LES RELATIONS SINO-JAPONA/SES DE .. 1914 A 1937 Chronologie .sommaire Le Japon déclare la guerre àl'Allemagne. Le Japon présente à...

« LES RELATIONS SINO-JAPONA/SES DE ..

1914 A 1937 Chronologie .sommaire Le Japon déclare la guerre àl'Allemagne. Le Japon présente à la Chine les "vingt et une demandes". La Chine déclare la guerre à l'Allemagne.

Gouver­ 1917 août nement dissident de Sun Yat-sen à Canton. novembre Accord du Japon et des États-Unis sur la Chine. 1919 28 juin Les établissements allemands au Chan-long sont transférés au Japon. 1921-1922 Conférence de Wast)ington; le Japon rétrocède le Chan-long à la Chine. Sun Yat-sen réorganise le.

Kouomintang et reçoit 1923-1924 à Canton une mission soviétique. 1926-1928 Expédition du Nord (réunification de la Chine, sauf la Mandchourie, par le Kouomintang). Rupture de Tchang Kai-chek et des communistes. 1927 1928 Le Kouomintang o.btient des puissances l'autonomie douanière. 1931 septembre L'armée japonaise o .

ccupe la Mandchourie. 1932 janvier Débarquement japonais à Changhai. mars Création du Mandchoukouo. octobre Rapport Lytton à la S.D.N.

sut l'affaire mandchoue. 1933 février Pénétration japonaise au Jéhol. 31 mai Armistice sino-japonais. 1935 mai-juin Reprise de l'expansion japonaise en Chine du Nord {Tchahar, Hopei).

L'U.R.S.S.

vend au Japon le Chemin de fer de l'Est Chinois (transmandchourien). 1937 15 juillet Ultimatum japonais à la Chine : début de la Guerre sino-japonaise. 29 juillet Prise de Pékin. novembre Prise de Changhai et Nankin. 1914 23 août 1915 janvier Remarques préliminaires Le sujet n'offre pas de difficulté lorsqu'on possède le minimum de connaissances indispensable.

Le plan ne peut être que chronologique, afin de dégager les deux périodes d'expansion de l'impérialisme japonais, séparées par l'accalmie qui va de 1921 à 1931.

Tout en centrant le devoir sur les rapports entre les deux nations, il faut être attentif aux événements intérieurs (relations du Kouomintang et des communistes chinois, pressions du nationalisme militaire nippon) et extérieurs (rôle des États-Unis) qui interviennent dans le sujet. INTRODUCTION On exposera brièvement ce qui oppose les deux pays, malgré la parenté des civilisations.

Une Chine.

continentale, peuplée de plus de 40 0 millions d'âmes, dotée d'une économie traditionnelle presque explusivement agricole, avec des structures politiques arriérées, que la Révolution de 1911, vite confisquée par le dictateur Yuan Che-k'ai, n'a guère modernisées en 1914; une Chine aux dépens de laquelle les puissances occidentales ont multiplié les empiétements de terri­ toires (concessions, territoires à bail) et de souveraineté (exterrito­ rialité). En face, le Japon de 1914, avec57 millions d'habitants seulement (mais fort à l'étroit sur ses îles exiguës), est au contraire une puissance moderne par ses industries et ses forces militaires.

La recherche des marchés et des matières premières pour ses industries, des denrées pour sa population, développent un impérialisme qu'entretiennent par ailleurs le culte de l'empereur et la fierté nationale, exacerbée par la victoire remportée sur la Russie en 1905.

L'expansion nipponne se fait en grande partie aux dépens de la Chine; Formose, la Corée, la presqu'île du Liao-tong (avec Port-Arthur), autant de dépouilles de l'Empire céleste; quant à la Mandchourie, qui reste sous la souve­ raineté chinoise, le Japon y détient une forte influence grâce à l'exploi­ tation du Chemin de fer Sud-mandchourien, uhe influence que limite dans le Nord celle des Russes. Ainsi la ,Chine est devenue pour le Japon la plus proche et la plus tentante des proies, compte tenu de sa faiblesse.

Mais la pénétration peut prendre un aspect pacifique, ou au contrairé s'appuyer sur la conquête militaire. /.

1914-1921 : PREMIÈRE TENTATIVE D'HÉGÉMONIE JAPONAISE 1.

