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Les politiques économiques face à l'ouverture internationale Sujet. L'ouverture internationale laisse-t-elle une marge d'autonomie aux politiques économiques ? Concours de...

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« Les politiques économiques face à l'ouverture internationale Sujet.

L'ouverture internationale laisse-t-elle une marge d'autonomie aux politiques économiques ? Concours de secrétaire adjoint des Affaires étrangères, 1995 Analyse des expressions et termes-clés - Premier terme-clé : ouverture internationale En théorie, c'est l'application de la doctrine du libre-échange avec tous les partenaires. Implicitement, cela revient à accepter la concurrence étrangère sur le marché national et une égalité de traitement des entreprises étrangères.

La réciproque doit être observée chez les autres pays.

Mais dans la pratique chacun tente d'amender à sa manière la doctrine libé­ rale.

Certains comptent sérieusement sur le nationalisme de leurs citoyens (Japon, Corée) pour décourager toute tentative de pénétration étrangère du marché intérieur, d'autres multiplient les tracasseries administratives ou rendent plus sophistiquées les normes (France, États-Unis) afin d'alourdir le prix de revient des produits importés. Dans le contexte du sujet, l'ouverture internationale désigne la mondialisation des écono­ mies et la globalisation des marchés.

Les capitaux se baladent d'une place financière à une autre à la recherche de meilleurs placements ; tandis que les investisseurs, eux aussi, n'hési­ tent pas à délocaliser les sites de production à chaque fois que des avantages leur sont propo­ sés (aides publiques, concessions, exonérations d'impôts, contrôle politique des syndicats, etc.). Enfin, l'expression « ouverture internationale» désigne une situation où la concurrence exacerbée engendre des phénomènes d'OPA, de rapprochements, de regroupements, qui don­ nent naissance à de gigantesques entreprises soutenues par de puissants financiers qui impo­ sent leurs conditions aux nations. - Deuxième terme-clé: marge d'autonomie On admet donc qu'aucun pays n'est totalement libre d'appliquer la politique de son choix au fur et à mesure que la mondialisation concerne de nouvelles activités, de nouveaux mar­ chés.

Les économies deviennent de plus en plus interdépendantes, les décisions politiques subissent le poids du pouvoir économique, alors qu'autrefois la politique semblait nette­ ment plus souveraine.

Apparemment, aucune décision individuelle ne saurait modifier radi­ calement l'orientation économique d'un pays tant la mondialisation a façonné les structures productives et les sphères de financement des économies et même les attitudes des stratèges de la politique économique. - Troisième terme-dé : politiques économiques Une politique économique est un ensemble de mesures cohérentes - dans le temps et l'espace - appliquées en vue d'améliorer ou de changer une situation jugée non satisfaisante à un niveau local, régional, national ou supranational.

Elle s'inspire obligatoirement d'une doctrine ou d'un modèle économique et doit tenir compte des obstacles - groupes de résistance, groupes de pression, réactions corporatistes - mais aussi des atouts possibles pour la faire accepter et l'appliquer avec succès - relais médiatiques, militants, associations partisanes, corporations, opinion publique -.

Il existe plusieurs politiques économiques : conjoncturelles, structurelles, commerciales, industrielles, fiscales, parafiscales, monétaires, budgétaires, etc.

Chacune exige des conditions et des moyens différents pour son application réussie.

Elles n'ont jamais le même résultat, certaines n'affectent pas les fondements du système économique parce qu'elles sont conçues seulement pour entretenir« la machine économique» ; tandis que d'autres, beaucoup plus ambitieuses, ont pour but de métamorphoser le régime en substituant progressivement aux lois et pratiques anciennes, de nouvelles façons d'agir dans une économie ouverte. Délimitations spatio-temporelles Délimitation géographique : France, allusions aux pays de l'OCDE et du tiers-monde. Délimitation temporelle : depuis les années 1970. Problématique centrale et problématiques sous-jacentes 1.

La problématique centrale Ce sujet a été proposé l'année suivante, sous une formulation légèrement modifiée, au concours d'entrée au CNESSS (voir Sujet 39, chapitre 2, première partie: Mondialisation et autonomie des politiques économiques et sociales nationales).

Comme nous l'avions dit, il s'agit d'établir, à travers la mondialisation de la production, la forme et l'étendue de la liberté de manœuvre dont disposent les stratèges pour réussir des mesures économiques permettant d'instaurer et de faire perdurer un équilibre économique et une paix sociale dans des pays à économie ouverte. 2.

La première problématique sous-jacente Montrer que l'autonomie est inversement proportionnelle au degré d'ouverture de l'économie nationale.

Cela veut dire que désormais plus aucune économie nationale n'est totalement autonome pour la satisfaction de ses besoins ; sa dépendance à l'égard des approvisionnements étrangers ou à l'égard des clients étrangers pour écouler la surproduction par rapport à la demande intérieure, rend illusoire l'idée d'autonomie de décision. 3.

La deuxième problématique sous-jacente Rappeler aussi le rôle des marchés financiers comme arbitres sanctionnant toute politique qui ne va pas dans le sens des intérêts des financiers et des épargnants.

C'était le général de Gaulle qui disait que la politique de la France ne se fait pas à la corbeille (la Bourse) ; aujourd'hui, bien au contraire, la finance semble imposer sa loi à la politique, et aucun homme d'État n'a intérêt à effaroucher les opérateurs financiers, parce qu'en 24 heures l'argent se volatilisera vers d'autres places financières et mettra l'État dans l'embarras.

