Les personnages secondaires Les personnages secondaires contribuent à la profondeur du récit. Ils ont une netteté et un pittoresque qui...
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«
Les personnages
secondaires
Les personnages secondaires contribuent à la profondeur du récit.
Ils ont une netteté et un pittoresque qui permet au lecteur de les indi
vidualiser spontanément.
MADAME ROSÉMILLY
Cette jeune femme de vingt-trois ans est la voisine des Roland.
C'est la veuve d'un « capitaine au long cours, mort à la mer» (p.
64)
deux ans avant le début du roman.
Mme Rosémilly, malgré sa jeunesse, ses cheveux blonds et ses
yeux bleus, son nom gracieux et son veuvage récent, n'a rien d'une
héroïne sentimentale.
Son esprit est positif et tranché.
Il est même
clairvoyant (elle surprend rapidement la jalousie de Pierre).
Quand
Jean se décide à lui déclarer son amour, c'est elle qui formule la
demande en mariage à sa place : « je suppose naturellement que
vous désirez m'épouser» (p.
163).
Les précieuses dont se moquait
Molière souhaitaient être longuement courtisées avant qu'on parle de
mariage.
Mme Rosémilly, elle, met fin d'emblée au badinage, ce qui
provoque chez Jean un peu de dépit.
Il s'attendait à « des gen
tillesses galantes, à des refus qui disent oui, à toute une coquette
comédie d'amour ».
Mais il se retrouve « marié, en vingt paroles .
(p.
163).
Cette femme de tête l'a pris de cours en allant droit au but.
Mme Rosémilly n'est pas présentée comme une jeune femme
amoureuse ni même comme une héroïne qui chercherait à séduire.
A
ses yeux, Jean semble seulement un beau parti.
La fiancée ne res
sent apparemment aucun émoi.
Le mariage est pour elle un rite
social.
Elle témoigne tout le respect souhaitable à ses futurs beaux
parents.
Elle embrasse affectueusement Mme Roland et se soucie de
l'avis de M.
Roland.
Elle s'intègre immédiatement à sa belle-famille
dans laquelle elle semble prendre la place de Pierre.
BEAUSIRE
Ce capitaine haut en couleur comble le goût de M.
Roland pour
tout ce qui s'apparente à la navigation ou ~ la pêche.
C'est le P,ersonnage le plus comique du récit.
Les formules qui le décrivent sont d'une ironie et d'une vivacité
remarquables.
Elles le peignent comme un
à force d'avoir roulé sur la mer
dur comme une balle
«
»
»
(p.
106),
«
«
petit homme tout rond
plein comme un œuf et
(p.
107).
Ses idées sont du même acabit,
rondes aussi, comme les galets des rivages
»
(p.
106), et ses
remarques rarement subtiles.
Quand il cite en latin un passage adapté d'Horace (bis repetita placent, qu'on pourrait traduire par
fois valent mieux q1/une »), il se croit obligé d'ajouter :
«
«
deux
comme
nous disons en patois » (p.
106).
Et il le traduit à sa manière : « Deux
vermouths ne font jamais mal ».
Il est vrai que Eieausire est plus amateur de
«
roulis artificiel» (p.
106) que de sorties par gros temps.
Mais ce personnage n'est pas que plaisant ou décoratif.
Ses relations aideront Pierre à obtenir la place de médecin à bord de la Lor-
raine.
Cette figure bouffonne, apparemment secondaire, concourt
donc elle aussi à chasser Pierre de....
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