Les circonstances nées de la Guerre sont favorables aux ambitions du Japon. - Dès le 23 août 1914, il déclare la guerre à l'Allemagne, à seule fin de prendre ses établissements en Chine et de figurer aux traités de paix. - Pendant quatre ans, il profite de la guerre pour développer son industrie et son commerce aux dépens des belligérants européens, ainsi que sa flotte marchande. - Pendant la même période, il met à profit en Chine l'absence des puissances européennes pour développer sa propre influence; l'entrée en guerre des États-Unis détourne leur attention du Pacifique. - La Chine, avant même la mort de Yuan Che-k'ai, sombre dans · l'11narchie (1916).

Au gouvernement de Pékin, qui déclare à son tour au Reich une guerre symbolique (août 1917), s'opposent les tou-kiun (gouverneurs militaires provinciaux) et le gouvernement dissident de Sun Yat-sen, chef du Kouomintang, qui souhaite une relance de la Révolution chinoise. 2.

Les résultats obtenus par Tokyo sont prometteurs. - Vite maitres de la base allemande de Kiao-tcheou, les Nippons dominent en fait toute la presqu'île du Chan-tong, barrant tout accès par mer à la Chine du Nord. - En janvier 1915, ils présentent au gouvernement de Pékin vingt et une demandes, qui leur garantiraient une véritable hégémonie économique sur la Chine du Nord et du centre, la Mongolie et la Mandchourie.

Le gouvernement chinois doit s'incliner. - Les États-Unis, qui ont insisté pour que la Chine déclare la guerre à Berlin (ce qui déplait fort au Japon), reconnaissent à Tokyo "des intérêts spéciaux en Chine", sans entériner poùr autant les "21 de­ mandes" (accords Lansing-lshii de novembre 1917). - Au Traité de Versailles, le Japon se voit confirmer, grâce aù Prési­ dent Wilson, le transfert des "droits et intérêts allemands" dans le Chan-tong. Il.

1921-1931 : LE REPLI DU, JAPON 1.

Un sévère coup d'arrêt est donné au Japon lors de la Conférence de Washington sur les armements navals et les problèmes du Paci­ fique (nov.

1921-févr.

1922).

L'administration républicaine est beau­ coup moins conciliante que Wilson : le Japon doit, sous la pression américaine, rétrocéder le Chan-long à la Chine; ses troupes sont retirées avant la fin de 1922, et les "21 demandes" sont tacitement devenues lettre morte. - Autre signe fâcheux, la Grande-Bretagne ne renouvelle pas en 1922, à la demande de Washington, le traité anglo-japonais de 1902. - La Chine elle-même réagit contre les empiétements nippons. Après les "21 demandes", l'opinion chinoise s'était vivement insurgée en boycottant les produits japonais; en 1919, le Mouvement du 4 mai manifeste avec violence contre les décisions de la Conférence de la Paix.

Aussi, à la Conférence de Washington, les puissances s'en­ gagent-elles à "respecter la souveraineté, l'indépendance et l'inté­ grité territoriale et administrative de la Chine" : ie Japon a dû sous­ crire ce texte proposé par les Américains. 2.

Dans l'ensemble, les rapports entre les deux grands pays d'Extrême-Orient sont corrects de 1921 à 1931. ,- Le gouvernement de Canton, animé par· Sun Yat-sen et le Parti Kouomintang, lutte contre les traités inégaux et les empiétements des puissances occidentales; s'il s'appuie sur les Soviétiques (mis­ sion Borodine en septembre 1923), il n'a auèune animosité contre le Japon.

Sun Yat-sen envisage même un front commun de la Chine avec Moscou et Tokyo contre l'impérialisme. - Après sa mort (mars 1925), le général Tchang Kaï-chek, à la tête de l'armée du Kouomintang, mène victorieusement !'Expédition du Nord (pei-fa) et, en 1928, réunit la Chine divisée depuis douze ans. Ancien élève de l'Académie militaire nipponne, Tchang conserve avec Tokyo des rapport$ corrects, d'autan_t que, depuis 1927, il a rompu avec les communistes chinois et !'U.R.S.S. 3, Le Japon répond assez bien à cette attitude pacifique. - Jusqu'en 1931, il est gouverné par des civils qui jouent le jeu parle­ mentaire grâce à l'appui des milieux d'affaires, et tiennent à l'écart les militaires extrémistes et belliqueux. - L'industrie japonaise recherche le marché chinois, et met à profit les sentiments anti0occidentaux du Kouomintang; le baron Shidehara, ministre des Affaires Étrangères, n'épargne donc pas les bons pro­ cédés à une Chine qui, en 1928, retrouve sa souveraineté en matière douanière. - En outre, en Mandchourie, le Japon ne se prive guère d'investir ni même de coloniser,.... »