On sait que le 152 Quatre catégories de su;ets - Seize plans détaillés marché des OAT (obligations assimilables du Trésor), par exemple, est vulnérable aux prises de positions politiques des dirigeants de l'État.

Madame Édith Cresson, Premier ministre de la France socialiste, a fait la triste expérience d'un propos maladroit à l'égard des Japonais, propos qui a incité leur plus grande maison de titres, Numara, à retirer plusieurs milliards de francs du marché français. 4.

La troisième problématique sous-jacente Faire référence aux difficultés des Européens à se mettre d'accord sur un« volet social» de leur politique coillJllunautaire.

Il faudra rappeler toutes les peines que le Premier ministre français, Lionel Jospin, a éprouvées face à ses homologues, plus particulièrement le Chancelier allemand, à faire admettre l'idée d'un volet social dans les accords de Maastricht afin que le programme électoral de la gauche plurielle ne soit pas réduit à néant par le compresseur européen sous le prétexte d'une harmonisation des politiques économiques. Précautions dans le choix du plan directeur* * Remarque.

La démonstration peut se faire avec l'une des trois logiques différentes (plans directeurs).

Avant d'opter pour l'une d'elles, une exploration rapide s'impose au candidat. 1.

Première possibilité : le plan directeur critique Les partisans du libre-échange intégral reconnaissent une certaine autonomie de décision pour un pays, ne serait-ce que le choix de sa place dans la division internationale du travail. Certains pays ont lancé de nouvelles spécialités et sont devenus les pourvoyeurs du monde dans leur spécialité.

Ils disposent donc d'une relative autonomie de décision en matière de politique économique.

Ce n'est pas le cas des autres pays, notaillillent des plus petits auxquels l'évolution du monde a imposé une place moins intéressante dans le nouvel ordre économique international qui s'impose progressivement avec la mondialisation des économies et la globalisation des marchés.

Dans la première partie de ce plan, le candidat retracera cette double situation, tandis que dans la seconde, il fixera les limites à l'autonomie interne, jusqu'alors préservée par le phénomène de la mondialisation.

La France constitue un bon exemple pour illustrer ce sujet, mais rien n'empêche de faire des allusions à d'autres expériences nationales au sein de l'OCDE ou du tiers-monde. 2.

Deuxième possibilité : le plan directeur dialectique Contrairement au plan précédent, le recours au plan directeur dialectique suppose que le candidat est capable d'exposer en détail la thèse libérale pour laquelle l'ouverture internationale est tout à fait compatible avec le développement de la liberté d'initiative dans une économie dynamique.

Une politique économique peut être offensive ou défensive ; quand une équipe politique verra bien que telle industrie ne peut plus être soutenue, elle devra appliquer une nouvelle politique industrielle ou coillJllerciale afin de redéployer les facteurs de production vers de nouvelles activités et de nouveaux besoins.

Ainsi, l'ouverture internationale, au lieu d'apparaître comme une contrainte limitant l'autonomie de décision, deviendrait une opportunité à saisir pour redynamiser l'économie nationale.

Mais le sujet traité par un plan dialectique exige parallèlement une bonne connaissance de la thèse adverse qui s' articule autour de la remise en question de la souveraineté nationale et de l'identité d'un peuple face au rouleau compresseur de la mondialisation des économies.

En effet, quelle autonomie de décision peut avoir un ministre de l'Industrie lorsque le phénomène de concentration Sujets de première catégorie 753 élimine chaque année des centaines de petites entreprises au profit de la constitution de grands groupes qui font du chantage à la délocalisation, à chaque fois qu'une décision commerciale, fiscale ou sociale est prise contre leurs intérêts ? Enfin, le choix d'un tel plan directeur conduit le candidat à faire ressortir au moins dans la conclusion - en quelques lignes sinon dans une troisième partie, la synthèse des deux points de vue confrontés à la pratique des ministères - en France et ailleurs - en matière de politiques économiques face aux fabuleux progrès de l'internationalisation des économies occidentales. 3.

Troisième possibilité : le plan directeur thématique Choix beaucoup plus simple, le recours à un plan directeur thématique conduira le candidat à commencer par une partie sur le thème de la mondialisation des économies occidentales et ce qu'elle implique en général.

Ensuite, dans une seconde partie, il traitera le thème de l'autonomie de décision des pouvoirs publics face à la mondialisation, c'est-à-dire du rôle précis de l'État dans une économie où la loi des groupes industriels et financiers s'impose à tous les marchés : matières premières, capitaux, technologie, travail, produits finis, services.

En effet, au moment où l'État se désengage partout en Occident de la sphère économique en même temps que se constituent des alliances et des liens juridiques supranationaux (exemple: accords de Maastricht), quelle liberté de manœuvre détiendrait encore un gouvernement, comme celui de L.

Jospin ou de T.

Blair, pour changer le cours del' évolution économique d'une nation de soixante millions d'habitants ? Le choix de la combinaison de plans 1.

Le plan directeur adopté: thématique (I & II) 2.

Les deux plans combinés de soutien : inventaire-descriptif (A & B, I à 4) Indications utiles pour une introduction Comme pour les deux précédents sujets de ce chapitre, nous recommandons la technique de l'introduction interrogative qui se réalise en deux paragraphes, jouant chacun un rôle précis dans l'architecture du texte.

Ce sujet s'étend.... »

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