Les passions nous empêchent-elles de faire notre devoir? Autre notion abordée : le devoir. +++++++++++++++++++++++++ ANALYSE DU SUJET � Pourquoi...
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Les passions nous empêchent-elles de faire notre
devoir?
Autre notion abordée : le devoir.
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ANALYSE DU SUJET
� Pourquoi la question 7
Il s'agit de préciser un thème bien banal de la philosophie
morale.
Les passions sont traditionnellement opposées à la rai
son ; or /e devoir consiste à suivre la voix de la raison ; donc on
peut supposer que les passions sont un obstacle au devoir :par
exemple l'avarice, qui est la passion de l'argent; risque de m'em
pêcher d'accomplir mon devoir de juste rémunération du tra
vail d'autrui ou de charité envers mon prochain dans le besoin.
Mais comme tous les thèmes classiques, cette opposition mérite
d'être interrogée à nouveau pour préciser ce qu'il en est au juste.
� Que peut signifier ici «empêcher» ?
Avant de reprendre le sens des notions de passion et de devoir,
on précise le sens du verbe qui définit ici leur rapport L'empê
chement peut être une simple gêne ou représenter une impos
sibilité; un empêchement en généra/ est un événement extérieur
et indépendant de notre volonté :qu'en est-il des passions? Elles
ne sont pas le produit direct de notre vouloir, mais nous ne les
subissons pas sans un secret consentement de notre vouloir.
Elles constituent donc une explication et non une exœse pour
nos manquements au devoir.
Pourquoi les passions font-elles obstacle au devoir ?
Il faudra trouver ici conjointement des arguments et des
exemples précis que l'on analysera.
La passion entraîne l'excès,
le devoir implique la mesure ; la passion est égocentrique, le
devoir décentre vers /es autres ; etc.
On pourra aussi réfléchir
aux occasions où, ayant une claire conscience de ce qui est de
notre devoir, nous nous sentons entraînés dans la direction opposée.
Quelle peut être la réponse du devoir ?
Si l'on doit pouvoir affirmer que les passion ne nous empêchent
pas de faire notre devoir, il faut se demander si la volonté, par
la conscience du devoir, parvient à vaincre /es passions, ou à les
enrôler à son service.
li faudra notamment se demander si l'accomplissement du devoir ne demande pas un minimum de passion.
Mobiliser des références
- Descartes (sujet n° 3) montre comment les «âmes nobles»
savent faire passer le devoir avant /es passions et comment la
conscience du devoir accompli peut compenser cet effort.
- Rousseau (voir la Nouvelle Héloïse) montre que pour
accomplir son devoir malgré les passions, il vaut mieux être passionné: les tempéraments froids risquent bien plus, n'ayant pas
l'habitude de résister aux passions, de succomber et d'être véri-
tablement «empêchés».
Kant (voir les Fondements de la métaphysique des mœurs)
oppose fortement le domaine des passions (le «pathologique»)
et celui de la raison, pour montrer que le devoir doit être uniquement rationnel; il montre aussi que c'est parce que l'homme
a des passions, une sensibilité, que sa raison lui représente le
bien non pas sous la forme d'une intention spontanée et évidente mais sous la forme de l'impératif catégorique, du devoir.
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Introduction
Face à la tentation de dérober l'objet de sa passion, le collectionneur peut
il encore écouter la voix du devoir qui lui dit de rester honnête ? Pourra-t
il évoquer cette passion comme une excuse si on lui reproche un tel acte?
La question de savoir si les passions nous empêchent de faire notre devoir
est une des plus classiques de la philosophie morale, qui s'empresse de
répondre négativement ; mais cette question mérite d'être posée car elle
permet de préciser les conditions de la vie heureuse: peut-il y avoir une har
monie entre ce que nous désirons et ce que nous devons vouloir, ou y a-t-il
une rivalité permanente ?
Après avoir examiné les arguments des moralistes contre l'influence des
passions, nous nous demanderons dans quelle mesure on peut véritable
ment parler d'un «empêchement» ; nous examinerons enfin les conditions
sous lesquelles les passions peuvent devenir de véritables auxiliaires du
devoir.
I.
Les passions dans la mire des moralistes
La chair et l'esprit
La méfiance, voire la réprobation à l'égard des passions est explicite dans
la tradition philosophique depuis Platon.
Le devoir c'est ce que nous devons
faire pour suivre la raison, c'est-à-dire pour être véritablement heureux en
accomplissant notre destination, qui est spirituelle.
Les passions sont dénon
cées comme des facteurs de division interne.
Platon compare l'esprit aspi
rant à la contemplation des Idées et la chair soumise aux passions, à deux
chevaux d'un attelage : si l'on ne soumet pas la chair en matant la fougue_
des passions, l'attelage tirera à hue et à dia et l'homme ne pourra être ni heu
reux ni juste.
Égocentrisme et altruisme
Si les passions risquent de nous empêcher d'accomplir notre devoir, c'est
notamment parce qu'elles sont ego-centrées : lorsque je me livre à une pas-
sion, par exemple la jalousie, ou une collection, je donne une importance
absolue à mon désir de possession, le monde que je considère se réduit à
cette passion et à son objet....
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