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Les paroles engagent-elles tout autant que les actes? � Pourquoi la question ? On peut aborder ce sujet à partir...

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« Les paroles engagent-elles tout autant que les actes? � Pourquoi la question ? On peut aborder ce sujet à partir de deux points de vue.

Le pre­ mier est celui du langage courant.

qui propose des dictons ou des expressions contraçlictoires à propos de la portée des paroles.

On oppose volontiers ces dernières à l'écrit («les paroles s'envolent.

les écrits restent»), mais on parle aussi de la «parole d'honneur», on affirme que «c'est dit.

c'est dit», voire «cochon qui s'en dédit». Le second point de vue est plus «philosophique» : il s'agit de déterminer la position du langage vivant, de la parole.

dans le champ des actes humains.

Les paroles, qui ne transforment pas physiquement le monde, sont-elles des actes à part entière, ou seulement du vent, des sons véhiculant une information pour un échange intellectuel ? @ L'engage�ent Après avoir situé l'origine de la question, il faut réfléchir sur ce qu'on appelle ici «engager»: dans quelle mesure peut-on dire que nos actes, ou nos paroles,«nous engagent» ? Le verbe peut avoir un sens concret et un sens symbolique.

Au sens concret, engager une action, c'est la commencer.

Je m'engage dans une action, dans une aventure, dans une direction : s'engager c'est s'avancer.

Mais il y a souvent plus que cela: s'engager, c'est aussi «prendre un engagement»,«engager son honneur».

C'est alors que la parole n'est pas seulement prononcée mais aussi «don­ née». @ Trois directions de réflexion On peut évoquer trois perspectives, trois façons de comprendre l'engagement, qui permettront de moduler la réponse à la ques­ tion. - On peut considérer que ce qui engage vraiment, c'est le chan­ gement effectif; les paroles ne sont alors qu'une esquisse. - On peut au contraire insister sur le sens symbolique et pen­ ser que les paroles traduisent nos intentions et nos pensées plus directement que les actes, qui ne sont pas totalement notre œuvre mais aussi le produit de circonstances extérieures. - Enf,n il faudra se demander si la distinction entre paroles et actes est véritablement fondée: la question n'est peut-être-pas de savoir quels actes nous engagent le plus, mais de quelle façon nous donnons à nos actes valeur d'engagement Introduction Lorsqu'un homme politique fait des promesses électorales, beaucoup de sceptiques répliquent qu'ils attendent de voir les actes : les paroles ne coû­ tent pas cher et n'engagent que ceux qui les entendent.

Et pourtant, lorsqu'on donne sa parole d'honneur, on s'engage de façon solennelle.

Peuton dire que nos paroles nous engagent tout autant que nos actes ? Cette question nous invite à réfléchir à la fois sur le poids que nous accordons à nos paroles, et sur le statut même de la parole parmi les actes humains en général. Nous verrons tout d'abord pourquoi nous pouvons considérer que les paroles sont bien légères par rapport aux actes ; nous préciserons ensuite ce qui, souvent, donne aux paroles un poids particulier ; nous nous demanderons enfin dans quelle mesure l'opposition entre paroles et actes est valable: les paroles ne sont-elles pas des actes à part entière, qui changent le monde au moins autant que les actes matériels ? I.

Les paroles s'envolent ... ¼D Il y a ce qu'on dit et il y a ce qu'on fait Si les paroles sont souvent accueillies avec réticence et sont considérées comme des engagements moins fermes que les actes, c'est qu'effectivement nous annonçons bien souvent des intentions que nous ne concrétisons pas. « On se téléphone et on déjeune, à très bientôt ! »: un tel engagement n'est pas nécessairement hypocrite, mais il est le plus souvent stérile.

Notre capacité de discours dépasse très largement notre capacité d'action. @ Théorie et pratique De plus, le discours se situe toujours partiellement dans l'abstraction : nous faisons abstraction de bien des conditions concrètes, et nous parlons en un temps qui n'est pas encore celui du passage à l'acte; l'heure de vérité n'a pas encore sonné.

On peut donc dire que nos paroles sont des annonces qui ne valent rien avant le temps de la réalisation. ®) Un problème juridique Enfin, dans un cadre plus spécifiquement juridique et dans une civilisation de l'écrit, l'engagement « purement verbal» a bien moins de portée qu'un «acte» notarial signé : c'est le document écrit qui est considéré comme acte, non la simple parole. II ....

mais les mots ont un poids ... Et pourtant, si l'on tente.... »

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