurtres de civils collabo rant avec la France.
Les harkis, soldats algériens de l'armée française, doivent fuir en
France.
Cette unité mythifiée de la société algérienne est symbolisée par le monument aux martyrs de la guerre d ' indépendance
construit à Alger (1982).
CIi Entre oubli et déchirement mémoriel
• Jusqu'aux années 1970, la France tente d'oublier la guerre: amnistie
des membres de l'OAS (1968), rejet des témoignages sur l'usage de la
tortu re, inculpations d'universitaires dévoilant les faits (H.-1.
Marrou,
A.
Mandouze, F.
Jeanson), censure du film La Bataille d'Alger (1966).
Le travail des historiens, tels que Pierre Vidal-Naquet (la Torture dans
la République, 1972), est compliqué par l'accès limité aux archives.
• Dans les années 1980-1990,....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